Sonntag19. Oktober 2025

Demaart De Maart

FranceLes Républicains: cinq pré-candidats en quête d’une formule gagnante pour l’Elysée

France / Les Républicains: cinq pré-candidats en quête d’une formule gagnante pour l’Elysée
Les cinq prétendants à l'investiture LR pour l'élection présidentielle: (d.g.à.d.) Michel Barnier, Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Eric Ciotti et Xavier Bertrand Photo: Pool/AFP/Bertrand Guay

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Les cinq prétendants à l’investiture LR pour l’élection présidentielle prochaine ont tenu, lundi soir, leur premier débat télévisé d’une série de quatre, qui doit permettre aux militants de faire leur choix le 4 décembre prochain. Une rencontre qui, dans ses vertus comme dans ses limites, aura bien illustré la problématique actuelle de la droite classique face à Emmanuel Macron … et à l’extrême droite à deux têtes qu’incarnent Eric Zemmour et Marine Le Pen.

Il y a eu le mois des Verts, et dans une moindre mesure des socialistes. Cette fois-ci s’est ouvert le mois des Républicains. Mais si la droite modérée attend cette clarification depuis un moment déjà, elle n’en ignore pas les dangers, dont le premier est évidemment celui de la division.

Des débats „au sein de la famille“, ou „entre amis“, n’ont de sens que si, tout de même, des points de vue différents, voire radicalement contradictoires, s’y expriment sur tel ou tel sujet. Toute la difficulté étant de ne blesser personne, de n’exclure aucun ralliement ultérieur autour du vainqueur de la primaire, sans pour autant afficher une parfaite similitude, ou une grande timidité dans l’affirmation de soi.

Chacune des cinq personnalités qui s’affrontaient, certes fort courtoisement dans l’ensemble, lundi soir à la télévision, voulait d’abord exister, ce qui est bien normal lorsque l’on prétend briguer un tel mandat. Tout le monde y a à peu près réussi, et les deux prétendants les moins connus, le député Eric Ciotti, très marqué à la droite de la droite, et le professeur de médecine Philippe Juvin, maire d’une commune de la région parisienne, y auront incontestablement gagné en notoriété.

Se poser sans s’opposer

Les deux présidents de région, eux, mieux (ou plutôt moins mal) placés dans les sondages, les anciens ministres Xavier Bertrand pour les Hauts-de-France et Valérie Pécresse pour l’Île-de-France, ont pu se prévaloir de leurs résultats locaux pour étayer leurs propos. Quant à l’outsider Michel Barnier, ex-commissaire européen et lui aussi ancien ministre, il s’est employé à jouer la modération tout en s’irritant parfois de ce que ses interlocuteurs faisaient, a-t-il dit, „semblant de ne pas comprendre“.

Reste le second péril guettant cet exercice étalé sur un mois: celui d’apparaître, au mieux, comme cinq personnalités de bonne compagnie et de bonne volonté, mais trop semblables pour qu’aucun nom ne se détache vraiment. Y compris dans la critique, car le quinquennat d’Emmanuel Macron a été, et sera, la cible de très nombreuses critiques de leur part.

Les sujets ne manquent pas en effet, à en croire l’opposition de droite: l’insécurité, l’absence de politique migratoire claire et solide, l’endettement pharaonique de la France dont le Covid n’est certes pas la seule cause, corollairement l’incapacité à réduire les effectifs de la Fonction publique, et aussi le style impérieux, pour ne pas dire impérial, de la gouvernance du chef de l’Etat … Mais là aussi, s’imposer par rapport aux quatre concurrents, se poser sans s’opposer, ne sera sans doute facile pour personne.

Ticket d’entrée pour le second tour

Or, la bataille s’annonce âpre, quoiqu’on n’en ait guère eu la vision lundi. Car si aucun prétendant LR n’apparaît pour l’instant susceptible de se qualifier face à Macron, la place de second étant occupé selon les sondages soit par Marine Le Pen, soit par Eric Zemmour, en fait la marge entre ce potentiel numéro deux et le numéro trois est mince: de l’ordre de trois points à quatre points. „Le ticket d’entrée est très bas pour le second tour“, disent-ils.

Que les candidats d’extrême droite se tassent un peu (même si un tout dernier sondage montre le contraire pour Zemmour), et que celui qui aura remporté la primaire de LR gagne au contraire quelques points, et tout redevient possible, entend-on dire chez les Républicains. Car nombre d’entre eux sont persuadés que dans un tel cas de figure, le président sortant, qui est aujourd’hui à 24% environ dans les sondages pour le premier tour, serait battu au second, alors que cette éventualité semble beaucoup moins probable s’il y affronte un candidat d’extrême droite.

C’est peut-être bien prendre leurs désirs pour une réalité, en tout cas une possibilité; mais le paradoxe est aujourd’hui que l’opinion française n’a jamais été, globalement, aussi à droite, alors que les représentants de cette dernière marquent le pas dans les sondages. Aujourd’hui, les Républicains rêvent d’autant plus de surfer enfin sur cette vague que cela pourrait bien être pour leur parti, au-delà d’une occasion de reconquérir l’Elysée, une question de survie.

En attendant, ils se sont livrés hier – mais comme presque toute la classe politique française! – à un pèlerinage commun à Colombey-les-deux-Eglises, sur la tombe du général de Gaulle, mort il y a 61 ans …