Ulster: le meurtre d’un policier attise la crainte d’une flambée de violence

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Un groupuscule hostile au processus de paix en Irlande du Nord a revendiqué mardi le meurtre d'un policier la veille près de Belfast, deux jours après la mort de deux soldats, relançant les craintes d'une flambée de violence après des années de calme relatif.

 Le policier a été tué lundi soir d’au moins une balle dans la tête, alors qu’il répondait à un appel dans un quartier républicain de Craigavon, à une trentaine de km au sud-ouest de Belfast. Il s’agit du premier meurtre d’un policier depuis dix ans. L’attentat a été revendiqué par l’IRA-Continuité, selon l’agence britannique Press Association (PA), qui a cité sans plus de détails un message codé dans lequel le groupe déclare: „Tant que les Britanniques seront impliqués en Irlande, ces attaques se poursuivront“. L’IRA-Continuité continue à réclamer le rattachement de la province britannique à l’Irlande, s’opposant aux loyalistes protestants qui exigent son maintien au sein du Royaume-Uni. La mort du policier de 48 ans est venue doucher les espoirs d’un retour rapide au calme après l’assassinat de deux soldats britanniques samedi soir près de Belfast. Cet attentat sans précédent depuis 12 ans avait été revendiqué par un autre groupe dissident de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), l’IRA-Véritable.
La classe politique a unanimement réaffirmé mardi que les „meurtriers“ n’avaient pas le soutien de la population, et qu’ils ne parviendraient pas à faire échouer un processus de paix ayant permis à catholiques et protestants de partager le pouvoir au sein d’un gouvernement régional. „Il n’y aura pas de retour au passé“, a assuré le Premier ministre britannique Gordon Brown, en allusion aux „Troubles“ qui ont fait plus de 3.500 morts en une trentaine d’années. Ces violences avaient largement cessé après la signature des accords de paix du Vendredi saint, le 10 avril 1998. „Il s’agit de meurtriers qui tentent de dénaturer, de faire dérailler et de détruire le processus politique qui fonctionne pour la population d’Irlande du Nord“, a ajouté M. Brown. „Nous sommes au bord du précipice et j’appelle les gens à faire marche arrière“, a pour sa part déclaré Dolores Kelly, une élue du parti nord-irlandais SDLP (nationaliste modéré). Le vice-Premier ministre catholique Martin McGuinness, ancien dirigeant de l’IRA, n’a pas hésité à qualifier de „traîtres“ à leur propre cause les meurtriers du policier. „Ils ont trahi les espoirs, les aspirations de tous ceux qui vivent sur cette île“, a-t-il lancé lors d’une conférence de presse. Le Premier ministre de la province, le protestant Peter Robinson, s’est dit „écoeuré“.
Face à l’aggravation de la situation, MM. Robinson et McGuinness ont ajourné un voyage prévu en début de semaine aux Etats-Unis pour tenter d’attirer des investisseurs américains. Ils espèrent toujours rencontrer le président américain Barack Obama à la Maison Blanche la semaine prochaine, selon leur entourage.
Le ministre britannique pour l’Irlande du Nord, Shaun Woodward, a cependant assuré que les trois morts de ces derniers jours n’avaient rien en commun avec la violence interconfessionnelle des années 70 et 80, au cours desquelles „des centaines de meurtres“ étaient commis chaque année. „Un petit nombre de personnes déterminées à saboter l’important progrès politique devient de plus en plus dangereux“, a quant a lui estimé le chef de la police nord-irlandaise Hugh Orde.