Montag17. November 2025

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FranceRéformes des retraites: Plus de manifestants et moins de grévistes

France / Réformes des retraites: Plus de manifestants et moins de grévistes
Des pancartes d’une manifestation au deuxième jour de grèves et de protestations nationales contre la réforme des retraites à Nantes Photo: Loïc Venance/AFP

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La deuxième grande journée de protestation contre le projet de réforme des retraites organisée hier par les syndicats, et les partis de gauche réunis au sein de la Nupes (voir Tageblatt des 22 et 31 janvier), s’est traduite par une mobilisation encore plus forte des manifestants, à Paris et surtout en province, par rapport à celle du 19 janvier, et un peu moins, en revanche, sur le front des grèves.

La traditionnelle bataille des estimations a pris, hier soir, une âpreté particulière: il s’agissait, pour les organisateurs, d’afficher un progrès significatif d’une démonstration de force à l’autre, et au contraire, pour les voix officielles, au mieux une stagnation, voire un léger tassement. Le problème étant que l’on partait de chiffres qui, le 19 janvier, différaient déjà radicalement: la CGT avait par exemple annoncé 400.000 manifestants à Paris, contre 80.000 pour le collectif d’évaluation des médias. Cette fois-ci, elle dit en avoir recensé 500.000.

Mais c’est surtout la participation enregistrée en province, dans de grandes métropoles comme Marseille, Lyon ou Nantes, ou préfecture et syndicats s’accordent à constater une affluence en forte hausse, mais aussi dans de très nombreuses villes de taille bien plus modeste, qui était hier en augmentation, parfois spectaculaire. Un exemple parmi bien d’autres: à Mende, paisible préfecture de la Lozère, département le moins peuplé (et sans doute un des moins politisés) de l’Hexagone, un quart de ses quelque 12.000 habitants ont défilé, souvent pour la première fois, sous un beau soleil d’hiver.

C’est du côté des grévistes, à l’inverse, que l’on a pu enregistrer un certain fléchissement. Ce qui peut notamment s’expliquer par le fait qu’une nouvelle journée de grève est aussi une journée de salaire perdue, douze jours après celle du 19 janvier. On a ainsi compté 36,5% de grévistes à la SNCF, contre 46,3% le 19 janvier, selon les syndicats, et 26,65% d’enseignants grévistes dans le primaire, 25,22% dans le secondaire, d’après le ministère de l’Éducation nationale, contre respectivement 42,35% et 34,66% dans le secondaire, selon le ministère. Dans ce dernier secteur, on aura aussi noté que des dizaines de lycées ont été fermés, notamment dans la capitale, par les lycéens eux-mêmes, au nom de la solidarité avec leurs aînés.

En attendant la bataille parlementaire

Dans les aéroports, c’est principalement la grève de contrôleurs aériens qui a provoqué perturbations et retards, avec l’annulation d’un vol sur cinq au départ de Paris-Orly, et d’un vol sur dix chez Air France. Par ailleurs, la baisse de production d’électricité dans les centrales d’EDF a atteint 3.000 mégawatts, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires. Plusieurs centrales nucléaires, justement, mais aussi deux centrales thermiques, ont été touchées par ce mouvement, qui n’a cependant pas affecté les particuliers.

Au total, que retiendra-t-on de cette nouvelle journée de protestation? Que cette dernière conserve son élan, voire le consolide encore un peu, et que l’intersyndicale, qui devait d’ailleurs se réunir en fin de manifestation parisienne, reste unie. Pour autant, il semble de plus en plus clair que le ni le président Macron, ni sa première ministre, quoique tous deux fort bas dans les sondages, n’entendent faire machine arrière.

Et que désormais, la seule bataille qui vaille – même si elle ne s’annonce pas facile, comme l’a montré lundi la virulence des échanges à la Commission des affaires sociales du Palais-Bourbon – se joue dans leur esprit au parlement. A condition toutefois que la crise sociale actuelle ne finisse pas par se traduire, de grèves en grèves, par une paralysie du pays, qui obligerait sans doute quand même l’exécutif à descendre de son Aventin.