Les dirigeants européens réunis pour un sommet en trompe-l’oeil

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Les dirigeants de l'Union européenne se retrouvent jeudi à Bruxelles pour un sommet consacré officiellement à la préparation de la conférence de Copenhague sur le climat mais qui sera dominé en coulisse sur le choix du futur président de l'UE.

 Même si elle n’est pas à l’ordre du jour, la question du choix du futur président stable de l’UE, fonction prévue par le traité de Lisbonne, devrait être au centre des discussions appelées à débuter vers 17H00 (16H00 GMT). Le britannique Tony Blair et le chef du gouvernement luxembourgeois Jean-Claude Juncker sont en lice bien qu’ils ne se soient pas déclarés formellement candidats. Le poste de président de l’Union doit mettre fin, au moins au plus haut niveau, à la valse des présidences semestrielles tournantes et donner un visage et une voix à l’Europe. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a de nouveau défendu jeudi la candidature de l’ancien chef du New Labour en estimant sur la BBC que Tony Blair serait une „voix forte“ pour l’Europe. „Tony Blair reste connecté avec le souvenir de George W. Bush, de la guerre en Irak“, a rétorqué le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn à Bruxelles. Il faut trouver „l’oiseau rare“, a résumé une source proche de la présidence française. Selon elle, Tony Blair part avec un „handicap“ mais la porte n’est pas encore close. „On va discuter du profil du candidat, qui doit être un grand leader, qui doit avoir du leadership, qui doit avoir une capacité de médiation et une connaissance de la machine européenne“, a dit pour sa part le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, qui représente son pays à Bruxelles en l’absence de Silvio Berlusconi, souffrant de la scarlatine. Considéré comme un candidat potentiel de compromis, le Premier ministre néerlandais, Jan Peter Balkenende, a affirmé mercredi soir ne pas être en lice. Ce qui n’exclut pas qu’il le soit ultérieurement. En revanche, l’ancien Premier ministre finlandais, Paavo Lipponen, est intéressé et la „dame de fer“ de Lettonie, l’ex-présidente Vaira Vike-Freiberga, est sur les rangs. Pour que ce poste voie le jour, il faudra d’abord que le traité de Lisbonne entre bien en vigueur. Un accord entre les 27 pays de l’UE semble se dessiner lors du sommet en vue de lever le dernier obstacle posé par le président tchèque Vaclav Klaus, eurosceptique, pour ratifier ce traité. Alors que la Cour constitutionnelle tchèque pourrait se prononcer le 3 novembre sur un recours contre le traité déposé par des sénateurs eurosceptiques, les dirigeants européens paraissent disposés à accepter que Prague bénéficie – comme la Grande-Bretagne et la Pologne – d’une clause dérogatoire à l’application de la Charte des droits fondamentaux. M. Klaus craint que cette Charte puisse contraindre son pays à restituer leurs biens aux Allemands des Sudètes expulsés en 1945. Le Premier ministre hongrois Gordon Bajnai a toutefois encore des réserves. „La clause d’exemption dans sa forme actuelle est quelque chose que nous considérons comme très dangereux“, a-t-il dit. Dans un autre domaine, les dirigeants européens vont chercher à surmonter leurs divisions sur le climat, à six semaines de la conférence mondiale de Copenhague. La discussion porte sur l’aide aux pays pauvres pour financer la lutte contre le réchauffement et la répartition de l’effort financier entre pays de l’Union. „Je veux qu’un montant soit mentionné“, a insisté le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt. Un échec des Européens, qui se veulent en pointe dans ce combat, enverrait un mauvais signal.