Tout cela fait désordre

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Dans quelques semaines seulement, les électeurs luxembourgeois seront appelés aux urnes. Mais ont-ils arrêté leur choix, leur décision est-elle prise?

Les sondages indiquent un fort taux d’indécision et dans les discussions individuelles on s’aperçoit rapidement que les hésitations sont grandes. Il est vrai que la campagne a démarré laborieusement.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Certes, les pancartes et autres traditionnels affichages défigurent désormais villes et campagnes. Hyper-panneaux installés sans le moindre souci esthétique créent des angles morts pour les automobilistes et les déconcertent. Et en dépit des réunions électorales, des inaugurations où accourent des politiques que l’on n’avait jamais rencontrés auparavant et des innovations spectaculaires (pour la première fois au cours d’une campagne un feu vert a été inauguré!), le courant n’est pas vraiment passé entre les citoyens et ceux qui prétendent les gouverner demain.

L’opinion publique ne cesse d’être perturbée par de petites et moyennes affaires dues à la non-transparence chronique, le clanisme et le protectionnisme politique.
La même opinion publique demeure perturbée par la non-élucidation volontaire de quelques grosses affaires qui ont trop duré. Bommeleeër et SREL en font partie.

Confusion des genres

Pourquoi trop d’hommes politiques sont-ils incapables de dire la simple vérité à ceux auxquels ils sont redevables: les électeurs justement? Qu’on admette enfin le volet politique dans le dossier Bommeleeër, qu’on dénonce le rôle joué par la politique et ses subordonnés, les hauts gradés de la police. Qu’on admette les inadmissibles actes du SREL et qu’on en tire des conséquences; que l’on réforme l’Etat et la haute administration, cequi avait été promis noir sur blanc il y a dix ans et ne fut pas fait.

Que l’on cesse avec la confusion ambiante qui veut que l’on ne soit pas juge et partie, que les forces de l’ordre arrêtent les délinquants et les criminels au lieu de jouer
les postillons sur web et réseaux sociaux, que les ministres en charge rendent des comptes sur l’argent du contribuable ainsi détourné à des fins à la fois grotesques et sans lien aucun avec la raison d’être d’un corps étatique!

Des mous, des lâches, des incompétents que certains politiciens? Des hypocrites ou des menteurs?

Le propos est dur, délibérément, afin qu’il oblige les quelques concernés à se regarder une seule fois dans leur miroir.

Car toute la classe politique n’est pas cela et beaucoup s’investissent pleinement, donnent de leur personne, sont brillants et méritent respect et confiance. Ils souffrent simplement de l’image de quelques-uns, que le système vieillot a casés à des postes où ils n’ont pas leur place.

Qui fait la Politique du Luxembourg? Qui la détermine, qui esquisse les visions d’avenir, qui prépare les projets (de lois et autres)? Eh bien, les grands commis de l’Etat.

Souvent fort bien, mais le citoyen ne devrait-il pas le savoir?

Quand deux joueurs de tennis s’affrontent, ils sont les acteurs. Quand certains ministres discourent, un scribe a rédigé le texte et parfois le ministre en question ne l’a même pas lu. De la tromperie que cela? Evidemment.

Et ça aussi fait désordre.

Qu’on en vienne donc à nous parler de nos vies, c.-à-d. de notre santé, de notre éducation, de notre culture, de nos emplois, de notre environnement, de la cohabitation valorisante et enrichissante avec les nouveaux venus, de la place et du rôle du petit Luxembourg dans la grande Europe. Bref: qu’on privilégie le fond à la forme, le contenu au contenant. Par exemple: quel est le rôle du maître et de l’élève au-delà de l’appréciation des parents et de leurs associations? Quelle est la valeur d’un cours d’instruction civique si l’enseignant est l’émissaire d’un lobby? Quel est le rôle d’un médecin dans un hôpital financé par l’argent public? Tant et tant de questions se posent.

Y aurait-il quelqu’un, quelqu’une, pour y répondre? Sans ambiguïté?