Singulière démarche au départ que celle d’un locataire de l’Elysée,
assuré de son immunité, qui se constitue partie civile dans un procès politique alors qu’il est le chef suprême de la magistrature. De là à commettre le lapsus de trop, il n’y avait forcément qu’un pas, allègrement franchi.
Déclarer tous les prévenus du procès Clearstream „coupables“ (sans qu’aucun des deux journalistes spécialement commandés à Washington pour une interview du type ORTF ne relève le propos) est préjudiciable à la démocratie au sens large. Car au-delà de Dominique de Villepin, il y a des milliers de personnes qui comparaissent jour après jour et tentent avec leurs avocats de prouver une innocence qui est pourtant présumée et acquise tant que les juges n’en ont pas décidé autrement.
Sarkozy, en faisant du prévenu un coupable, a de facto jugé tous ceux et toutes celles qui, pour une raison ou une autre, sont en attente d’un jugement ou d’un verdict.
Ce n’est pas simplement dommageable; il s’agit d’une grave atteinte aux règles fondamentales d’une démocratie digne de ce nom.
DANIÈLE FONCK
dfonck@tageblatt.lu
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