Ainsi, dans les lycées tunisiens, les enseignantes s’expriment comme jadis. Le nombre de celles portant le voile a simplement augmenté.
" class="infobox_img" />Danièle Fonck
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Le souci premier, double d’ailleurs, de ceux qui se sont soulevés, est d’ordre politique. Exaspérés et exténués par des décennies d’autocratie voire de dictature, les citoyens du Maghreb, du Proche et du Moyen-Orient n’avaient qu’une quête: plus de liberté et un niveau de vie décent.
Les Tunisiens et les Egyptiens ont retrouvé la parole. Désormais, ils apprennent la patience.
Les révolutions chassent, certes, les dictateurs. Elles ne modifient ni les constitutions ni les structures et ne procurent ni emplois ni augmentations de salaires. Au contraire!
Les Syriens continuent de se battre. Les Bahreïniens se sont fait mâter par les Saoudiens. Les Yéménites sont sur le point d’échanger l’obscurantisme contre l’obscurantisme. Les Libyens, n’en déplaise à l’Occident, ont du mal à chasser un Khadafi pour le remplacer par ses anciens complices devenus „rebelles“.
Bref, si le printemps a pointé son nez, les bourgeons sont loin d’éclore.
Une maturation délicate
La raison est simple: autant il est facile d’arguer ce pourquoi il faut changer de régime, autant il est difficile de cerner ce par quoi le remplacer.
Que veulent les pays arabes, les croyants musulmans, des différentes communautés ethniques, tribales, religieuses? Une démocratie à l’occidentale, un Etat laïc, une représentation prenant en compte les minorités de leurs sociétés ou encore veulent-ils un pouvoir religieux? Et ce, ne l’oublions pas, sur toile de fond d’un conflit israélo-palestinien irrésolu.
Personne, à ce jour, n’a clairement indiqué son choix, à l’exception de quelques-uns, plus médiatisés, souvent des intellectuels et donc pas forcément représentatifs des desiderata du peuple.
Du reste, que signifie ce terme généraliste de Printemps arabe?
Il y a un fossé énorme entre la Tunisie et l’Egypte. Fossé historique, culturel, sociétal, politique, militaire, économique, social et, surtout, démographique et géostratégique. Alors que dire des autres pays?
Comparer le Bahreïn à la Libye, le Yémen à la Syrie? Quelle ineptie! Quelle méprise également, a fortiori dela part d’une Europe qui s’est déchirée des siècles durant de façon sanguinaire et qui n’a toujours pas réussi à construire sa maison politique commune.
Si la fameuse maison commune existait, la famille européenne aurait-elle osé imposer aux cousins grecs le calvaire qu’elle octroie ces temps-ci à l’Etat membre grec?
Bien sûr que non.
Que l’UE cesse donc de juger sur la base de critères qui n’ont rien à voir avec la réalité du monde arabo-musulman, et qu’elle cesse de considérer des peuples et des pays auxquels elle doit le meilleur de sa civilisation comme des sous-fifres qu’il convient d’éduquer pour mieux en profiter à nouveau économiquement demain.
Est-il donc impossible d’admettre que si la région du monde qui nous concerne n’avait pas de sous-sol énergétique riche, si elle ne servait pas de lieu de passage énergétique, si elle n’était pas un pôle géostratégique entre l’Occident et l’Orient, si elle ne représentait pas un marché de vent d’armes et si ses pétrodollars n’étaient pas investis dans nos propres économies, nous nous foutrions du sort de la sphère arabo-musulmane?
Ah oui, n’oublions pas: il y a la menace terroriste. Celle dont nous oublions volontiers le pourquoi et le comment …
De Maart
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