Une nouvelle approche

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A dire vrai, il faudrait changer radicalement d’approche politique, ici et ailleurs et au-delà des partis politiques, fussent-ils noirs, rouges, roses, bleus, verts, jaunes ou bruns.

Prenons l’exemple du Fonds monétaire international: en y arrivant, Dominique Strauss-Kahn s’est fait faire d’accorder la place qui leur est due aux grands pays émergents que sont notamment la Chine et le Brésil. Ils sont désormais mieux représentés au sein des instances, mais alors qu’il s’agit de leur céder le fauteuil de directeur général, l’enthousiasme des Européens retombe et c’est évidemment l’un des leurs qu’ils mettent en avant.

Danièle Fonck
dfonck@tageblatt.lu

De la même manière, l’Europe réagit par à-coups aux jeunes révolutions du monde arabe qu’elle n’a pas vu venir. Elle livre même une guerre à la Libye qui n’était vraiment pas le pays le plus en mire et oublie le printemps iranien, tout bonnement brutalement écrasé en juin 2009 et fait fort peu de cas de cette jeunesse iranienne fort bien formée et aspirant à la démocratie. Quand l’Europe établit la liste des autocrates qui ne seraient plus les bienvenus à ses frontières, elle en oublie un, comme par hasard. Devinez lequel …

Et à nos portes

Mitterrand et Kohl furent parmi les derniers à croire encore à la suprématie du politique sur l’économique. Quels que soient leurs discours officiels, les politiques d’aujourd’hui sont devenus des valets haut de gamme du monde financier. Ils nous parlent de règles, d’encadrement, d’arsenal législatif; ils se réunissent en sommet, en G8, en G-20, au FMI, à la Banque mondiale, en think tank, etc, etc. Et qu’est-ce qui change? Rien!

Est-il normal que les jeunes trouvent de plus en plus difficilement des emplois? Est-il normal que leurs salaires d’accès soient partout revisés à la baisse? Est-il normal qu’ils ne trouvent pas à se loger à des prix décents, c’est-à-dire en relation avec leurs revenus? Est-il sain de les priver de tout espoir d’accéder un jour à l’achat, les prix de vente dans l’immobilier flambant plus que jamais?

Peut-on construire une société saine, donc équilibrée et juste, sur l’injustice flagrante? La réponse va d’elle-même. Ce qui, en revanche, ne change pas, c’est le comportement politique ambiant, là où l’on devrait le sentir, à savoir dans les actes.

Faut-il avoir décollé, être devenu autiste et aveugle pour être détaché à ce point de la vie réelle? A cet égard, ce qui se passe ces jours-ci à Madrid est des plus intéressants.

Tous ces jeunes qui campent en plein centre de la capitale espagnole devraient être vus comme une menace et une sonnette d’alarme par l’establishment politique. Car Madrid aujourd’hui sera Paris, Berlin, Londres demain …

Aurait-on oublié ce que fut Mai 68, comment un mouvement est parti, en 67, pour atteindre tous les continents ou presque? Faut-il donc casser, faire des dégâts pour pouvoir reconstruire? Pourtant, ce serait infiniment plus simple de reconnaître que nous faisons fausse route et que des changements s’imposent. En profondeur et rapidement.

Ceux-là mêmes qui empêchent les hommes politiques à faire leur travail correctement, ces éminentes stars du monde financier, savent-ils qu’à force de ne voir que leur intérêt à court terme, ils pourraient durablement se nuire à eux-mêmes à long terme? Probablement pas, leur philosophie étant à sens unique et amputée de ce qui fait la richesse d’un humain, la culture humanistique, historique et citoyenne.

Aucune civilisation ne progresse en axant ses priorités sur des notions qui ont pour nom le pouvoir, le dividende, le profit maximal, l’exploitation, l’appauvrissement.

Un brin d’autoritarisme ferait peut-être grand bien à la politique. Pour supprimer les agences de ranking et de rating, faire payer au prix fort les spéculateurs ou pour empêcher ceux de nuire qui croient que l’on peut saigner à mort des citoyens grecs ou autres. Sans oublier ce que vit toujours le peuple africain.