FranceComment sortir du confinement sans répéter les erreurs du printemps?

France / Comment sortir du confinement sans répéter les erreurs du printemps?
Des magasins fermés à Paris: le confinement doit durer au minimum jusqu’au 1er décembre Photo: AFP/Joël Saget

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Le gouvernement français s’interroge anxieusement, ces derniers jours, sur la façon de gérer la situation sanitaire de l’Hexagone, marquée par un recul encore léger de la pandémie, et une impatience qui, elle, va croissant des commerçants contraints depuis des semaines à observer une ruineuse fermeture. Emmanuel Macron doit faire le point la semaine prochaine à la télévision.

La hantise de l’exécutif est de mal gérer le futur déconfinement – un mot dont il souhaite d’ailleurs bannir l’usage – tant en termes de date que de contenu. Car à considérer la façon dont les choses se sont passées au printemps dernier, avec une sorte de grande libération collective et débridée qui allait durer tout l’été, à peu près tout le monde mesure maintenant que le déconfinement de mai a préparé la nouvelle flambée de coronavirus de l’automne.

Même le premier ministre, Jean Castex, qui avait été il y a six mois le „M. Déconfinement“ de Macron, a reconnu devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale qui l’a interrogé durant trois heures mardi: „Peut-être, effectivement, que nous avons déconfiné un peu trop à partir de mai.“ Une erreur que le pouvoir tient évidemment à ne surtout pas reproduire, car une troisième vague de la Covid-19 imposerait un troisième confinement, aux conséquences potentiellement explosives économiquement et socialement.

Et cela quelle que soit l’insistance avec laquelle non seulement les propriétaires de commerces aujourd’hui fermés de force, mais aussi ceux des cafés et des restaurants, des salles de spectacle et de sport, demandent de pouvoir à nouveau travailler. Tout particulièrement à l’approche d’une saison des fêtes qui assure une part significative et parfois essentielle (pour les magasins de jouets, par exemple) de leurs ressources annuelles. Avant même les achats et sorties de Noël, c’est l’arrivée, en principe le 27 novembre prochain, du „Black Friday“ et de ses soldes grandes pourvoyeuses de ventes massives qui est en ce moment au centre des revendications, alors que le confinement doit durer au minimum jusqu’au 1er décembre.

„Sauver Noël?“

Mais il n’y a pas que les commerçants: de plus en plus nombreux semblent être les particuliers de tous âges qui, au moins dans les grandes villes, expriment leur exaspération devant les contraintes qui leur sont imposées. Les courbes de la pandémie se sont (légèrement) inversées, et l’opinion tend à retenir surtout cette inversion, sans trop s’arrêter à des chiffres qui demeurent pourtant préoccupants. Car on reste fort loin d’un nombre quotidien de 5.000 nouveaux cas que le chef de l’Etat avait fixé comme horizon pour pouvoir lever le confinement, avec actuellement cinq à six fois plus. Et les morts se chiffrent encore, chaque jour, par centaines.

Le gouvernement paraît donc convaincu qu’il ne peut ni céder à une demande qui tend pourtant à se généraliser, ni ne rien lui concéder, même si les allocations de soutien aux commerçants en difficulté se multiplient. C’est dire que l’intervention présidentielle de la semaine prochaine est d’ores et déjà attendue avec une particulière impatience. Et sur les annonces de l’Elysée, les supputations vont bon train.

Les commerces „non essentiels“ pourraient ainsi être autorisés à rouvrir le 1er décembre, mais avec des précautions sanitaires renforcées. Pour les restaurants et cafés, considérés comme plus propices à la contagion, c’est plus problématique: on envisagerait plutôt la fin de janvier, et encore: si la pandémie a régressé significativement. Quant aux personnes détectées comme porteuses du virus, elles pourraient être obligées à s’isoler. Et, d’une manière générale, le confinement strict être remplacé par un retour au couvre-feu, avec des horaires sans doute assouplis.

Tout cela suffira-t-il à „sauver Noël“, comme le réclament tant de gens? „Notre objectif est de permettre un nouvel allégement pour que les Français puissent passer les fêtes en famille“, a expliqué M. Castex. Mais, a-t-il ajouté, „il ne serait pas raisonnable d’organiser de grandes fêtes à plusieurs dizaines de personnes, et ces fêtes ne pourront pas se tenir de la même manière que d’habitude.“ A en juger par le discours actuel, ce pourrait bien être un euphémisme …

père fouettard
21. November 2020 - 9.13

Il ne s'agit pas de pouvoir fêter Noël cet année avec Grand-père et grand-mère,mais de pouvoir le fêter l'année prochaine et les années après ,s'ils restent en forme.

HTK
20. November 2020 - 9.24

Faut-il sauver Noël ou faut-il sauver les gens? Il semble que nous sommes incapables de nous adapter à des situations qui pourraient déranger notre train quotidien. Ce fait semble plus ridicule encore quand un vaccin sera à notre portée très bientôt.