Hongrie: le Premier ministre désigné promet \“du sang et des larmes\“

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Gordon Bajnai, successeur désigné du Premier ministre socialiste démissionnaire Ferenc Gyurcsany, a promis \"du sang et des larmes\" mais aussi des résultats aux Hongrois pour sauver le pays, plus frapppé que d'autres en Europe de l'est par la crise mondiale.

Gordon Bajnai, ministre de l’Economie sans étiquette du gouvernement sortant, a promis lundi de sortir la Hongrie de la crise, tout en prévenant que le redressement exigerait des sacrifices. „Je dois prévenir tout le monde: mon programme va faire mal. Il demande des sacrifices de toutes les familles hongroises mais il portera ses fruits“, a-t-il déclaré à la presse. „Ce programme nous prémunira contre des problèmes encore plus graves tout en ouvrant la porte à de nouvelles perspectives“, a-t-il précisé.
„La Hongrie n’a pas de temps à perdre, il faut entreprendre des modifications radicales“, a-t-il encore souligné, indiquant avoir reçu l’assurance des socialistes et des libéraux, qui disposent d’une majorité au Parlement, de pouvoir mener son programme à terme. Il a affirmé n’avoir „aucune ambition politique“ et „se moquer de sa cote de popularité“.
M. Bajnai, 41 ans, a annoncé qu’il consulterait les organisations professionnelles et politiques car „le pays a besoin de l’apport de chacun d’entre nous“.
Un de ses premiers objectifs est de „récupérer la confiance des marchés financiers“. Il a ainsi tiré la sonnette d’alarme face au taux d’endettement de la population en euros et en francs suisses alors que le forint hongrois subit de fortes pressions à la baisse. „Plus de 700.000 ménages et un million de propriétaires de voitures sont en péril“, selon lui. Depuis l’automne 2008, la Hongrie vit sous perfusion grâce à 20 milliards d’euros d’aides du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque Mondiale et de l’Union européenne. Après un week-end de négociations interminables, le Parti socialiste hongrois (MSZP) au pouvoir et son ancien allié libéral (SZDSZ) se sont entendus dans la nuit de dimanche à lundi sur le nom de Gordon Bajnai. Issu, comme Ferenc Gyurcsany, du monde des affaires, où il a dirigé des entreprises, il est considéré comme un proche du Premier ministre démissionnaire.
Il a toutefois plaidé pour une politique de rigueur bien plus sévère que celle mise en oeuvre depuis 2006 et jugée insuffisante par les marchés. Selon la presse, le nouveau plan devrait comporter des mesures d’austérité draconiennes pour réduire les dépenses de l’appareil d’Etat, mais aussi un dispositif d’aide aux entreprises et de relance de l’activité économique. Gordon Bajnai sera officiellement désigné à la tête du gouvernement à la faveur d’une motion de censure dite „constructive“ qui devrait être votée au Parlement par le MSZP et le SZDSZ, probablement le 14 avril. Au plus bas dans les sondages, les deux partis ont rejeté les appels de l’opposition conservatrice à organiser des législatives anticipées. Ferenc Gyurcsany avait annoncé sa démission le 21 mars après son échec à faire adopter un plan de relance de l’économie hongroise. Il a par ailleurs renoncé le 28 mars à la présidence du Parti socialiste, après y avoir pourtant été reconduit par 85% des voix une semaine plus tôt. Le Parti socialiste doit donc élire un nouveau président et valider la candidature de Gordon Bajnai au poste de Premier ministre lors d’un congrès extraordinaire le 5 avril.