Diffamation : Clearstream gagne ses trois procès en appel contre Denis Robert

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Clearstream a remporté jeudi trois procès en diffamation contre Denis Robert, la cour d'appel de Paris estimant que le journaliste avait bien diffamé la société financière luxembourgeoise en l'accusant de blanchir de l'argent sale dans ses ouvrages \"Révélations\" et \"La boîte noire\", publiés en 2001 et 2002.

Le 4 septembre, trois dossiers avaient été plaidés devant la 11e chambre, au cours d’une audience civile. Dans une première affaire, jugée le 1er octobre 2003, le TGI de Paris avait débouté Clearstream qui avait intenté un procès à M. Robert pour son livre „La boîte noire“. Clearstream avait fait appel. Jeudi, la cour d’appel a infirmé cette décision et jugé que l’ancien journaliste de Libération avait „publiquement diffamé“ Clearstream. La cour l’a condamné avec son éditeur Les Arènes à verser à Clearstream 1.500 euros de dommages et intérêts et 3.000 euros de frais de justice. Dans les deux autres dossiers, c’est Denis Robert qui avait fait appel. Le 29 mars 2004, la justice avait en effet donné gain de cause à Clearstream et condamné l’auteur pour „Révélations“, ainsi que pour un reportage diffusé par Canal+ quelques jours après la publication de l’ouvrage. Jeudi, la cour d’appel a confirmé ces deux décisions, tout en alourdissant les dommages et intérêts de un à 1.500 euros. „Un jour, ces condamnations seront comme une Légion d’honneur pour moi“, a réagi Denis Robert, rappelant que „lorsqu’on est condamné en diffamation, ça ne veut pas dire qu’on a menti“. „Je ne regrette rien“, a-t-il poursuivi, se disant „très fier de (s)on travail, mais moins de la justice“. Il compte former un pourvoi en cassation. De son côté, l’avocat de Clearstream, Me Richard Malka, se réjouissait d’avoir remporté ces procès en appel que la société voyait comme „la mère de toutes les guerres“. „On ne peut être que très satisfait de cette triple condamnation des enquêtes de Denis Robert comme n’ayant pas été effectuées de bonne foi et n’étant pas sérieuses“, indiquait l’avocat. „C’est la huitième condamnation de Denis Robert en France et je crois que la vérité est aujourd’hui établie“, ajoutait-il, saluant „la victoire d’une certaine éthique du journalisme sur la culture du fantasme et de la dénonciation gratuite“.
A l’audience, il avait brocardé „l’usine à fantasmes“ du journaliste et déploré qu’en sept ans de procédure, il n’ait pas produit „le commencement d’un début d’élément d’enquête sérieuse“ sur les imputations de blanchiment. La 11e chambre lui a donné raison, estimant dans son arrêt infirmatif sur „La boîte noire“ que l’auteur „ne disposait pas d’éléments suffisants l’autorisant à énoncer les graves accusations proférées à l’encontre de Clearstream Banking“. Ces propos ont „manqué de prudence“ et „altéré l’image de Clearstream dont l’activité repose essentiellement sur la confiance que lui accorde sa clientèle d’institutions financières et de professionnels du secteur financier“, selon la cour.