Leur auteur est un Français, né en France de parents iraniens, et qui avait déjà été repéré par la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure) comme radicalisé – il était d’ailleurs „fiché S“, et avait déjà purgé une peine de quatre ans de prison à la suite d’une précédente tentative d’attentat – mais aussi comme instable sur le plan psychiatrique. Il a expliqué son geste par son exaspération de „voir mourir des Arabes“, notamment à Gaza.
Les policiers, appelés vers 21 heures 15 par une automobiliste témoin des agressions, sont parvenus à le maîtriser grâce à leur taser un quart d’heure plus tard; il était armé d’un couteau et d’un marteau, avec lesquels il a frappé ses victimes. En arrêt cardio-respiratoire, le touriste allemand est mort à l’hôpital où il avait été transféré en extrême urgence. Le touriste britannique, lui, reçut plusieurs coups de marteau en pleine face, mais ses jours ne sont plus en danger; de même pour le passant français, plus légèrement atteint.
Ce nouvel attentat va, de toute évidence, compliquer encore la tâche de l’exécutif, et risque fort de faire monter d’un cran supplémentaire les tensions déjà suscitées par ces violences islamistes à répétition. Le président Macron, de Doha où il avait fait un saut en partant de la COP28 réunie à Dubaï sur le climat, et où le ministre de l’Intérieur avait pu l’alerter, a demandé à Mme Borne de réunir hier après-midi une conférence sécuritaire, cependant qu’en soirée le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, devait tenir une conférence de presse.
Fâcheuse impression avant les JO
Manifestement donc, on tient, à l’Elysée comme à Matignon, à éviter de donner à l’opinion le sentiment que le pouvoir ne réagirait plus guère, désormais, à la triste routine de ces crimes islamistes, autrement que par des condoléances aux victimes et une condamnation de „la violence d’où qu’elle vienne“, ce qui permet d’ailleurs d’embarquer dans la réprobation les groupuscules d’extrême droite qui protestent contre ces exactions. À peu près pacifiquement jusqu’à présent, et dans une grande solitude, mais qui peut être certain de la suite?
Ce souci macroniste est d’autant plus compréhensible que le chef de l’Etat et son gouvernement sont de plus en plus souvent accusés (et, pour le coup, pas seulement par l’extrême droite) de ne pas oser regarder la réalité en face, en niant tout „ensauvagement“ de la société française. Un phénomène qui ne concerne d’ailleurs pas seulement, tant s’en faut, les attentats islamistes. Même si c’est sans doute partiellement injuste, l’impression s’est répandue que le pouvoir „ne veut surtout pas faire de vagues“…
À quoi s’ajoute, dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris, l’été prochain, la fâcheuse impression produite par cette situation en général, et tout particulièrement par l’assassinat de samedi soir, commis dans un quartier touristique s’il en est. Berlin parle de „crime abominable“. Et à en croire un reportage diffusé hier par TF1, les touristes étrangers présents dans la capitale française se promettent bien de ne plus y revenir. Un „micro-trottoir“ est, en fait d’opinion publique, encore plus approximatif qu’un sondage, certes; mais ce drame ne pouvait décidément plus mal tomber.
De Maart
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