Article d’étudiantsLa question animale: menace ou protection?

Article d’étudiants / La question animale: menace ou protection?
 Photo: Picture Alliance/dpa/Bernd Thissen

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Dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de presse, le Tageblatt donne la parole aux étudiants. Aujourd’hui, Charlotte Harf analyse la situation des animaux dans des pays européens.

Les animaux ont toujours fait partie de la vie de l’homme. Certains sont vénérés comme le taureau des corridas espagnoles, d’autres étonnent comme le raton laveur au Luxembourg. D’autres font peur comme la présence du loup en France. Au lieu de voir l’animal comme une menace ou une attraction, ne peut-on pas simplement apprendre à vivre ensemble?

Le loup est de retour en France dans „40 départements avec plus de 500 bêtes adultes“. Un nombre qui ne peut pas encore garantir la survie de l’espèce, c’est pourquoi sa protection est toujours d’actualité. Mais les éleveurs de troupeaux sont toujours mécontents. Venu d’Italie, le loup a rejoint la France à la fin des années 80. Il faut attendre 1992 pour observer la première fois un loup dans le Parc national du Mercantour. Les loups ont „un rôle sanitaire“ et équilibrent la faune en tuant les animaux plus faibles. Si le loup est revenu en France, c’est grâce à sa protection dans le droit français depuis 1989, mais aussi grâce à l’abandon de culture favorisant le reboisement. Trop souvent identifié comme un animal cruel, il est au contraire craintif et discret. Dommage que cette image du „grand méchant loup“ qu’on lui donne ne fait qu’augmenter la peur de l’homme envers lui.

Les corridas en Espagne

Le Luxembourg doit depuis quelques années affronter une espèce invasive: celle du raton laveur. „Introduits en Allemagne pour l’industrie de la fourrure au 20e siècle, certains auraient été relâchés par la suite dans la nature ou se seraient échappés.“ Aperçus pour la première fois au Luxembourg dans les années 70, ils n’ont depuis pas arrêté de se multiplier et de causer des dégâts. Agiles dans l’eau comme dans les arbres, les ratons laveurs ne sont pas farouches et s’approchent même des maisons. Comme ce n’est pas une espèce protégée et pour limiter l’invasion, le pays autorise la chasse avec „700 à 800 bêtes tuées chaque année“.

En Espagne c’est le taureau qui passionne. Même si les violences faites aux animaux (apprivoisés ou en captivité) sont punies par la loi, les lâchers de taureaux et corridas sont autorisés si ceux-ci ont un caractère traditionnel. Alors pour ou contre la corrida? Pour les gens contre, il s’agit d’un spectacle cruel. Pour commencer, les taureaux sont épuisés par le long transport. Ensuite, ils entrent dans l’arène après avoir eu le bout des cornes sciés et finissent soit en mauvais état soit tués dans les corridas avec mise à mort.

Pour les gens pour: cela fait partie d’une tradition du pays. En chiffres la corrida, ce sont „15.000 lâchers de taureaux dans les rues par an, 10.000 personnes employées dans ce secteur et près de 6 millions de spectateurs“. Mais cela fait aussi des morts. „Depuis que la corrida existe, 60 matadors ont perdu la vie dans l’arène. En Espagne, 74 personnes tuées entre 2000 et 2015 dans les lâchers de taureaux. Chaque année, la tauromachie compte 40.000 taureaux tués en Europe selon l’association Animal Cross et près de 250.000 dans le monde.“

L’animal engendre beaucoup d’avis et de discussions, il peut être protégé, vu comme une menace ou encore faire partie d’une tradition. On voit bien que sa vie n’a pas la même importance pour les uns que pour les autres.