Sonntag21. Dezember 2025

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MusiktippsPieptöne, Gewalt und eine Überraschung: Neue Musik von Lizzo, King Princess und Baxter Dury im Hörtest 

Musiktipps / Pieptöne, Gewalt und eine Überraschung: Neue Musik von Lizzo, King Princess und Baxter Dury im Hörtest 
 Collage: Tageblatt

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Pieptöne, Gewalt und eine Überraschung: Welches Stichwort gehört zu den Neuerscheinungen von Lizzo, King Princess und Baxter Dury? Die Lösung finden Sie in unseren Musiktipps. 

Lizzo: „My Face Still Hurts From Smiling“

Dass weltbekannte Popstars ohne großes Tamtam, sprich ohne vorbereitende Werbekampagne, ein Album veröffentlichen, kommt immer mal wieder. Eines der jüngeren Beispiele ist Lizzo, von der das 13 Songs umfassende Mixtape „My Face Hurts From Smiling“ erschienen ist. Die 1988 in Detroit geborene Künstlerin ist bekannt geworden als Sängerin/Rapperin, als LGBTQ-Aktivistin und Role Model der Body-Positivity-Bewegung. Ihr Ruf nahm in den letzten beiden Jahren allerdings etwas Schaden, weil ihr von einigen Personen aus ihrem Arbeitsumfeld Fehlverhalten (sexuelle Belästigung, Mobbing) vorgeworfen wurde. Ob das der Grund war, warum es musiktechnisch ruhiger um sie wurde? Oder lag es daran, dass sie nicht nur an diesem Mixtape gearbeitet hat, sondern auch an ihrem nächsten Studioalbum, das noch in diesem Jahr folgen soll?

Lizzo macht ihrem Ärger auf ihrer EP „My Face Still Hurts From Smiling“ Luft, Rating: 7/10 Punkte
Lizzo macht ihrem Ärger auf ihrer EP „My Face Still Hurts From Smiling“ Luft, Rating: 7/10 Punkte Quelle: Atlantic Records

Wie auch immer, auf „My Face Hurts From Smiling“ überrascht sie in ihren Texten mit vielen Wörtern, die im US-Fernsehen gepiept werden müssten – siehe „Crashout“ oder „Gotcho“. Im Interview mit Billboard erklärte sie: „Ich glaube, mein 14-jähriges Ich wäre am stolzesten darauf, dass ich heute mehr Schimpfwörter sagen darf. Damals durfte ich nur N—a und Hoe sagen. Bitch, Fuck oder Shit – alles tabu. Jetzt fühlt sich das so befreiend an.“

Auch musikalisch hat sie sich befreit. Bisher lag ihr Fokus auf einer Melange aus Hip-Hop, R’n’B, Funk und Disco. Hier präsentiert sich Lizzo zumeist als fluchende Rapperin, die kein Blatt vor den Mund nimmt. Sie teilt aus und thematisiert auch, dass sie Gewicht verloren hat: „I been fat and I been skinny, bitches still ain’t fuckin‘ with me (never, never, never)“ (aus „Yitty On Yo Tittys (Freestyle)“). Es gibt auch Beiträge, die mehr als nur Hip-Hop sind: „Still Cant Fuh“ (mit Rapperin Doja Cat), „Summa Shit“ und „IRL“ (mit Sängerin SZA).

Nach knapp 35 Minuten fühlt man sich ordentlich durchgeschüttelt und hat den Eindruck, als habe sich Lizzo Luft verschaffen und auf Kritik reagieren müssen. Was ihr gutes Recht ist. Es bleibt spannend, welchen Weg sie mit dem angekündigten Album „Love In Real Life“ einschlagen wird. (Kai Florian Becker)


King Princess: „Girl Violence“

King Princess a d’abord saboté la politesse de la pop avec „1950“ puis „Pussy Is God“. Depuis, plus d’un milliard de streams cumulés ont déplacé sa musique du club au salon sans lui faire perdre son nerf. Dans ses orbitres: Fiona Apple, Florence Welch, Aaron Dessner, Mark Ronson ou encore Father John Misty. Ces collaborations disent la parenté esthétique, ce sont des artisans de la nuance et de l’angle vif. Mikaela Straus, new-yorkaise ancrée dans la culture queer, a fait de cette appartenance un moteur narratif. „Girl Violence“, troisième album, est un disque de rupture qui assume la casse. Pas la violence spectaculaire: celle, plus tenace, des relations qui s’ébrèchent et vous travaillent au corps.

King Princess présente son nouveau disque „Girl Violence“, Rating: 7/10
King Princess présente son nouveau disque „Girl Violence“, Rating: 7/10 Photo: Orioq, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons 

„Girls“ ouvre la porte en grinçant: ballade écorchée, elle plonge d’emblée dans les ténèbres d’une passion où le charme a le parfum du danger. Le chant se veut rauque, presque râpé, s’enroulant autour d’une ligne d’orgue mélancolique; tout devient fumée, nuit, couloir de service après la fête. On pense à Gianna Nannini quand la voix s’éraille et serre la phrase jusqu’à l’étouffement. La base rock qu’elle revendique à la base – Led Zeppelin, T. Rex, Jack White – ne sert pas de vitrine vintage, mais bien de base, atmosphérique. Les riffs savent mordre, l’espace sait respirer. „Cry Cry Cry“ tire vers un pop-punk angoissé: la tension est droite, la batterie talonne, et cette voix râpeuse qui tranche le sucre du refrain.

„I Feel Pretty“ inverse le courant: elle cherche la paix à travers une nouvelle amante, retrouvant l’élan. Ce n’est pas l’euphorie, c’est une lumière de couloir: elle est faible, mais tenace. La „violence“ du titre, c’est la douleur propre aux liaisons: ce qui serre et ce qui marque. Quand l’amour prend le dessus sur le cerveau, il colonise, reprogramme, puis laisse des fantômes dans la nuque.

King Princess n’en fait pas un drame baroque; elle déplie les scènes, l’une après l’autre, jusqu’à trouver la phrase simple qui reste. Le disque tient ainsi par son souffle. Les morceaux cognent, pendant que d’autres pansent, et entre les deux, une écriture qui sait où appuyer pour que ça vive. (Rosario Ligammari)


Baxter Dury: „Allbarone“

Il est bon de rappeler que Baxter Dury a gravé un chef-d’oeuvre pile au milieu des années 2000, „Floorshow“ (2005); „Francesca’s Party“, „Lisa Said“, „Young Gods“ et les autres en font un disque magnifique de rupture amoureuse, sur du talk over façon Lou Reed, avec l’accent cockney, contrebalancé par le chant de Fabienne Débarre; neuf pop songs shoegaze-psychés mi-cotonneuses mi-nerveuses à la Spiritualized – Mike Mooney et Damon Reece étaient de la party. Dans „Happy Soup“, c’était le même principe du chant-parlé contrecarré par la mélodie féminine, ici la voix de Madelaine Hart. Le disque contenait un sublime morceau, „Leak At The Disco“, mais aussi la chanson-titre, très Lucio Battisti dans les chœurs du refrain. La formule pouvait se répéter.

„Allbarone“, le nouveau disque de Baxter Dury, Rating: 8,5/10
„Allbarone“, le nouveau disque de Baxter Dury, Rating: 8,5/10 Source: baxterdury.bandcamp.com

Il y a chez Baxter Dury cet air de ne pas y toucher, enfin, de ne pas trop se démener, avec justement ce non-chant nonchalant, dont les fulgurances, à côté, devait à quelqu’un d’autre que lui. Et puis le talk over peut fonctionner sur une chanson, un disque, deux, trois, mais peut aussi, sur le plan de la performance pure, atteindre des limites.

Neuvième jalon et virage net, avec „Allbarone“, Baxter Dury troque la flânerie feutrée de ses disques précédents pour une électronique frontale qu’il qualifie lui-même de „dance music naïve“. Naïve, peut-être; inerte, jamais. Sa voix, ce parlé-chanté mollasson qui a fait sa signature de crooner narcoleptique, flotte ici au-dessus d’orgues et de synthés brumeux, tenue par des boîtes à rythmes qui imposent l’allure. On ne l’imagine pas danser, lui; mais la musique, si. Dury n’a jamais prétendu chanter, il sait choisir ses alliés. Côté production, il confie la coque à Paul Epworth (pilote pour McCartney, Adele, Coldplay).

Résultat: un club imaginaire, sophistiqué, où les textures s’empilent sans boucher l’air. Les voix féminines – plusieurs, en contre-jour – font l’ombre et la lumière, ourlent les refrains, balaient la morosité d’un trait d’ironie. Longue virée nocturne, donc, avec des haltes sur pistes brillantes et un fond de tristesse qui pulse. Le parlé traînant se cabre parfois: „Mockingjay“ touche au quasi-rap, comme si la scansion cherchait à talonner la rythmique. Ailleurs, l’orgue tient la pose, la machine bat la métrique et l’on sent poindre un dancefloor à hauteur d’yeux fermés. Puis la nuit ralentit. Le dernier tiers est en apnée: „Haspurg“ et „Mr W4“ plombent le tempo, voix en écho ralenti et gravité de fin de soirée. „Allbarone“ n’efface pas l’ancien Baxter; il le transvase. Même flegme, même verve de dandy fatigué, mais désormais servi par des machines qui savent faire bouger le sol. (Rosario Ligammari)


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