Le second exil du Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra

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L'ex-Premier ministre renversé de Thaïlande Thaksin Shinawatra a annoncé lundi qu'il resterait en exil en Grande-Bretagne et qu'il ne retournerait pas dans son pays pour répondre à des accusations de corruption en raison d'\"interférences\" dans le système judiciaire.

L’ex-Premier ministre renversé de Thaïlande Thaksin Shinawatra a annoncé lundi qu’il resterait en exil en Grande-Bretagne et qu’il ne retournerait pas dans son pays pour répondre à des accusations de corruption en raison d'“interférences“ dans le système judiciaire. „Mon épouse et moi-même séjourneront en Angleterre où la démocratie est plus importante“, a déclaré M. Thaksin, puissant homme d’affaires de 59 ans qui a gouverné la Thaïlande de 2001 à 2006 avant d’être chassé du pouvoir par des généraux royalistes. „Ce qui est arrivé à ma famille, à mes proches et à moi-même est le résultat d’efforts visant à me faire abandonner la politique“, a ajouté l’ancien Premier ministre dans une déclaration écrite à la main et transmise à la presse. M. Thaksin et son épouse Pojaman, qui étaient ce week-end à Pékin pour l’ouverture des jeux Olympiques, ne se sont pas présentés à une convocation lundi matin de la Cour suprême à Bangkok, renforçant les spéculations sur une décision d’exil alors que s’intensifient des procédures judiciaires contre le couple pour diverses affaires de corruption. L’ancien Premier ministre, renversé par un putsch en septembre 2006 au moment où il participait à l’Assemblée générale des Nations unies, s’était alors réfugié en Grande-Bretagne où il possède une maison et où il a racheté en juillet 2007 le club de football de Manchester City. M. Thaksin et son épouse étaient revenus depuis en Thaïlande mais ils font l’objet d’une bonne dizaine d’enquêtes ou de procédures judiciaires pour fraude, abus de pouvoir et corruption. Le 31 juillet, Pojaman Shinawatra a été condamnée à trois ans de prison pour évasion fiscale mais a été libérée sous caution dans l’attente de l’examen d’un appel.
M. Thaksin a dénoncé lundi „des interférences dans le processus judiciaire par des personnes qui me voient comme leur ennemi politique“. Des alliés du Premier ministre déchu sont revenus au pouvoir en février dernier à la faveur d’élections démocratiques, mais certains généraux et des juges de Bangkok continuent d’exercer de très fortes pressions sur le camp de M. Thaksin, originaire de Chang Mai (nord de la Thaïlande). En mai 2007, un tribunal spécial mis en place par la junte militaire avait interdit à M. Thaksin d’exercer toute activité politique pendant cinq ans. Les autorités ont également gelé des avoirs de la famille, estimés à plus de deux milliards de dollars. Lors de son grand retour en Thaïlande en février dernier, M. Thaksin avait juré de rétablir sa réputation. „Je pensais que tout irait mieux et que j’aurais une chance de prouver mon innocence et d’obtenir un jugement équitable (…) mais la situation a empiré“, a-t-il dit lundi.
L’ex-Premier ministre a demandé à ses partisans d’être „patients“ avant de conclure, sur une pointe d’amertume: „Si j’en ai la possibilité, je reviendrai mourir sur le sol thaïlandais“. M. Thaksin s’était rendu au Japon le 31 juillet et son épouse était partie le rejoindre en Chine jeudi dernier. Ils étaient convoqués lundi devant la Cour suprême à Bangkok dans le cadre d’une affaire immobilière. A chaque sortie du territoire, le couple devait obtenir une autorisation spéciale. Les lieutenants de M. Thaksin au pouvoir sont sur la défensive depuis le printemps dernier. Ils continuent d’être la cible de manifestations nationalistes et n’ont pas réussi, à ce jour, à amender la Constitution que la junte militaire a fait adopter avant de quitter le pouvoir, officiellement.