Big Thief: „Double Infinity“
Es geht Ihnen nicht gut? Klar, Musik ist keine von der Medizin anerkannte Therapiemethode, aber sie kann das Gemüt erheitern. Beispielsweise „Double Infinity“. Das sechste Album der US-Indie-Folkrocker Big Thief nimmt einen an die Hand und behutsam mit sich. Kurzzeitig kann so die Laune steigen und die Tristesse weichen. Die simple Schönheit, die etwa in „Happy With You“ zum Vorschein kommt, die bezirzende Melodieführung und der Gesang von Adrianne Lenker, das alles malt einem ein mindestens kleines Lächeln ins Gesicht.

Big Thief – das sind neben Lenker noch Buck Meek und James Krivchenia – haben schon viele hörenswerte Songs veröffentlicht. Ihr letztes Album „Dragon New Warm Mountain I Believe In You“ wurde nicht von ungefähr für einen Grammy nominiert. Im letzten Jahr konnte Lenker obendrein mit ihrem Soloalbum „Bright Future“ und ihrem traurig-schönen Ohrwurm „Sadness As A Gift“ begeistern. Das Potenzial der Beteiligten war bekannt, und sie rufen es auf „Double Infinity“ ab. Und das, obwohl sie nach dem Weggang von Bassist Max Oleartchi nur noch zu dritt sind. Aber auch als Trio schreiben sie Indiefolk-Perlen, die das Herz streicheln und schlicht guttun. Sei es die oben erwähnte Frohlockung „Happy With You“, „Los Angeles“ oder der mystische Titelsong, in dem es um äußere und innere Welten geht, die durch den Körper als Brücke miteinander verbunden sein sollen. Klingt verrückt und esoterisch, in Musik verpackt ergibt das eine wunderschöne Ballade.
„Grandmother“ ist in zweierlei Hinsicht außergewöhnlich: Zum einen wirkt hier der heute 82-jährige Multiinstrumentalist Laraaji mit, zum anderen handelt es sich um den ersten Big Thief-Song, den alle drei verbliebenen Mitglieder gemeinsam geschrieben haben. Dessen Kernzeile lautet: „Gonna turn it all in into rock and roll“. Sie mögen eine sehr eigene Vorstellung von Rock’n’Roll haben. Dieser zu widerstehen, fällt dafür umso schwerer. (Kai Florian Becker)
Cass McCombs: „Interior Live Oak“
Cass McCombs persiste à écrire des chansons comme on plante des arbres, avec une patience tranquille et une vision à long terme. „Interior Live Oak“, son onzième album, porte le nom d’un chêne de la Sierra Nevada, comme une image d’endurance et d’ancrage. Chez lui, les chansons ressemblent à ces feuillages immobiles que le vent traverse: elles semblent simples, mais leur texture ne cesse de se recomposer. On se souvient du merveilleux morceau „Opposite House“, en 2016, dialogue avec Angel Olsen, où l’interrogation „Why does it rain inside?“ résumait son art: transformer le repli intérieur en matière sonore. „Interior Live Oak“ ne déroge pas à cette logique.

Derrière les instruments familiers (guitare, piano, mandoline, contrebasse), McCombs creuse le classic rock avec modestie, sans jamais sonner passéiste. Ses références sont claires, de Bob Dylan à Harry Nilsson, de Neil Young à Elliott Smith, mais il ne cite pas; il continue juste la phrase. C’est une écriture du contre-temps, celle d’un musicien qui ne cherche pas l’actualité, mais l’intemporel. Double vinyle, seize chansons, quatre par face: Cass McCombs n’épouse pas le format de la consommation rapide, il impose une durée, un road trip intérieur, traversée d’Etats et d’imaginaires.
Avec „Priestess“, il chante une ballade au piano électrique dédiée à une amie disparue, où les détails de la jeunesse californienne s’entrelacent à des visions étranges comme des fresques fissurées. Puis viennent les échappées: la lumière pop de „Peace“, l’élan joueur de „Asphodel“ ou de „Juvenile“, satire sur la publicité. Alors que „Missionary Bell“ rappelle la grâce nue des folk songs ancestrales, „I Never Dream About Trains“ s’installe dans le déni amoureux comme sur un quai désert, tandis que „Who Removed The Cellar Door“ monte en tempête, basse insistante, guitares nerveuses et orgue fiévreux. Chaque morceau a le poids d’une légende réinventée.
C’est aussi un disque de géographie. Conçu en Californie du Nord, mais écrit en partie à New York, il oscille entre l’évocation d’un foyer perdu et sa réinvention. McCombs sculpte la résonance des souvenirs; „Interior Live Oak“ prend alors la forme d’un carnet peuplé de personnages et de mythes américains, où le passé est toujours en train de se réécrire. Le folk-rock y est enchanteur et grave, comme si McCombs, au milieu du vacarme numérique, continuait de tendre l’oreille à ce qui vibre encore: la mémoire, le spleen et la voix des arbres. (Rosario Ligammari)
Jehnny Beth: „You Heartbreaker, You“

Nach ihrem Solodebüt „To Love Is To Live“ (2020) und „Utopia Ashes“ (2021), ihrem gemeinsamen Album mit Bobby Gillespie (Primal Scream), und einer Tour mit Depeche Mode (2023) präsentiert Jehnny Beth ihr zweites Soloalbum „You Heartbreaker, You“. Das entstand mit ihrem Lebensgefährten Johnny Hostile. Der Tenor des Albums fiel Beth in den Schoß: „Wir leben in einer dunklen Zeit, voller Drama und barbarischer Tragödien. Mir wurde klar, dass man in solchen Zeiten entweder lernt, sehr laut zu schreien, oder völlig still zu bleiben.“ Sie entschied sich für Ersteres. Der krachende Auftakt „Broken Rib“ erinnert an Savages, mit „No Good For People“ und „Obsession“ verneigt sie sich vor ihren Idolen Nine Inch Nails, die sie zuletzt in Paris live gesehen hat.
Beth hat es sich auf „You Heartbreaker, You“ zwischen Postpunk und Industrial bequem gemacht und ein energiegeladenes Album mit teils unbequemen Texten aufgenommen. Sie kehrt ihr Innerstes nach außen: „I’m no good for people / I am too critical / You haven’t found a way to kill me yet“ (aus „No Good For People“). An anderer Stelle heißt es: „Anyone who does anything with their heart knows one day they’ll have it broken“ („Reality“). Und trotz der dunklen Zeiten hat sie die Hoffnung nicht verloren: „Someday we’ll bring them to believe in you and I together / Until then I will still believe in you and I forever“, schreit sie in „I Still Believe“ ins Mikrofon. (Kai Florian Becker)
Kaitlyn Aurelia Smith: „GUSH“
Avec „GUSH“, Kaitlyn Aurelia Smith livre un disque qui pulse comme une chambre de miroirs électroniques, traversée d’échos et de glitchs. Treize morceaux et treize tentatives pour saisir la résonance secrète des objets du quotidien; il ne s’agit pas ici de leur fonction mais de l’attraction qu’ils exercent, de l’aura qu’ils dégagent. Smith enregistre les sensations plutôt que les formes et les propulse dans des architectures sonores où l’analogique et le digital se frottent jusqu’à la friction lumineuse. Sa voix grésille comme une radio mal réglée, timbre humain qui se déguise en fréquences pour mieux se perdre dans le réseau.

„Drip“ avance ainsi comme un tube clandestin, bip-bips entêtants qui ponctuent la ligne vocale comme des points de suspension. L’album est pris de ces instants où le corps est invité à bouger tandis que l’esprit s’égare dans des couches de sons modulaires et organiques. On dirait le disque d’un androïde rêveur, dont la voix spectrale tombe du ciel plus qu’elle ne sort d’un corps. Dans „Urges“, tout tourbillonne, les samples vocaux s’enroulent, la pulsation prend des accents quasi r&b tandis que les cris sans mots cherchent à se détacher de la mécanique. Le morceau éponyme, „Gush“, s’emballe comme un moteur qui déraille, accélérations en chute libre, bugs incorporés, et au centre une voix ondulante qui répète un mantra simple et enfantin. „Both“ déploie les syllabes comme des particules, „What’s Between Us“ ouvre une faille rétrofuturiste, synthés tectoniques des années 1980 et une voix qui se développent comme du vent numérique sur une piste de danse Atari. „Feel Heard“ et ses battements cosmiques flirtent avec une techno de l’espace.
Tout est mouvant, tout se superpose jusqu’à produire des interférences. On n’oublie pas que la musicienne a composé pour Apple la sonnerie „Storytime“: ici encore, sa musique semble vouloir coloniser l’air, tapisser la pièce d’une pluie de météores. „GUSH“ se tient dans cette étrange temporalité du présent saturé d’énergies. Ce que fait Kaitlyn Aurelia Smith, c’est de rendre audible ce flux, en lui donnant une sensualité expérimentale et familière, comme si l’on pouvait danser au milieu des machines et en ressortir ému. (Rosario Ligammari)
De Maart
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