Mittwoch5. November 2025

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FranceFondée par Mélenchon, la Nupes est aujourd’hui au bord de l’éclatement

France / Fondée par Mélenchon, la Nupes est aujourd’hui au bord de l’éclatement
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a manifesté hier l’intention de son parti de quitter la Nupes Photo: Ludovic Marin/AFP

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Après le PCF, le PS a manifesté hier, par la voix de son premier secrétaire Olivier Faure, son intention de quitter la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), ou au moins de se tenir désormais à l’écart de ses travaux. Ainsi semble s’achever, selon toute vraisemblance, l’aventure de cette union de la gauche nouvelle manière, fondée par Jean-Luc Mélenchon dans la perspective des élections législatives de 2022 … et de ses projets ultérieurs.

Il est vrai que les deux partis historiques de la gauche française avaient beaucoup de griefs à formuler contre le pilotage, autocratique dans ses méthodes, erratique dans sa trajectoire, et indéfendable dans ses prises de positions pro-islamistes, du chef de file de La France insoumise. S’exprimât-il à l’occasion à travers ses affidé(e)s, comme lorsque sa très intime collaboratrice, Sofia Chikirou, avait accusé le secrétaire national communiste, Fabien Roussel, de s’apparenter à Jacques Doriot, qui avait quitté le PCF d’avant-guerre pour sombrer dans la collaboration avec l’occupant nazi après 1940.

Ou encore quand – sans être aucunement désavouée par le „patron“ du parti – la présidente du groupe mélenchoniste à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, s’était refusée devant les journalistes à reconnaître le caractère terroriste des atrocités récemment commises par le Hamas en Israël. Cependant qu’une autre élue LFI, déclarait voir dans le même Hamas un „mouvement de résistance“, ce qui lui a d’ailleurs valu une inculpation pour „apologie du terrorisme“ par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Depuis, le sentiment s’est répandu à l’intérieur de la Nupes, mais aussi, dans une certaine mesure, de La France insoumise elle-même, que les masques étaient tombés. Et que M. Mélenchon était décidément prêt à tout pour s’acquérir les votes des électeurs d’origine immigrée, ces fameux „600.000 votes qui lui ont manqué“, pense-t-il, pour accéder au second tour de l’élection présidentielle, où il estime qu’il aurait battu Marine Le Pen. Cela dit, le malaise au sein de la Nupes était plus ancien: des slogans comme „La police tue“, ou la participation de M. Mélenchon à des manifestations pro-islamistes et anti-juives, avaient déjà semé le doute dans les rangs communistes, socialistes et verts. Outre son orchestration au sein de l’Assemblée nationale, dont il a renoncé à faire partie, d’un chaos qui n’aura finalement profité, par contraste, qu’aux élus lepénistes, dûment cravatés et policés …

„Il ne peut plus incarner l’ensemble de la gauche“

D’un point de vue plus pratique – d’aucuns diraient: plus cynique – il était devenu clair aussi que l’appartenance à la Nupes, qui avait clairement bénéficié aux partis de la gauche modérée sur le plan électoral l’an dernier, risquait au contraire de les desservir lourdement pour les prochains rendez-vous électoraux. A commencer, bien sûr, par le scrutin européen du printemps 2024, terrain sur lequel chacune des quatre formations a ses positions propres; l’anti-européisme radical de LFI, très proche de celui du RN, ne pouvant que faire fuir les électeurs socialistes ou écologistes, en particulier.

„Jean-Luc Mélenchon ne peut plus prétendre être celui qui incarne l’ensemble de la gauche et de l’écologie“, a estimé hier M. Faure. Il faut dire que dans la semaine qui a suivi le massacre des civils israéliens par les tueurs du Hamas, le PS a été le théâtre d’affrontements internes sévères, beaucoup reprochant au premier secrétaire de ne pas condamner plus vite et plus fermement les réactions des dirigeants mélenchonistes. Quant au Conseil national du PCF, il a adopté dimanche, à quelque 93% des voix, une résolution qualifiant la Nupes d’„impasse“.

Jean-Luc Mélenchon a aussitôt fulminé contre cette volonté des communistes de retrouver leur indépendance; et il n’a pas manqué de le faire à nouveau hier contre le premier secrétaire du PS, qu’il a accusé de „rompre la Nupes“ en raison de „faits personnels à [son] sujet“. Sans se rendre bien compte, semble-t-il, que jusque dans cette formulation, il donnait raison à ceux qui lui reprochent son égocentrisme forcené.