Le message était simple: cadres et salariés font de l’excellent travail, ceux qui ont contribué à l’essor de la sidérurgie méritent remerciements et compliments, mais tout le monde doit comprendre qu’à l’ère de la globalisation, la flexibilité est de mise.
" class="infobox_img" />Danièle Fonck [email protected]
Si l’on voulait résumer à outrance, on dirait que l’annonce de la fermeture du site de Schifflange (qui implique la suppression de quelque 600 emplois sans oublier tous les sous-traitants) fera monter l’action Mittal en bourse. Le gain éphémère, principe philosophique de base de la globalisation, sera atteint et réjouira les Goldman Sachs de cette terre, constamment à la recherche de la plus-value immédiate et maximale.
Qui raisonne ainsi n’a plus besoin de la politique, laquelle, par essence, vise le long terme, contrariant ainsi tous les adeptes du capitalisme effréné qui prend l’argent là où il peut le trouver, sans égards pour les conséquences directes ni les effets futurs.
Le sens de l’histoire
Dans une récente chronique radiophonique sur RTL (cf. Tageblatt du 20 septembre, p. 35) excellente, Denis Scuto, collaborateur de longue date de notre journal, insistait sur le poids de l’histoire, en particulier dans des périodes de rupture comme nous en vivons.
L’historien mettait en évidence cette priorité politique absolue qu’est la réflexion sur la prise de décision. Lorsqu’un cycle économique se modifie, il importe quele monde politique, syndical et patronal débatte de la manière de réagir en prenant en compte le devenir dupays à longue échéance. Et dès lors, la démarche deviendra autre que si l’on réagit hâtivement pour faire face à une urgence.
En ces temps de crise financière et bancaire, ces temps de spéculation aiguë, de désindustrialisation partielle, de délocalisation, d’optimisation des bénéfices sans prendre en compte le coût social et sociétal, cet argument n’est pas à balayer d’un revers de main.
Demain, après-demain, l’empire Mittal existera ailleurs, à moins d’avoir été racheté par plus fort et plus riche. Mais le Luxembourg continuera d’exister dans ses frontières actuelles et devra faire face aux réalités. S’il n’a pas pris soin de préparer son avenir par de bons choix et donc des investissements utiles (éducation, recherche, technologie, artisanat, culture), il appauvrira sa population et celle de la Grande région.
Est-ce acceptable?
Un élu du peuple n’est jamais un vassal d’une idéologie importée, fût-ce le capitalisme ou le néolibéralisme.
Un responsable économique luxembourgeois (il en restent quelques-uns) se doit d’avoir des visions autres que ses résidences secondaires, ses bateaux et son patrimoine immobilier. Lequel, soit dit en passant, ne vaudra plus grand-chose le jour où plus personne ne pourra payer les loyers indécents d’aujourd’hui.
Un pays et une nation ont, en somme, des obligations morales individuelles et collectives qui seront portées par la communauté nationale dès lors qu’elles sont ressenties par la population comme étant justes.
Dans ce contexte, Scuto nous remémore l’époque Arbed quand tout un pays était soudé autour de „sa“ sidérurgie pour faire face aux difficultés.
Serions-nous capables d’un sursaut solidaire du même type?
Oui, certainement. A condition toutefois d’avoir le sentiment que le gouvernement ne pare pas au plus pressé, mais qu’il propose des solutions ouvrant des nouvelles perspectives porteuses et quitte à avoir déplu à certains lobbies soucieux d’encaisser ici des dividendes investis demain ailleurs.
De Maart
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