Oscar posthume pour Ledger?

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Plus sombre et violent que les précédents, le sixième Batman, „Le Chevalier noir“, sort aujourd’hui au Luxembourg avec Christian Bale à nouveau sous le masque du héros vengeur, face à un Joker plus diabolique que jamais, campé par un Heath Ledger sidérant, dans son avant-dernier rôle. Rébecca Frasquet, Paris

Réalisé par Christopher Nolan, à l’instar de „Batman Begins“ sorti en 2005, ce film a fait un démarrage fulgurant au box-office nord américain. En rapportant 158,4 millions de dollars le week-end de sa sortie, les 19 et 20 juillet aux Etats-Unis et au Canada, „The Dark Knight: le Chevalier noir“ a en effet battu le record de recettes décroché par „Spider-Man 3“ en mai 2007. Le film a aussi été couvert d’éloges par les critiques, certains réclamant un oscar posthume pour Heath Ledger, révélé par „Brokeback Mountain“ de Ang Lee, et mort en janvier à 28 ans d’une surdose accidentelle de médicaments. Cette affluence spectaculaire, trois fois supérieure à celle de „Batman Begins“, est en partie liée à „l’énorme attente“ suscitée par l’avant-dernière performance de l’acteur australien, selon les observateurs. Ledger a aussi joué dans „The imaginarium of Doctor Parnassus“ de Terry Gilliam avec Johnny Depp et Jude Law, dont la date de sortie n’est pas fixée. Créé en 1939 par Bob Kane et Bill Finger, Batman est l’un des plus populaires mais aussi l’un des plus sombres super-héros nés dans les „comics“. Sous son masque se cache le playboy milliardaire Bruce Wayne, qui combat le crime pour venger le meurtre de ses parents, commis sous ses yeux. „Le Chevalier noir“ démarre avec une impressionnante scène d’un casse parfaitement réglé, y compris la liquidation de chaque exécutant par l’un de ses comparses, une idée née dans le cerveau diabolique du Joker. Incarnation du Mal absolu, de l’amoralité radicale et authentique psychopathe, il veut „juste voir le monde brûler“ et se divertit à éradiquer tout sentiment humain chez ses victimes.

Combat entre le Bien et le Mal

Une lutte acharnée débute avec un Batman usé, assailli de doutes moraux – „J’ai déjà assez de sang sur les mains !“, dit-il. Séduit par le courage du procureur Harvey Dent (Aaron Eckhart), décidé à nettoyer la ville de sa corruption, Batman est tenté de raccrocher la cape pour reconquérir la belle Rachel (Maggie Gyllenhaal). Insidieusement la lutte pour le pouvoir sur Gotham, où Joker veut instaurer la „loi de la peur“, devient un combat entre le Bien et le Mal au sein des institutions, de la société et, au final, de la conscience de chaque homme. Au fil d’une intrigue touffue, c’est la figure d’un Joker en pleine crise de démence, au visage barbouillé d’une pâte blanche et à la bouche prolongée par deux cicatrices rouges, qui tranche dans une galerie de „méchants“ plus classiques. Le scénario du „Chevalier noir“ brasse les mêmes obsessions que la majorité des films d’action post-11 septembre: crainte de l’ennemi intérieur, fragilité de la démocratie, vulnérabilité des infrastructures aux menaces terroristes, blanchiment d’argent facilité par la mondialisation financière, etc. Si les effets spéciaux sont  impressionnants, en particulier les séquences nocturnes où Batman plonge entre les gratte-ciels de verre et d’acier de Gotham, reste que „Le Chevalier noir“, qui dure deux heures et demie, marque aussi par son concentré de violence. Bien que mise en perspective par un enjeu moral, la surenchère d’exécutions spectaculaires et de torture psychique peut choquer les plus jeunes.
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