FranceMacron, testé positif au Covid-19, confiné à l’Elysée pour une semaine

L’Elysée a annoncé hier que le président Macron avait été diagnostiqué positif au Covid-19, ce qui a aussitôt provoqué la mise à l’isolement de bon nombre de responsables politiques. A commencer par le premier ministre, qui devait présenter la stratégie vaccinale du gouvernement aux sénateurs, a dû se décommander en catastrophe: quoique testé négatif lui-même, il est considéré comme un „cas contact“.

Jean Castex s’était en effet entretenu en tête-à-tête avec Emmanuel Macron mardi, puis avait participé le lendemain soir à un dîner à l’Elysée, avec l’ensemble des dirigeants de la majorité. Les autres membres du gouvernement ne sont pas officiellement tenus d’observer cette réclusion volontaire: au cours du conseil des ministres de ce même mercredi, „toutes les règles sanitaires avaient été respectées“, est-il précisé de source officielle.

En revanche, il n’en allait manifestement pas de même lors du dîner de la majorité de mercredi soir. Et voici, du coup, l’ensemble de la garde rapprochée du chef de l’Etat, ou presque, confronté à son tour à un double problème. Le premier est que la période politique se prête particulièrement mal à une mise en quarantaine, fût-elle réduite à une semaine, des „têtes pensantes“ de la Macronie.

Plus embarrassant encore apparaît le fait, aussitôt commenté sur une mode hésitant entre irritation et moquerie, que ces stratégiques agapes macronistes ont manifestement enfreint les règles qui sont pourtant sans cesse présentées aux Français comme impérieuses. Et cela sur trois points au moins: les „mesures-barrières“ n’ont pas été respectées, pas plus que le nombre maximal des convives fixé par le gouvernement („Pas plus de six à table!“); et quant au respect du couvre-feu, qui fait obligation d’avoir regagné son domicile avant 20 heures, qui pourrait croire que les participants s’y sont tenus – ou bien sont restées dormir à l’Elysée?

Plus cocasse encore: les médias se sont fait un plaisir d’exhumer une récente déclaration du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui expliquait que ceux qui attrapent le coronavirus ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes, car „c’est le signe qu’ils ne respectent pas les consignes sanitaires“. Inutile de préciser que M. Ferrand fait partie des participants au dîner élyséen de mercredi, et doit donc lui aussi, comme „cas-contact“, rester cloîtré pour une semaine.

Cela dit, beaucoup de responsables politiques, y compris dans l’opposition, ont exprimé au chef de l’Etat des vœux de prompt rétablissement, y compris Marine Le Pen. Mais tous n’ont pas résisté à l’envie d’ajouter quelques petites perfidies sur le fait que les responsables de la majorité, président en tête, ne donnaient guère le bon exemple, et s’en trouvaient, en quelque sorte, punis par eux-mêmes …

Quant à l’entourage de M. Macron, il s’emploie à rassurer ceux qu’inquiéterait une vacance du pouvoir: le président de la République, tout comme d’ailleurs son premier ministre, assure-t-on, travaille abondamment ses dossiers sur son ordinateur et au téléphone. Il n’en reste pas moins que le programme élyséen va pâtir de cette situation inattendue, en particulier à l’international. Un terrain où les déboires médicaux du président français vont aussi contraindre au confinement plusieurs de ses interlocuteurs étrangers récents, outre Jean Castex pour la France: le premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, ses homologues de Belgique, Alexander de Croo, d’Espagne, Pedro Sanchez, et du Portugal, Antonio Costa, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel.