Ce mercredi, Russell Crowe et Cate Blanchett, alias Robin Hood et Lady Marianne, doivent gravir les célèbres marches du Palais des festivals pour présenter, hors compétition, le dernier film de Ridley Scott, „Robin des Bois“. Et si les spectateurs pourront le voir dès la première séance de l’après-midi, les festivaliers, eux, devront attendre 20h pour visionner le film, projeté juste après la cérémonie d’ouverture de cette 63e édition cannoise. Mais tous auront la surprise de découvrir un scénario parfaitement original, loin des clichés et des célèbres exploits de Robin des Bois, cent fois relatés par le passé…
Sur fond de Croisades et de guerre larvée entre la France et l’Angleterre, Ridley Scott („Gladiator“, „Mensonges d’Etat“) et son scénariste Brian Helgeland („L.A. Confidential“, „Green zone“) proposent une toute nouvelle légende, celle de Robin Longstride, soldat dans l’armée du roi Richard Coeur de Lion, de retour dans le nord de l’Angleterre, sous le règne du prince Jean… Une histoire qui réinvente le folklore et explique l’incroyable destin de Robin des Bois…
À l’aube du XIIIe siècle, Robin Longstride (Russell Crowe), humble archer au service de la Couronne d’Angleterre, combat en Normandie aux côtés de son roi, Richard Coeur de Lion (Danny Huston), tout juste rentré de la Troisième Croisade et venu défendre son royaume contre les Français dirigé par le roi Philippe (Jonathan Zaccaï). Lorsque le roi est blessé et donné pour mort, Robin et ses amis désertent pour rentrer au pays…
En Angleterre, Aliénor d’Aquitaine (Eileen Atkins) cède la couronne au frère cadet de Richard: impétueux et inepte, obnubilé par le pourvoir et l’enrichissement personnel, le prince Jean (Oscar Isaac) prend possession du trône, avec à ses côtés la belle Isabelle d’Angoulême (Léa Seydoux). Aussitôt, le roi Jean congédie son conseiller, Sire William Marshal (William Hurt), pour le remplacer par Sire Godefroy (Mark Strong)… Sa première décision en tant que monarque: envoyer des hommes auprès des barons anglais pour réclamer des impôts, quitte à saisir les terres et brûler les villages…
Alors que l’Angleterre est proche de la faillite, en proie à la guerre civile, Robin Longstride arrive à Nottingham où il découvre l’étendue de la corruption qui ronge le pays. Avec l’aide de Sire Walter Losley (Max Von Sydow) et de Lady Marianne (Cate Blanchett), l’ancien archer tente de venir en aide aux paysans, pour sauver Nottingham de la misère et de la famine… Dès lors, petit à petit, naît un mythe, celle de Robin Hood, justicier de la forêt de Sherwood, défenseur des faibles et des opprimés contre les nantis…
Comme pour „Gladiator“, Ridley Scott met à profit tout son sens épique et son talent de réalisateur habitué aux gros moyens… Décors, costumes, effets spéciaux, chorégraphies des batailles, tout est calculé, géré, au millimètre près pour faire de „Robin des bois“ un grand film d’action et d’aventures. Mais la véritable force de cet énième opus sur Robin Hood réside avant tout dans l’originalité du scénario et l’immense charme de ses acteurs: à commencer par le couple Crowe-Blanchett, en parfaite symbiose, loin des clichés d’un Robin des Bois grand séducteur à la Errol Flynn, ou d’une Lady Marianne habituée de la Cour à la Olivia de Havilland.
A leur côtés, le casting rend hommage à chaque personnage de la légende, de Petit Jean (Kevin Durand) au Shérif de Nottingham (Matthew MacFadyen). Avec ce „Robin des Bois“, Ridley Scott parvient à faire d’une pierre deux coup, créer les origines de Robin des Bois, et offrir une belle épopée moyen-âgeuse. Peut-être moins intense, moins sulfureux, que „Gladiator“, mais bien bien plus réussi que „Kingdom of Heaven“…
(AP)
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