Russie: la petite Natacha va devoir apprendre à vivre avec les humains

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La fillette de cinq ans découverte glapissant et sautant comme un chien dans un taudis lundi en Sibérie joue au contact des enfants mais ne parle pas et se comporte comme un animal, racontent les spécialistes qui l'ont prise depuis en charge.

L’enfant, délaissée par son père et ses grands-parents qui vivaient pourtant sous le même toit dans un appartement délabré de Tchita, a surtout grandi au contact des animaux de la famille, chiens et chats, dont elle a copié le comportement.
Lorsqu’elle a été découverte, elle „se jetait sur les gens comme un petit chien“ et ne communiquait qu’avec „le langage des animaux“, a raconté la police locale.
Placée dans une institution, où elle reçoit une aide médicale et psychiatrique, l’enfant, qui n’était quasiment jamais sortie dans la rue, découvre la vie en société mais continue de reproduire des schémas comportementaux très ancrés. „Elle ne mange pas avec une cuillère, elle la met de côté et elle lape“, a raconté une responsable de l’établissement, Nina Emeltchougova, à la chaîne de télévision russe Rossia. „Elle imite dans les jeux ce qu’elle voit (…) Elle était plus au contact des animaux que des humains“, a ajouté un autre collaborateur de l’institution cité par l’agence Interfax. Ce dernier se refuse toutefois à voir en elle un „enfant animal“. „Ce n’est pas Mowgli“, dit-il, en référence à l’enfant recueilli et élevé par les loups dans le „Livre de la jungle“ de Rudyard Kipling. „Natacha s’était très bien adaptée, elle marche, ses manifestations comportementales de +chiens et de chats+ sont épisodiques. Elle montre comment mettre une casserole sur un réchaud et allumer le gaz“, ajoute-t-il. Selon les médecins qui l’ont examinée, l’enfant ne connaît pas de retards graves dans son développement psychique. Physiquement, elle a en revanche l’apparence d’un enfant de deux ans. „Tout va bien (..) D’autres examens médicaux vont être menés mais elle est en bonne santé. Le seul problème, c’est qu’à cinq ans elle ne parle pas. Nous ne savons pas pourquoi“, a déclaré la directrice de l’institution, Tatiana Missnik, à l’agence Ria Novosti. Après la découverte de l’enfant, le père, 27 ans, a reçu une amende pour négligence parentale et la mère, 25 ans, qui vit ailleurs avec un autre enfant, un avertissement, a annoncé la police locale. L’homme est apparu hagard, en survêtement, sortant de chez lui pour aller répondre aux questions de la police dans une fourgonnette, selon des images de la télévision russe. L’appartement dans lequelle la famille vivait ressemble à une décharge, un cadre de vélo, des vieux journaux, une gazinière à moitié éventrée, des gamelles s’entassant d’une pièce à l’autre, selon ces images. „Attention, chien dangereux“, peut-on lire sur la porte d’entrée. Pour la petit fille, le chemin de la socialisation s’annonce long même si les médecins qui la suivent se veulent confiants. „Espérons qu’elle retrouvera une vie normale“, relève le directeur adjoint de l’Institut psychiatrique Serbski à Moscou, Evgueni Makouchkine, soulignant que le développement psychologique de ces enfants, souvent traumatisés, s’avère très compliqué.
„A cet âge, tous les centres moteurs, du langage se développent, de même que ceux agissant sur l’intellect, l’attention et la mémoire. Il va falloir un puissant programme d’accompagnement de la fillette“, a-t-il ajouté. Le cas de Natacha n’est pas isolé. Depuis 2003, une dizaine d’histoires similaires ont été recensées en Russie. Les enfants, maltraités ou délaissés, ne savaient marcher qu’à quatre pattes, mordaient ou miaulaient.