Dienstag21. Oktober 2025

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France/MarocLa visite de Macron illustre la réconciliation entre Paris et Rabat

France/Maroc / La visite de Macron illustre la réconciliation entre Paris et Rabat
Emmanuel Macron est accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires  Photo: AFP/Ludovic Marin

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Le président Macron achève ce mercredi une visite d’Etat de trois jours au Maroc présentée, tant à Paris qu’à Rabat, comme particulièrement importante: son objectif premier, au moins sur le terrain politique, était de mettre un terme à trois années de mésentente, pour ne pas dire de brouille.

De fait, le roi Mohammed VI, qui a fêté cet été ses vingt-cinq ans de règne, s’est appliqué à recevoir son hôte français avec un faste remarqué, et à lui faciliter de chaleureux contacts tant avec les élites politiques et économiques de son pays qu’avec la population.

Entre les deux pays, les sujets de discorde, ces derniers temps, s’étaient pourtant multipliés. Début 2021, l’affaire dite „Pegasus“, qui avait vu les services secrets marocains espionner les téléphones des hauts responsables politiques français, dont celui de M. Macron, avait créé un profond malaise, pour ne pas dire une crise, entre les deux chefs d’Etat. Quelques mois plus tard, la division par deux du nombre de visas accordés à des Marocains souhaitant venir en France n’avait évidemment pas arrangé les choses. Motif invoqué: le Maroc ne facilitait vraiment pas le retour de ses ressortissants priés de quitter le territoire français. Et puis le locataire de l’Elysée, poursuivant sa cour pressante, et d’ailleurs parfaitement vaine, en direction de l’Algérie, semblait avoir définitivement pris fait et cause pour Alger dans le débat international, notamment sous l’égide de l’ONU, à propos de l’avenir du Sahara occidental.

Brusquement, le vent diplomatique a tourné. Emmanuel Macron, en juillet, a finalement rallié la position marocaine sur le Sahara occidental, où la France s’est même déclarée prête à investir, en bonne intelligence avec les autorités du Maroc; les relations concernant l’immigration se sont détendues; on a jeté un voile pudique sur le mauvais souvenir de „Pegasus“; et les relations personnelles entre les deux chefs d’Etat, du coup, sont repassées d’exécrables à cordiales. Et cela dans l’intérêt des deux pays, fait-on valoir de part et d’autre de la Méditerranée. Le Maroc a besoin de soutiens, et la France d’un interlocuteur solide au Maghreb, ce que l’Algérie ne veut obstinément pas être, cependant que la Tunisie, elle, en pleine dérive institutionnelle, ne peut plus l’être.

Une importante délégation d’hommes d’affaires

Mais ce voyage de M. Macron aura aussi été l’occasion, plus concrètement, de conclure une vingtaine de contrats commerciaux et d’accords d’investissement, pour un montant total qui pourrait avoisiner les dix milliards d’euros. Le Maroc envisage notamment de développer ses infrastructures pour accueillir la Coupe du monde de football 2030, et l’ingénieriste français Egis participera à la réalisation du deuxième tronçon de la ligne de train à grande vitesse entre Tanger et Marrakech. Un TGV dont Alstom devrait en fournir entre 12 et 18 rames. Sur le plan du transport maritime, la CMA-CGM et la société Tanger-Med ont conclu un pacte sur la concession du futur port de Nador West Med, tandis que Total Energies a signé un des plus gros accords pour le développement de la filière d’hydrogène vert dans le royaume.

Plus généralement, et avant même cette visite d’Etat, les échanges commerciaux entre les deux pays avaient doublé en dix ans, dépassant les 14 milliards d’euros annuels malgré le froid diplomatique récent. La France va ainsi conforter sa position de deuxième partenaire commercial du Maroc derrière l’Espagne, et consolider sa place de premier investisseur étranger et de premier pourvoyeur de recettes touristiques dans le royaume. Près d’un millier d’entreprises françaises sont, au total, également installées au Maroc, dont Renault et Stellantis.

Il est vrai que pour ce voyage, si l’accueil marocain a été flatteusement chaleureux, avec une forêt de drapeaux tricolores et, pour M. Macron, des bains de foule qui ont dû le changer agréablement du climat qu’il connaît actuellement dans l’Hexagone, le président français, de son côté, avait bien fait les choses: outre une belle brochette de ministres, il avait emmené avec lui une délégation d’hommes d’affaires de plus de cent vingt personnes au total. Outre Alstom et Total Energies, les groupes Engie, Suez, Veolia et LVMH étaient notamment de la partie, et MEDEF patronal était représenté, à lui seul, par une cinquantaine de chefs d’entreprise.