FranceCastex veut être plus qu’un simple „collaborateur“ de Macron

France / Castex veut être plus qu’un simple „collaborateur“ de Macron
La pemière prestation sur TF1 de Jean Castex en tant que nouveau permier ministre a été étonnamment terne et hésitante Photo: AFP/Thomas Coex

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La nomination, vendredi, du haut-fonctionnaire sarkoziste Jean Castex à Matignon en remplacement d’Edouard Philippe – une substitution regrettée, selon un sondage, par 72% des Français – a alimenté beaucoup de commentaires ce week-end, en attendant, aujourd’hui selon ce qu’a annoncé le nouveau premier ministre, la nomination de l’ensemble du nouveau gouvernement.

A commencer par l’intéressé lui-même, qui après une toute première prestation, courte et étonnamment terne et hésitante, sur TF1, s’est exprimé avec plus d’aplomb dans le Journal du Dimanche d’hier. En insistant sur les deux dimensions qu’il assure vouloir donner à sa mission à la tête de la nouvelle équipe gouvernementale: la rapidité d’action, mais aussi un volontarisme et une affirmation de soi qui, selon lui, devraient surprendre – en bien, naturellement … – les Français.

Il est vrai que les commentaires qui, d’un bout à l’autre de l’éventail politique français, à l’évidente exception du parti présidentiel, et sans compter la presse étrangère, ont salué le choix de ce haut fonctionnaire sans autre réel passé politique que celui des cabinets ministériels, avaient de quoi l’irriter. Il est difficile de croire, quelles que soient ses qualités personnelles, que le chef de l’Etat n’ait pas d’abord vu en lui un homme qui ne lui ferait pas d’ombre, et ne risquerait normalement pas de devenir, contrairement à son prédécesseur, largement plus populaire que lui.

C’est „un non-premier ministre“, s’est même moqué le président des Républicains, Christian Jacob. Et beaucoup ont souligné que le chef du nouveau gouvernement serait avant tout le „collaborateur“ d’Emmanuel Macron. D’autant plus que ce dernier lui a aussitôt imposé comme directeur de cabinet un autre haut fonctionnaire et énarque, Nicolas Revel, très proche du chef de l’Etat qu’il avait côtoyé à l’Elysée sous la présidence Hollande. Macron avait déjà cherché à le recaser à Matignon auprès d’Edouard Philippe, lequel avait fait valoir qu’il préférait choisir lui-même son entourage; le nouveau locataire de Matignon a, lui, docilement accepté d’être ainsi mis sous surveillance.

„Un mot un peu péjoratif“

Le nouveau premier ministre a donc cherché, dans ses propos au Journal du Dimanche, à corriger l’impression point très flatteuse laissée par les conditions de son accession à la tête du gouvernement. „Le mot de collaborateur est un peu péjoratif, vous en conviendrez“, a-t-il notamment déclaré. Avant d’ajouter: „Il n’entre pas dans les intentions du chef de l’Etat de faire de moi un subordonné voué aux tâches secondaires. Quand vous aurez appris à me connaître, vous verrez que ma personnalité n’est pas soluble dans ce terme de collaborateur.“

Il est vrai que dans l’histoire de la Ve République, certains nouveaux venus à Matignon, peu ou pas du tout connus du grand public lors de leur nomination, se sont révélés par la suite, et quelque jugement que l’on ait pu porter sur le contenu de leur politique, comme des chefs de gouvernement énergiques, ayant laissé une empreinte personnelle forte: Georges Pompidou, qui fut ensuite élu à l’Elysée, Raymond Barre …

Un premier indice sera peut-être livré à cet égard ce lundi avec la nomination des nouveaux ministres. Parmi lesquels plusieurs ‚sortants’, dit-on, devraient d’ailleurs garder leur poste, dont Bruno Le Maire aux Finances et Le Drian aux Affaires étrangères, sans doute aussi Blanquer à l’Education nationale et Véran à la Santé.