Législatives en Inde: victoire du Parti du Congrès au pouvoir

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Le Parti du Congrès au pouvoir en Inde et ses alliés ont remporté les élections législatives tenues entre la mi-avril et la mi-mai et sont en position de former le prochain gouvernement, selon des résultats préliminaires publiés samedi.

Alors que le dépouillement des bulletins de vote est toujours en cours, sur 502 sièges des 543 de l’Assemblée nationale, l’Alliance unie et progressiste (UPA) conduite par le Parti du Congrès (centre-gauche, laïc) en a remporté 229 contre 149 pour l’Alliance nationale et démocratique (NDA) réunie autour du Parti du peuple indien (BJP, droite hindoue). Seul, le Congrès a raflé 180 sièges contre 90 pour le BJP, selon le site internet de la Commission électorale. Les résultats officiels et complets doivent être annoncés vers 17H00 (11H30 GMT).
„C’est un vote décisif pour le (Parti du) Congrès“, s’est félicité son porte-parole Abhishek Manu Singhvi, alors que la fête battait déjà son plein au siège du parti à New Delhi. Des partisans brandissaient des portraits du Premier ministre sortant Manmohan Singh, 76 ans, et de la présidente du Congrès, Sonia Gandhi, l’influente héritière avec ses enfants Rahul et Priyanka de la dynastie Nehru-Gandhi.
„Manmohan Singh sera une nouvelle fois Premier ministre“, a exulté le ministre Oscar Fernandes. Au contraire, le climat était tendu au siège du BJP, la formation des nationalistes hindous qui espéraient laver l’affront de leur défaite surprise aux élections législatives de mai 2004, face au Parti du Congrès. Cette nouvelle déconvenue pour la droite hindoue emmenée par Lal Krishna Advani, 81 ans, „doit être analysée, mais c’est décevant, j’en conviens“, a déclaré le dirigeant Venkaiah Naidu. Les législatives indiennes, surnommées „le plus grand exercice démocratique au monde“, se sont tenues en cinq phases du 16 avril au 13 mai, avec la participation d’environ 60% des 714 millions d’électeurs. La victoire apparemment beaucoup plus nette que prévu du Congrès permet d’envisager un gouvernement de coalition plus solide qu’attendu par les analystes.
Reste que pour diriger un mastodonte de 1,17 milliard d’âmes –mosaïque d’ethnies, cultures et castes, aux 18 langues officielles et au paysage politique complètement éclaté– le parti au pouvoir devra encore âprement marchander avec des partis régionaux pour monter une coalition stable. Le Congrès a refait ces derniers jours des appels du pied à ses ex-alliés communistes qui avaient fait défection en juillet, mécontents d’un accord américano-indien dans le nucléaire civil. Car l’Inde a besoin d’un gouvernement qui tienne la route au moment où elle traverse une mauvaise passe. La 10e économie mondiale est en plein ralentissement en raison de la récession venue d’Occident qui a quasiment divisé par deux en deux ans son taux de croissance (de 8%-9% en moyenne entre 2004 et 2008 à 5% prévu en 2009). L’Inde reste aussi le pays des inégalités sociales criantes –avec 620 millions d’Indiens vivant chacun avec moins de 1,35 dollar par jour– et la proie de tensions inter-religieuses entre la majorité hindoue (80,5%) et les minorités musulmane (13,5%) et chrétienne (2,3%). Cette puissance atomique craint également d’être prise „au milieu d’un anneau de feu“, entre un Pakistan chaotique, un Sri Lanka en guerre et un Bangladesh ou un Népal fragiles. L’Inde reste enfin traumatisée par les attentats de Bombay fin novembre (174 tués) imputés à un groupe islamiste pakistanais et est fragilisée par ses insurrections maoïstes, islamistes ou régionalistes.
Selon la Constitution de la République de l’Inde du 26 janvier 1950, le gouvernement doit être mis sur pied d’ici au 2 juin.