La bataille électorale déjà commencée

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Par Dr Nicolas Hoffmann, directeur honoraire de la Commission européenne, ancien chef du service médical

A l’horizon de la nouvelle période législative se pointeraient selon la grande majorité des commentateurs que j’entends et vois sur RTL le désamour et par conséquent le divorce probable, sinon pratiquement déjà acquis (?), entre les électeurs et le gouvernement actuel, lequel à mon avis a pourtant fait jusqu’ici et poursuit un travail excellent, malgré la malencontreuse mais intéressante expérience du référendum de 2015, quasi-tentative de démocratie directe qui lui a hélas pété au nez. Péché véniel mais qu’il ne pouvait pas ne pas commettre, car il nous avait promis l’essai. Ce qui ne l’aura sûrement pas rendu plus bête, ni d’ailleurs nous autres électeurs non plus. Mais doucement les basses, svp!

Car cette prédiction que d’aucuns sont actuellement en train de propager un peu partout, et pas les seuls adversaires politiques de cette coalition, mais aussi ses ’amis‘ – je n’arrive pas à comprendre pourquoi, l’autoflagellation est-elle donc si délicieuse? – n’a selon moi guère de chances de se réaliser. En effet, les Luxembourgeois ne sont quand même pas aussi traditionalistes, conservateurs et résistants aux changements que ces oiseaux de mauvais augure l’affirment sans retenue.

N’aurions-nous donc pas pleinement conscience de tous les changements positifs intervenus sur les plans économique, social et aussi sociétal depuis l’avènement au pouvoir de cette coalition non-CSV? Ou serait-ce là la raison? Pas possible. Les progrès bien réels que chacun connaît et dont je me passe de rappeler le détail plaident de toute évidence pour sa continuation, et j’aimerais bien que ceux qui plaident contre m’expliquent les raisons qu’ils ont pour le faire, car ces assertions de ’lâchage‘ m’apparaissent totalement gratuites.

Serions-nous donc déraisonnables au point de vouloir revenir à la période vraiment trouble, au sens péjoratif de turpide, période dont le début remonte à bien plus de 40 ans déjà (je rappelle que d’autres pays européens de l’ouest l’ont connue en même temps que nous, notamment B et I)?

Or cette période fut marquée par des attentats à la bombe régulièrement itératifs, ce furent des attaques contre notre démocratie, et des attaques terroristes avant la lettre, je voudrais le rappeler à ceux qui l’auraient oublié. Et voudrions-nous nier également tout le bien que nous a fait le courant d’air frais que ce gouvernement de coalition genre nouveau a alors, il n’y a que quatre ans, fait souffler dans nos institutions qui commençaient à sentir le moisi? Tout ça oublié?

Mais nos jeunes et très jeunes n’en savent pratiquement rien, alors que nous, anciens, devrions le leur seriner, car nous n’avons point oublié combien nous nous sommes sentis mal à l’aise devant les actes de ces comploteurs contre à la fois les sûretés intérieure et extérieure de l’Etat comme on les nomme, et contre l’intégrité de notre mode de vie tout court, enfin devenu pacifique.

Des actes criminels

Cela d’autant plus que ces actes criminels restent toujours non élucidés quant à leur fin fond et motif véritable, et leurs auteurs toujours en liberté et impunis. La procédure judiciaire est en effet mise en sommeil depuis plus de trois ans et la Justice et bien entendu aussi le ministre actuel du ressort feraient bien de remettre rapidement sur le tapis et encore avant les élections prochaines ces poursuites interrompues depuis trop longtemps. On nous le promet, c’est vrai, mais rien ne se passe.

Cette promesse, non électorale j’en conviens, devrait donc comme je viens de dire être réalisée impérativement avant la fin de cette législature, donc avant qu’un retour toujours possible d’une alliance politique à l’ancienne et telle qu’elle nous est prédite (et semble en même temps souhaitée) par ces pessimistes, ne puisse définitivement enterrer ces détestables crimes. D’autant plus qu’aucune parmi les hautes personnalités de l’Etat qui y furent mêlées ès qualités (et bien sûr pas par esprit criminel propre) et qui connaissent forcément la vérité par leurs fonctions, n’ait eu à ce jour, je regrette d’avoir à le dire, également le haut courage civique de prononcer devant la Cour les noms des vrais coupables de ces forfaits. Et que ces personnalités souhaitent elles aussi ardemment le retour au pouvoir de ce vieux parti qui autrefois prédominait (et que le gouvernement Thorn-Berg était arrivé en 1974 à n’écarter du pouvoir que pour la durée d’une seule législature) ne devrait étonner personne.

Il n’en reste pas moins qu’il y a vraiment un ras-le-bol généralisé de cette scandaleuse et interminable histoire. Et j’ose espérer, contrairement à l’opinion en train d’être si intensément répandue (exprès?), que la volonté électorale finira par élire des partis capables d’en finir dans l’honneur avec l’affaire. Et que leur cheminement de concert permette de rétablir définitivement un Etat qui mérite ce nom, avec des citoyens auxquels leur dignité aura été rendue de manière crédible!

En marge de ces réflexions je n’ai pas pu m’empêcher de me demander aussi dans le contexte de la désaffection alléguée pour la coalition en service et semblant viser particulièrement le LSAP et l’actuel vice-premier ministre (et aussi, en marge, le président du gouvernement) si ce ne sont pas les changements de société intervenus et initiés, il convient de le reconnaître, avec le concours du CSV qui resteraient bloqués au travers de la gorge de certains électeurs? Tels le mariage pour tous, la séparation Eglise/Etat, telle la déclaration possible d’un sexe neutre à la naissance en cas de doute non résolu sur le sexe masculin ou féminin d’un nouveau-né, et telle bien sûr la gestation pour autrui, à propos de laquelle le dernier mot n’est toujours pas dit et pour laquelle la plus grande prudence me semble de rigueur en matière de traitement à égalité des deux, voire désormais trois sexes. Car ces nouveaux concepts avec leurs problématiques résolues ou encore en suspens de solutions, acceptables et acceptées pour et par la majorité des citoyens, restent d’une acuité politique persistante et influeront un maximum sur le choix des femmes et hommes de notre pays.

Or les électeurs sont trop facilement qualifiés de conservateurs, sinon réactionnaires, alors que la véritable raison de ce ’conservatisme‘ allégué me semble résider ailleurs, dans une sorte de torpeur ou de brume politiques, je m’explique: une sorte d’inertie politique, d’insurmontable lassitude, manifestée par ceux qui n’ont pas vraiment le loisir de se préoccuper de politique, c’est à dire prendre part activement aux discussions concernant les voies et moyens d’organiser notre société pour le mieux. Et ils s’abstiendront par conséquent d’aller voter, ce qu’interdit la loi mais ce que la justice actuellement ne poursuit plus.

Hypothèse victimiste

Hypothèse évidemment ’victimiste‘, mais qui ne me paraît cependant pas absurde. Car notre société est mutante en permanence, chaque journée nouvelle nous apporte son lot de problèmes dont certains s’avèrent vertigineux = littéralement donnent le vertige. Et une société en apparence parmi les plus riches de l’UE, mais dans laquelle les pauvres n’arrivent plus à vivre de leur travail (c’est le cas chez nous, quoi qu’en dise l’UEL) et où le pourcentage de citoyens vivant en dessous du seuil de pauvreté dépasse largement la cote des 10%, et c’est encore notre cas, une telle société est pour moi une société malade qui s’ignore, quelle que soit par ailleurs son apparence extérieure de santé et de bien-être.

Le vice-premier ministre et ministre de l’Economie appartenant au LSAP et étant pris à partie de manière particulièrement injuste, je voudrais non seulement contester cette présentation injustifiée, mais faire valoir deux arguments plaidant massivement en faveur de sa capacité d’action (aussi sur le plan social) et sa capacité de „visions“ comme il est devenu habituel de les réclamer des politiques, faits qui seront difficiles à contester: d’abord, avec le concours du président du gouvernement, il a su poser les jalons pour l’implantation potentielle de l’entreprise Big Data géante qu’est Google dans ce pays où la Commission européenne entretient déjà une très importante activité du même genre.

Ensuite ce ministre a eu la présence d’esprit aiguë de lancer et de faire fructifier, en tout premier homme politique et dans l’intérêt de notre pays, l’idée du space mining, qui a fait se précipiter chez nous toutes sortes d’entreprises/corporations/organismes/organes internationaux/états, tous intéressés au plus haut point par cette idée. Idée qui a préexisté dans les têtes des scientifiques, sûr, mais que personne jusque-là n’avait sérieusement osé proposer à une exploitation pratique depuis la terre. C’est bien cela qui est et restera l’insigne mérite politique de ce ministre de chez nous.

Concluons:
„En ces temps de troisième révolution industrielle … ce temps où l’Occident a remis le destin de ses technologies vertes et numériques, en un mot la crème de ses industries d’avenir, entre les mains d’une seule nation, la Chine … détentrice de la souveraineté minérale en matière de métaux et terres rares … indispensables pour elles … et dont Pékin produit 44% de l’indium consommé dans le monde, 55% du vanadium, près de 65% du spath fluor et du graphite naturel, 71% du germanium … et selon la Commission européenne 61% du silicium, 67% du germanium, 77% de l’antimoine, 84% du tungstène, et 95% des terres rares“ (trouvées notamment en Ouigourie) écrit Guillaume Pitron dans son livre La guerre des métaux rares, publié il y a peu aux éditions Les Liens Qui Libèrent.

Or on sait que métaux et terres rares sont indispensables à la construction des énergies nouvelles mettant à contribution le vent, le soleil, les marées et les batteries électriques. Ce ministre contribue donc éminemment à la sauvegarde et à notre liberté énergétique et à nos libertés démocratiques tout court. STOP svp à son dégommage, et justice svp pour cette coalition!