Mittwoch5. November 2025

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LeserforumEntre domination et perte de confiance – mes réflexions sur un monde en mutation

Leserforum / Entre domination et perte de confiance – mes réflexions sur un monde en mutation
 Foto: ijeab/Freepik

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Ces derniers mois, j’ai longuement réfléchi aux transformations du monde – et à ce que nous sommes en train de perdre. Pas tant le contrôle, mais plutôt la crédibilité.

Je constate un glissement croissant des rapports de force et des centres d’influence. Le monde occidental – en premier lieu les États-Unis, mais aussi l’Europe – perd de son poids. Ce que l’on appelait autrefois „communauté de valeurs“ est aujourd’hui perçu dans de nombreuses régions du monde comme une forme d’hypocrisie. Et je comprends pourquoi.

La guerre en Ukraine est, à mes yeux, un exemple de la complexité de notre époque – et de la façon dont cette complexité échappe souvent à nos débats publics. Il est bien établi que les Etats-Unis – notamment la CIA et le Département d’Etat – étaient déjà actifs en Ukraine dès 2014. Ils ont contribué à structurer les services de renseignement, ont mis en place des bases secrètes, et ont élaboré des stratégies visant à affaiblir la Russie. Ce ne sont pas des spéculations, mais des faits documentés, que l’on retrouve par exemple dans le New York Times ou les rapports de la RAND Corporation.

Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale sous le président Carter, écrivait déjà en 1997: „Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire eurasiatique.“ Cette vision stratégique n’est pas une théorie du complot, mais un plan mûrement réfléchi, fondé sur le contrôle et l’influence – non sur la paix ou la coopération.

Dans le même temps, nous assistons à une rupture assumée de nombreux pays africains avec l’Occident – après des siècles d’exploitation. Et nous voyons un silence européen saisissant face à la tragédie de Gaza, où même les violations les plus graves des droits humains ne suscitent pas de position politique claire.

Je pense qu’il nous faut un nouveau regard sur le monde. Un regard moins prompt à juger, et plus désireux de comprendre. Un regard qui ne se perd pas dans le bien et le mal, mais qui perçoit les structures en jeu – et qui a l’honnêteté de questionner sa propre position.

Il ne s’agit pas pour moi de convaincre. Mais j’aimerais que nous apprenions à regarder plus attentivement. Le monde n’est pas noir ou blanc. Il est contradictoire, injuste – et pourtant riche en possibles. Peut-être que le changement commence lorsque nous recommençons à écouter.