Savoir s’adapter

Bien sûr, et comment pourrait-il en être autrement, nous souhaitons le meilleur à tous nos lecteurs. Comme nous le désirons pour nous-mêmes, dans nos entreprises, nos journaux, pour nos collaborateurs et, évidemment, nos proches. Pour la planète aussi, car si elle va à vau-l’eau, l’humanité toute entière périra et les plus pauvres seront comme à l’habitude les premiers et les plus gravement touchés.

Parlons-en de la planète!

Combien de temps, la terre pourra-t-elle tourner rond quand des centaines de millions d’hommes vivent dans des conditions plus que précaires, quand des millions d’enfants meurent de la famine, quand des millions d’autres travaillent dès le plus bas âge ou se nourrissent dans les poubelles des riches?

Le monde peut-il se considérer comme humain quand un continent entier (l’Afrique) manque de médicaments, d’écoles, d’hôpitaux, quand des peuples vivent derrière des murs et des barreaux, quand un système de castes prédomine et quand la religion est source de haine, prétexte à la terreur et à l’assassinat collectif?

Que peut-il bien se passer dans la tête des grands dirigeants occidentaux, si démocrates, si libéraux, si civilisés, si imbus de leur supériorité intellectuelle et morale, quand ils privent les „émergents“ de la parole, refusent d’écouter leurs arguments et veulent décider à leur place comme ce fut le cas récemment à Copenhague? – Toujours les mêmes intérêts au détriment des mêmes et sous les mêmes prétextes.

Quelle société?

Pourtant, la société change, nous apprend-on jour après jour. Rien de plus logique en somme. Sauf que l’injustice demeure dans un seul camp et que la charité continue à se faire sentir généreux ceux qui ont tout, même s’ils l’ignorent. Dire que sous nos latitudes, le commun des mortels déplore „la crise“. Quelle crise? Celle des caddies

remplis à ras bord dans les supermarchés ces quinze derniers jours? Celle des chambres d’enfants remplies de jouets inutiles? Celle des gadgets technologiques qui privent les familles de convivialité, font que les enfants mangent à table une fourchette dans une main et le portable dans l’autre? Celle qui fait que le livre est snobé (pas étonnant quand on ne sait plus lire, c.-à-d. quand on ne comprend plus le sens des mots et des phrases) et que les SMS se font en langage codé, en d’autres termes en „illettré“?

Oui, il faut espérer que chacun sache en permanence s’adapter au rythme de la vie, de l’évolution, de la société, à condition de ne retenir que l’essentiel. Ce qui est bon, utile, perspicace, porteur d’avenir. Et, dans le droit fil, trouve le courage de refuser, de rejeter, de combattre ce qui avilit l’homme, donc ce qui l’abaisse, porte atteinte à sa dignité et son intelligence.
Les défis ne manqueront pas en 2010 et au-delà.

Mais le premier d’entre eux est de sauver ce qui peut encore l’être, l’intelligence des enfants. Il serait temps, grand temps, que quelques valeurs fondamentales (le terme valeur est un terme noble) fussent réhabilitées. Car à défaut, l’égoïsme et la bêtise seront rois.