Salvador: un suspect du meurtre du journaliste Christian Poveda arrêté

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

La police du Salvador a annoncé jeudi l'arrestation d'un suspect du meurtre du reporter-photographe et réalisateur de documentaires français Christian Poveda, tué par balles la veille au nord-ouest de San Salvador, sans fournir d'autres détails.

Poveda, 54 ans, né en France de parents espagnols, a été assassiné à 15 km au nord-ouest de la capitale, alors qu’il revenait d’un tournage dans la banlieue de Campanera, contrôlée par les „maras“, des gangs qui se livrent au trafic de drogue et aux extorsions de fonds. Son dernier documentaire „La vida loca“ (La vie folle) décrit le quotidien de ces gangs de jeunes, tatoués de la tête aux pieds, nés dans les années 80 dans les quartiers „latinos“ de Los Angeles et qui ont ensuite essaimé en Amérique centrale.
Le film doit sortir en salle en France le 30 septembre prochain. „Une personne est détenue et nous enquêtons pour savoir si elle a quelque chose à voir“ avec le meurtre, a indiqué le directeur de la Police nationale civile (PNC), Carlos Ascencio. Cette personne a été arrêtée près de la zone où Poveda a été assassiné mercredi, a précisé le directeur de la PNC, en s’excusant de ne pas pouvoir fournir d’autres détails pour ne pas nuire au bon déroulement de l’enquête. De son côté, le procureur général Astor Escalante a indiqué que le reporter-photographe „était en contact avec des membres de gangs extrêmement dangereux“ en estimant qu’il était „possible que des membres de ces gangs soient impliqués“ dans le meurtre. Le directeur de l’Institut de médecine légale, Mario Hernández, a indiqué que l’autopsie avait révélé que Poveda présentait quatre impacts de balles au visage.
„L’assassinat s’est produit dans des circonstances très étranges“, avait déclaré au cours d’une conférence de presse le président salvadorien, Mauricio Funes, un ancien journaliste qui connaissait personnellement Christian Poveda, et qui s’est dit „consterné“. Le documentaire „ne stigmatisait pas les gangs“, Christian Poveda „souhaitait que l’opinion publique nationale et la communauté internationale aient une vision plus objective du phénomène“, avait-il ajouté. „On est tous sous le choc“, a déclaré à l’AFP, Jean-François Leroy, fondateur du festival de photojournalisme Visa pour l’image à Perpignan (sud de la France).
„Tout le monde lui disait que c’était dangereux. Lui, il disait être sûr qu’il ne courait aucun risque. Il était heureux que son film sorte fin septembre, c’était enfin une reconnaissance de son travail après de nombreuses années“, a-t-il ajouté. Les meurtriers ont laissé sur place son 4×4, ses appareils photos et son matériel de tournage. Le journaliste avait encore ses clés de voiture à la main quand les policiers ont retrouvé son corps sans vie.