Mais son visage fermé, quelques instants après l’arrivée sur les quais ensoleillés de Trieste, a témoigné de la déception du jeune Britannique (23 ans), dominé dans son exercice favori. „L’équipe m’a emmené le sprint parfaitement“, a reconnu le natif de l’île de Man en endossant la responsabilité de la défaite: „Je suis parti un peu tard“. A 250 mètres de l’arrivée, Petacchi, qui était dans sa roue, a anticipé l’effort de son rival, jusque-là dans le sillage de son coéquipier australien Mark Renshaw. L’Italien est passé sur la gauche puis s’est rabattu vers les barrières sans gêner le moins du monde Cavendish, qui n’a pu le remonter. A l’approche de la ligne, Petacchi s’est même offert le luxe de tourner la tête sur le côté pour voir la position de Cavendish. Il s’est imposé nettement pour signer son 25e sprint victorieux dans le Giro depuis 2003, officiellement le 20e puisqu’il a été sanctionné pour un contrôle positif aux corticoïdes en 2007.
Armstrong bien au chaud
La décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) a privé Petacchi de ses cinq succès d’étape cette année-là, bien qu’il ait été positif lors de son 3e succès. Le TAS, tout en reconnaissant que le coureur (asthmatique) n’avait commis „aucune faute significative ou négligence“, lui avait infligé une suspension d’un an, pour l’essentiel les grands rendez-vous de la saison 2008 (Giro et Tour de France), aggravée par son licenciement prononcé par l’équipe allemande Milram.
Petacchi a trouvé refuge à la fin de l’été dernier dans la formation LPR, une équipe de deuxième division aux ambitions élevées dans le Giro avec l’Italien Danilo Di Luca (vainqueur de l’épreuve en 2007). „Mais, à mon âge (35 ans), on a besoin physiologiquement de faire un grand tour“, a souligné le vainqueur du jour.
Cette saison, Petacchi a repris l’habitude de lever les bras. A Trieste, il a enlevé son huitième succès notable, le plus beau assurément puisqu’acquis devant le numéro un actuel du sprint. „Il a mené un sprint parfait“, a d’ailleurs reconnu Cavendish qui a donné rendez-vous à Valdobbiadene, terme lundi de la troisième étape (198 kilomètres) avant l’arrivée en montagne. A Trieste, la dernière ville italienne avant la frontière slovène, plusieurs des favoris du Giro ont perdu une poignée (13) de secondes par rapport au premier peloton. Parmi les victimes, l’Italien Ivan Basso et l’Américain Levi Leipheimer. En revanche, l’Américain Lance Armstrong était présent dans le bon groupe, bien au chaud (42e de l’étape).
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