Espagne/Européennes: victoire de la droite sur les socialistes de Zapatero

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Les conservateurs espagnols ont remporté une victoire limitée en sièges sur les socialistes au pouvoir de José Luis Rodriguez Zapatero aux élections européennes de dimanche, marquées par une forte abstention, selon des résultats officiels partiels.

Le Parti populaire (PP, droite) de Mariano Rajoy l’a remporté avec 42,03% des voix contre 38,66% pour le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), dans un des rares pays de l’Europe de l’Ouest gouvernés par la gauche, selon ces résultats officiels portant sur 88,49% des suffrages exprimés. Les conservateurs, qui ont joué pendant la campagne électorale sur les difficultés économiques du gouvernement, gagnent 23 sièges sur les 50 en jeu, contre 21 pour les socialistes, le reste étant divisé entre des petites listes. La participation à 20H00 (18H00 GMT) a été faible, de 45,81%, mais légèrement supérieure à celle historiquement basse de 2004 (45,14%). „Nous pouvons déjà vous annoncer que nous allons obtenir un résultat magnifique“, avait déclaré la vice-secrétaire de l’organisation du PP Ana Mato avant la publication de ces résultats La droite a profité d’une abstention très élevée, similaire à celle déjà enregistrée aux dernières européennes de 2004, remportées avec un siège d’avance par les socialistes (25 contre 24, sur 54), dans un pays comptant pourtant historiquement parmi les plus europhiles de l’UE. Pour M. Zapatero, confortablement réélu il y a un an pour un second mandat de quatre ans alors que la crise économique faisait sentir ses premiers effets, cette défaite limitée sonne comme un avertissement sans frais. La victoire des conservateurs conforte le leadership souvent discuté en interne de leur leader Mariano Rajoy, adversaire malheureux de M. Zapatero aux législatives de 2004 et 2008. M. Rajoy avait déjà marqué des points début mars avec la victoire du PP dans sa région natale de Galice (nord-ouest). Ce scrutin était considéré comme un test pour le gouvernement socialiste, confronté à une crise économique d’une ampleur sans équivalent au sein de l’UE. Après une quinzaine d’années de forte croissance économique dopée par les aides européennes, l’Espagne est entrée fin 2008 dans une profonde récession, sous le double effet dévastateur de la crise financière internationale et de l’éclatement de sa bulle immobilière. Le chômage explose en Espagne beaucoup plus vite et fort que dans le reste de l’UE, avec un taux de 17,36% au premier trimestre. Il a franchi la barre des quatre millions. La forte abstention illustre le désintérêt croissant des Espagnols pour les élections européennes. Elle traduit aussi une sorte de vote sanction passif de la part d’une frange de l’électorat socialiste qui est resté à la maison. Les enjeux du parlement européen et de la construction de l’UE ont brillé par leur absence pendant la campagne. La droite a concentré ses attaques sur la gestion de la crise économique par le gouvernement de M. Zapatero et l’utilisation par ce dernier de son avion officiel pour se rendre à des meetings du Parti socialiste. Les socialistes ont exploité l’affaire de corruption présumée qui éclabousse la droite et les prises de position polémiques sur l’avortement du chef de file du PP pour ces européennes, le très conservateur Jaime Mayor Oreja.