Sonntag26. Oktober 2025

Demaart De Maart

Un peu de respect

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Chaque être humain, jeune ou âgé, riche ou pauvre, mérite respect. Qu’une pitoyable affaire familiale puisse déboucher sur une affaire d’Etat est des plus anormales.

On peut s’interroger longuement sur les lois qui permettent à un individu ou une famille de s’enrichir outre mesure en moins de deux générations. Mais il faudrait disserter également sur le bon usage de l’argent, sur la façon de se comporter de ceux que l’on peut qualifier de nouveaux riches et la manière d’être de ceux qui ont toujours possédé des revenus décents.

Ainsi, quand on voit les Ferrari à plaque d’immatriculation luxembourgeoise parader à Deauville, se garer en double file, polluer à grand bruit là où la mer devrait inciter au calme et à la contemplation, on reste dubitatif. Et ce qui vaut en l’occurrence, vaut ailleurs et notamment en France dans le cas Bettencourt.

Voilà donc une vieille dame dont le père a fait fortune et qui a su fructifier l’héritage, une héritière ayant fait un mariage respectable et qui, avec son feu ministre, sénateur et député de mari, a fait en sorte que sa fille unique dispose de la meilleure des instructions en oubliant que l’instruction sans éducation parfaite, est insuffisante.

Qui est donc Françoise Meyers-Bettencourt?

Après la mort de son époux, Liliane Bettencourt n’a pas seulement renouvelé les gestes d’amitié qu’André Bettencourt avait pour l’artiste Banier. Elle a aussi et surtout transféré ses actions dans L’Oréal ainsi que son hôtel particulier parisien à sa fille Françoise, se réservant toutefois l’usufruit.

La fille est donc d’ores et déjà propriétaire en titre, mais celle à qui les parents ont visiblement omis d’apprendre que dans le pire des cas, le linge sale se lave en famille, n’est pas satisfaite. Elle veut tout, tout de suite et ne peut apparemment pas admettre que sa mère fasse de ses dividendes ce qu’elle veut.

Qui est donc cette Françoise Meyers-Bettencourt? Qui l’inspire, elle? Qu’est-ce qui l’anime, à supposer que ce serait autre chose que l’avidité?

Est-il normal qu’une dame âgée et sourde et néanmoins celle qui représente une multinationale qui emploie des milliers de salariés se retrouve dans la presse internationale à la suite d’une double demande de mise sous tutelle, voire curatelle?

Non, trois fois non! Non seulement, gâteuse ou non, Liliane Bettencourt peut faire ce qu’elle veut de son argent, y compris le jeter à la poubelle ou le flamber au casino. Elle n’a certainement pas à accepter qu’on la traîne dans la boue suite à des conflits familiaux.

Si elle a fraudé le fisc français, c’est à ce dernier d’en apporter la preuve et de la surtaxer en conséquence, voire de la poursuivre en justice. En aucun cas une rancune familiale ne doit conduire au sinistre spectacle auquel toute l’Europe (et au-delà) assiste.

Qu’une femme très riche, gâtée par la vie se fasse arnaquer par un gestionnaire de fortune est de sa responsabilité et n’a pas à préoccuper les autres. Qu’on ne respecte pas sa dignité parce qu’on est impatient d’hériter le maximum au plus vite est autre chose.

Quelle fille est-on quand on fait de sa maman la risée de la terre entière?

On a les parents qu’on a avec leurs qualités et leurs défauts, leurs forces et leurs faiblesses.

Croire qu’on peut résoudre d’éventuels problèmes, fussent-ils graves, par le biais des avocats et des médias, est indigne. Car soyons sérieux: où est le souci si la troisième fortune de France fait cadeau de 100 millions à un ami de coeur?

En vérité, les honnêtes gens qui travaillent tous les jours pendant 40 ans et plus pour s’offrir une vie quelque peu décente, devraient monter sur les barricades quand ils entendent les protagonistes du mélodrame qui secoue la France politique jusqu’au Palais de la République.

Danièle Fonck
[email protected]