Medvedev fustige les lenteurs de la lutte contre la crise en Russie

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Le président russe Dmitri Medvedev a jugé vendredi \"inacceptables\" les lenteurs de la mise en oeuvre des mesures anticrise et a appelé à une réforme des structures \"vieillies\" de l'économie de la Russie, où la situation économique se dégrade.

 „Nous travaillons très lentement. C’est inacceptable face à la crise“, a déclaré le président russe Dmitri Medvedev à Irkoutsk en Sibérie lors d’une réunion avec des hauts responsables du pays et en s’adressant aux fonctionnaires russes. Lors de cette rencontre, le chef de l’Etat a également estimé que l’économie mondiale n’avait pas encore touché le fond. „Nous nous trouvons aujourd’hui dans une situation très compliquée, la crise se poursuit, son apogée n’a pas encore été atteint“, a déclaré le président, alors que chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles pour la Russie. „La situation (en Russie) change, et pour l’instant elle évolue malheureusement dans la mauvaise direction. C’est pourquoi nous devons préciser en permanence les mesures anti-crise“, a reconnu la ministre russe du Développement économique Elvira Nabioullina. Mardi, les autorités russes ont reconnu pour la première fois que le pays, touché de plein fouet par la crise mondiale, n’échapperait pas à une franche récession cette année. Le Produit intérieur brut russe devrait en effet reculer de 2,2% en 2009 et la production industrielle de 7,4%, selon le ministère des Finances. En janvier sur un an, cet indicateur a perdu 16%. Jeudi, l’Office russe des statistiques Rosstat a annoncé une importante hausse du chômage à 8,1% de la population active en janvier, contre 7,7% en décembre. Au total, 6,1 millions de personnes étaient sans travail en Russie en janvier, dont 1,7 million inscrites dans les agences de recherche d’emploi. Face à ce flot de mauvaises nouvelles, le Kremlin se devait de réagir. Lors de son discours à Irkoutsk, le président a appelé à transformer la structure de l’économie afin qu’elle soit plus résistante aux soubresauts économiques à venir. „Nous ne pouvons pas (…) nous permettre à l’avenir de maintenir une structure vieillie de l’économie qui ne correspond pas aux besoins d’aujourd’hui“, a déclaré M. Medvedev. „Bien que nous nous trouvions dans une situation difficile, nous devons diversifier notre économie, développer les infrastructures et renforcer notre système financier“, a-t-il déclaré. La Russie est notamment la victime de sa dépendance vis-à-vis de ses exportations de matières premières, dont les cours se sont écroulés au fur et à mesure que la crise financière mondiale gagnait en puissance. „Nous devons rediriger notre économie et créer des projets prêts à l’emploi, il doit s’agir de projets précis et non pas d’un simple soutien ciblé à telle ou telle société“, a martelé le président russe. „Jusqu’à présent les autorités n’ont pas été brillantes dans leurs efforts“, a-t-il lancé à son auditoire. De tels propos critiques dans la bouche de M. Medvedev sont assez rares, d’autant que le chef du gouvernement n’est autre que son prédécesseur, le tout puissant Vladimir Poutine. En janvier, le président avait déjà dénoncé le manque d’efficacité de la politique anticrise du gouvernement mais ses paroles avaient été passées sous silence par les médias russes. Vendredi, les déclarations du président ont été largement retransmises par les télévisions russes.