Article d’étudiantsLe conflit entre la Turquie et l’Union européenne

Article d’étudiants / Le conflit entre la Turquie et l’Union européenne
 Foto: dpa/XinHua

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Dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de presse, le Tageblatt donne la parole aux étudiants. Aujourd’hui, les auteurs se penchent sur le conflit entre la Turquie et l’Union européenne.

Des milliers de migrants se retrouvent à la frontière gréco-turque depuis que le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que son pays ne les empêcherait plus d’entrer en Europe. Cette annonce est intervenue après la mort de plusieurs de dizaines de soldats turcs lors d’un raid aérien sur la Syrie.

„Maintenant, soyons honnêtes, l’accord est mort“, c’est ce que le premier ministre grec a dit lors d’un de ses discours télévisés. Dans une interview à la chaîne américaine CNN, vendredi 6 mars, Kyriakos Mitsotakis a estimé que si l’accord était „mort“, c’est parce que „la Turquie a décidé de violer totalement l’accord, à cause de ce qui s’est passé en Syrie“.

Relations tendues

En effet, depuis l’annonce du président turc, les relations entre la Grèce et la Turquie sont tendues. Les forces de sécurité grecques estiment avoir empêché 39.000 personnes de traverser la frontière gréco-turque. La Turquie affirme quant à elle que le chiffre réel est plus de trois fois supérieur.

Pour comprendre ce conflit, il nous faut revenir quelques années en arrière. En 2016, Ankara avait accepté de retenir les migrants en échange de six milliards d’euros, une contrepartie financière importante afin d’accueillir les réfugiés. Mais la Turquie estime aujourd’hui que d’autres termes de l’accord avec l’Union européenne n’ont pas été respectés. Cela explique pourquoi le président turc ouvre les frontières de son pays. Toutefois, Kyriakos Mitsotakis rétorque que la Turquie ne se tient pas à ses engagements depuis un moment. Elle ferait même „l’exact opposé“ de son obligation de retenir les demandeurs d’asile. „Ils ont systématiquement, que ce soit sur terre ou sur mer, accompagné les gens dans leur effort pour entrer en Grèce“, a-t-il dénoncé, toujours sur CNN.

Les migrants souffrent

Le premier ministre grec reconnaît que la Turquie accueille plus de quatre millions de réfugiés syriens, mais il ne veut pas céder à ce qu’il considère être du chantage. Il affirme également que les Grecs n’aggravent pas le conflit mais qu’ils sont en droit de protéger leurs frontières et de défendre les réfugiés d’entrer en Grèce.

En dehors de l’aspect purement géopolitique, ce sont de réelles scènes de violence qui se joueraient à la frontière gréco-turque. Depuis le début du conflit, les autorités turques accusent les garde-côtes grecs d’avoir tiré sur les réfugiés voulant entrer en Europe. Du côté des Grecs, ceux-ci accusent Ankara de mentir alors que des vidéos de tirs circulent sur les réseaux sociaux.

D’après un reporter d’Europe 1 envoyé à Kastanies, petite ville grecque située tout près de la frontière, la Grèce n’hésite pas à utiliser la presse pour essayer de se donner une bonne image. Les autorités grecques l’ont invité ainsi qu’une centaine d’autres journalistes sur place à se rapprocher des barbelés pour voir comment „les policiers et les militaires défendent la frontière contre les migrants qu’ont laissé passer les Turcs“, d’après ce même reporter.

Dans ce conflit qui oppose deux puissances, la Turquie d’une part et la Grèce de l’autre, ce sont surtout les migrants qui souffrent. Les tirs de gaz lacrymogène et les interpellations musclées sont leur quotidien. Nous estimons que la Grèce pourrait au moins accueillir les réfugiés qui sont installés près de la frontière gréco-turque. Elle n’a pas besoin de tous les accueillir. S’ils décidaient d’accueillir une partie des réfugiés, cela pourrait peut-être apaiser les tensions, du moins temporairement. Nous pensons enfin que, vu qu’il s’agit d’êtres humains, l’Europe ne devrait pas permettre que ces migrants soient traités de manière inhumaine.