La femme, messagère de paix

La femme, messagère de paix
(Jean-Claude Ernst )

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Pourquoi il faut reconstruire ensemble le rêve brisé

Nous venons de vivre, il y a quelques jours, une journée internationale de la femme qui s’inscrit dans un contexte tragique avec la problématique de ces femmes et de ces enfants qui risquent tout pour fuir les bombardements de leurs pays en guerre. Tragique aussi parce que j’ai assisté ce jour-là, à l’Unesco, à une table ronde sur ce phénomène incompréhensible du départ de tant de jeunes filles vers des régions où règne l’extrémisme barbare.

Nous nous trouvons devant un véritable défi qu’aucun pays, petit ou grand, ne pourra résoudre par ses seuls moyens, car nous sommes confrontés à un problème global et mondial.

Comment expliquer que toutes ces adolescentes éduquées dans des valeurs religieuses ou laïques fondées sur la démocratie, rejettent nos fondements et adhèrent à de telles extrémités?

Comment expliquer qu’après plus d’un siècle de lutte des femmes pour améliorer leur statut social et leurs droits, dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, ces très jeunes filles font le choix du dogme de l’ignorance avec une pareille exaltation?

Au-delà de la problématique de l’embrigadement, j’y vois un problème fondamental de sens. Nous sommes tous à la recherche d’identité, ou du moins d’identification: nous avons tous un besoin de nous sentir exister. Mais de toute évidence, nos sociétés occidentales sont en faillite de repères.

En tant qu’immigré, quand on arrive dans un pays, il est essentiel de se sentir reconnu et accueilli, que ce soit par un professeur, une voisine, quelqu’un qui nous tend la main et nous encourage avec ce sourire que vous attendez et qui vous rassure. Ce sourire vous donne l’espoir de recommencer, car sourire, c’est accueillir l’autre.

Peut-être que ces jeunes filles n’ont pas rencontré la main tendue qui les aurait sauvées de l’extrémisme? Ce regard qui ne leur a pas fait sentir qu’elles prenaient un chemin hors-jeu, l’extrémisme étant l’expression du désespoir. C’est à cette vulnérabilité des adolescentes que s’en prennent les recruteurs, et même si ces prédateurs sont redoutables, il n’en reste pas moins que nous sommes responsables du manque croissant de valeurs dans nos sociétés. Et c’est ce dernier qui permet de les embrigader.

En tant que femme, je me sens toute entière concernée, impliquée dans le devenir de nos sociétés en souffrance, convaincue que les femmes ont un rôle majeur à jouer en tant que vecteurs de paix dans le monde.

C’est cela le message que j’aimerais faire passer aujourd’hui. Il y a une urgence à construire une culture de la paix et elle passe justement par la reconnaissance de celui qui est dans une situation autre.

Le rôle des femmes est essentiel. Elles sont porteuses de vie et elles ont un rôle à jouer aujourd’hui pour réinventer la vie. On nous répète trop souvent que nous sommes des rêveuses … et bien, il nous faut aujourd’hui réinventer le monde et faire participer nos jeunes à cette construction d’un nouveau rêve. Les femmes sont des leviers certains pour mener à bien cette tâche immense.

En tant que modeste acteur humanitaire, j’ai un rêve qui ne me quitte pas: celui que toutes les femmes soient solidaires et fédèrent leur intelligence de vie pour mettre en place un nouveau modèle de société fondé sur l’éducation et le partage.

Alors, oui, la construction d’une culture de la paix sera engagée pour de bon!