Grèce/évasion: début du procès de quatre gardiens et du pilote d’hélicoptère

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La justice grecque a commencé à examiner mardi si les deux plus célèbres détenus du pays ont bénéficié de complicités de gardiens pour s'évader dimanche de la prison d'Athènes, pour la deuxième fois en trois ans, une opération qui a plongé les autorités dans l'embarras.

Attendus par des proches et des collègues, qui les ont applaudis, quatre gardiens et le pilote de l’hélicoptère ayant servi à l’évasion ont été conduits à la mi-journée au tribunal du Pirée, le port d’Athènes, pour y répondre du délit de participation à l’évasion. La cour doit juger si ces suspects, arrêtés et inculpés lundi, ont fait preuve de négligences, ou s’ils se sont rendus coupables de complicité active. Un de leurs avocats, Me Dimitris Tsovolas, a accusé les autorités de vouloir en faire des boucs émissaires. L’évasion spectaculaire de Vassilis Paleocostas, 43 ans, et de son complice albanais, Alket Rizaï, 32 ans — une réplique à l’identique d’une précédente fuite des deux hommes en 2006 — nourrissait toujours mardi les critiques et moqueries des médias contre le gouvernement, accusé d’être incapable de gérer l’appareil d’Etat.
Le ministère de la Justice, qui estime que Paleocostas, condamné pour des attaques de banques et enlèvements, et Rizaï, un tueur à gages, ont bénéficié de complicités dans la prison, a par ailleurs annoncé la suspension de huit autres gardiens de la maison d’arrêt. Le ministre, Nicos Dendias, a déjà limogé trois hauts responsables des prisons, et en a suspendu un quatrième. Il s’est engagé lundi à mieux choisir et former le personnel pénitentiaire, à lutter contre la corruption et à contrôler l’usage des téléphones portables par les détenus. Sous le titre „Etat incapable, crime éhonté“, le grand quotidien libéral Kathimérini jugeait que l’affaire entamait encore davantage la crédibilité du gouvernement conservateur, après une série de scandales et les violences urbaines de décembre déclenchées par la mort d’un adolescent tué par un policier.
La police poursuivait sa traque des fugitifs, centrant contrôles et fouilles sur les montagnes du nord et du centre, anciennes caches du duo. Le pilote de l’hélicoptère, découvert attaché et bâillonné, a affirmé avoir agi sous la menace d’un couple de complices qui avait loué l’appareil dans lequel se sont hissés les deux hommes au cours d’une promenade. Rizaï avait été rattrapé dès 2006, mais Paleocostas n’avait lui été repris qu’en août 2008, après l’enlèvement d’un industriel grec qui lui avait rapporté une rançon de 12 millions d’euros.