Espagne: Zapatero dope un gouvernement anti-crise, Solbes quitte l’Economie

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Le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé mardi un important remaniement ministériel marqué par le départ de son emblématique ministre de l'Economie, Pedro Solbes, s'efforçant ainsi de redynamiser un exécutif érodé par la crise économique.

 Très critiqué pour son action face à la récession et fragilisé par une envolée du chômage à un taux record au sein de l’UE, M. Solbes, 66 ans, ancien commissaire européen aux Affaires économiques, quitte le gouvernement. Il cède ce portefeuille stratégique qu’il occupait depuis l’arrivée au pouvoir de M. Zapatero en 2004 à Elena Salgado, 59 ans, jusqu’alors ministre des Administrations publiques, promue au rang de deuxième vice-présidente. M. Zapatero, qui tente d’apporter un nouveau souffle à une équipe en perte de popularité à l’approche des élections européennes du 7 juin, a expliqué en conférence de presse vouloir ainsi „imprimer un changement de rythme dans la lutte contre la crise économique“. Il a souligné que ce remaniement intervient à un „moment important“, à quelques mois de la présidence espagnole de l’UE au premier semestre 2010. La nomination, pressentie dès dimanche, de Mme Salgado, travailleuse discrète et efficace, a suscité des interrogations dans la presse espagnole en raison de son expérience limitée sur les thèmes économiques. Mme Salgado, qui a occupé le portefeuille de la Santé de 2004 à 2007, pendant le premier mandat de M. Zapatero, a toutefois démontré avoir les épaules solides. Elle s’est acquittée sans accroc depuis novembre de la mise en oeuvre d’un plan de relance de 8 milliards d’euros via des travaux publics confiés aux municipalités. Elle aura la tâche délicate de piloter une économie longtemps moteur de la zone euro, mais durement plombée depuis 2008 par le double effet ravageur de l’éclatement de la bulle immobilière espagnole et de la crise financière. Entrée en récession fin 2008, l’économie espagnole ne renouera pas avec la croissance avant 2010, tandis que les déficits publics explosent et que le taux de chômage (15,5% en février selon Eurostat) s’envole et pourrait frôler les 20% fin 2010, selon la Banque d’Espagne. M. Zapatero a annoncé au total six changements au sein de ses 16 ministères, dessinant une équipe au profil politique plus marqué que la précédente, avec l’entrée de deux poids lourds du Parti socialiste (PSOE). Le président de la région d’Andalousie (sud), Manuel Chaves, assume un rôle créé sur mesure de troisième vice-président et le portefeuille de ministre de la Coopération territoriale, consistant dans la gestion des complexes relations entre le pouvoir central et les 17 régions autonomes. Le vice-secrétaire général du PSOE, José Blanco, hérite du ministère des Infrastructures et Transports, en remplacement de la très controversée Magdalena Alvarez. Les principales autres figures de l’exécutif sortant restent en fonction, comme la première vice-présidente, Maria Teresa Fernandez de la Vega, le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, celui de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba et la ministre de la Défense, Carme Chacon. Les spéculations sur un important remaniement gouvernemental allaient bon train en Espagne depuis la victoire de la droite à l’élection régionale du 1er mars en Galice et à l’approche des européennes. Selon un sondage publié dimanche, les conservateurs du Parti populaire (PP) sont passés devant les socialistes à la faveur de la crise, avec respectivement 40,7% et 39,2% d’intentions de vote.