Sonntag21. Dezember 2025

Demaart De Maart

Critique du livre „Crétin! ou L’Affaire Maugiron“L’auteur Yves De Smet passe par un „crétin“ pour une élévation du dérisoire

Critique du livre „Crétin! ou L’Affaire Maugiron“ / L’auteur Yves De Smet passe par un „crétin“ pour une élévation du dérisoire
Nouvel ouvrage d’Yves De Smet: „Crétin! ou L’Affaire Maugiron“ Source: Editions Phi

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Un titre qui intrigue: de quoi traite „Crétin! ou L’Affaire Maugiron“ d’Yves De Smet? Le Tageblatt s’est penché sur le livre et l’a lu pour vous. Une critique.

Né en 1953 à Bruxelles, Yves De Smet est neuropsychiatre et historien de la psychiatrie et de la neurologie. En plus de son activité médicale, il collabore à diverses revues telles que Les Cahiers Luxembourgeois, Galerie ou Die Warte/Perspectives. Il est également l’auteur de plusieurs recueils de poésie tels que „Mots Croisés“, „Eos“, „Antiphonaire“, „Laudes d’amour quotidiennes“, „Mélusine“. Membre de différentes associations dont les „Amis de la Maison de Victor Hugo de Vianden“, il a notamment publié „Victor Hugo à Vianden ou l’impossible manuscrit“. Yves de Smet, avec „Crétin! ou l’Affaire Maugiron. Roman pataphysique illustré“ (Editions Phi), non seulement s’inscrit dans la lignée d’Alfred Jarry et de la science des „solutions imaginaires“, mais encore signe un écrit jubilatoire et déconcertant, qui fait vaciller nos repères et invite le lecteur à savourer l’art d’élever l’absurde au rang de vérité littéraire.

Le Crétin: un héros de l’absurde

En choisissant pour protagoniste un être falot, presque inexistant socialement – ce „Crétin“ dont le surnom dit tout de la marginalisation –, Yves De Smet joue d’emblée avec la logique pataphysique, qui consiste à mettre en lumière l’exception, le détail infime, l’inutile ou le dérisoire. Ce personnage insignifiant devient le pivot d’une histoire démesurément amplifiée: une querelle locale ou une péripétie triviale se trouve gonflée, par le style et la mise en scène, au rang d’„affaire“ quasi judiciaire ou politique, comme si la chronique villageoise devait soudain être traitée avec la solennité d’un procès d’État. De Smet reprend ici un des ressorts essentiels de la pataphysique: l’application d’un sérieux imperturbable à ce qui, en soi, ne le mérite pas.

Une écriture à la frontière du sérieux et de l’absurde

L’écriture pseudo-savante de ce récit articulé en dix sous-parties (du préambule à „Voilà! S’exclama le médecin“), les raisonnements faussement logiques, l’érudition détournée à des fins comiques viennent accentuer cet effet. L’absurde est enrobé de gravité, l’anecdotique de rigueur méthodique. Ce décalage permanent, entre la pauvreté du fait raconté et l’appareil solennel qui l’entoure, produit un humour singulier, à la fois ironique et jubilatoire. Les illustrations elles-mêmes participent de cette entreprise: elles donnent à voir, avec force détails graphiques, ce qui relève de l’insignifiant, comme si l’image venait confirmer la nécessité de traiter sérieusement ce qui est dérisoire.

Crétinisme (pathologie), maladie endémique dans les gorges de quelques montagnes. Cette affection est héréditaire; elle peut aussi se développer chez des enfants d’individus goitreux et survenir indépendamment de toute disposition originaire.

Yves De Smet, citation du livre „Crétin! ou L’Affaire Maugiron“, p. 162

Pour ce faire, l’auteur nous invite au cœur d’un village isolé, où un personnage anonyme – le „Crétin“ – vit dans l’ombre, sans que personne lui prête attention: „Il faisait, comme on dit, naturellement partie du décor. Ni vu, ni connu …“, pouvons-nous lire dans le „Préambule“. Pour mettre en scène ses personnages, De Smet, fidèle à l’esprit jarryesque, joue avec les notions de frontière, d’isolement et d’étrangeté, créant une réalité parallèle où le banal devient objet d’investigation pataphysique. Ce petit monde reclus, pétri d’autarcie, devient le théâtre d’une étrange affaire. L’auteur manie avec finesse l’ordinaire pour en faire émerger l’extraordinaire, enveloppant le quotidien dans un halo de mystère et d’humour subtil. Sous un style a priori sobre, l’auteur distille des touches d’absurde et des images empreintes d’ironie douce. Le récit, décrit comme „paisible et quasi rural“ à la surface, révèle peu à peu une géographie mentale riche et étrange, reflet d’une pataphysique attachée à la singularité plutôt qu’à la généralité conventionnelle. En outre, le choix d’un roman illustré n’est pas anodin. Les images viennent enrichir le propos, soulignant ou décalant les situations décrites, et amplifient le caractère pataphysique. Elles offrent au lecteur un second niveau d’interprétation, visuel, générateur de clins d’œil et d’ambiguïtés drolatiques.

Tendre et ironique 

Entre tendresse et ironie, l’auteur regarde ses personnages avec une empathie malicieuse. Le „Crétin“ n’est pas raillé, mais observé avec une bienveillance cruelle – celle d’un écrivain qui voit dans la bêtise ou la banalité un potentiel comique et poétique. Le décor, isolé depuis „Mathusalem“, devient prétexte à une réflexion sur l’exclusion, l’identité et la perception des autres. Ainsi, dans le chapitre central intitulé „L’affaire Maugiron“ (p. 73-94), nous pouvons lire l’incipit suivant: „Dans ce contexte de minimalisations et de dénégations en tous genres, mais aussi de préjugés et de légendes, le sieur Timoléon-Guy-François, marquis de Maugiron et comte de Montléans, âgé de 28 ans, dernier représentant d’une illustre famille du Dauphiné, un militaire qui terminera sa carrière comme lieutenant-général des armées du roi, entreprend en 1570 un voyage en Suisse, guidé en Valais par … Gauffecourt“ (p. 73). Le lecteur pourra ainsi suivre les tribulations protéiformes de Timoléon-Guy-François, marquis de Maugiron et comte de Montléans, figure historique reconstruite dans un cadre à la fois réaliste et parodique.

En définitive, „Crétin! ou L’Affaire Maugiron“ accomplit un geste typiquement pataphysique: il confère à ce qui n’a pas de poids, de valeur ou de sens, la dignité d’un objet littéraire. Ce faisant, Yves de Smet prolonge l’esprit de Jarry: montrer que l’absurde n’est pas un accident marginal du réel, mais une clé secrète pour le comprendre, le tordre et en rire. Le dernier opus d’Yves De Smet est un roman à la fois déroutant et chaleureux, où se métamorphose le paysage ordinaire en microcosme pataphysique. Dans une prose à la fois simple et subtile, appuyée par des illustrations suggestives, l’auteur réussit un tour de force: faire naître la fantaisie à partir de l’invisible, et présenter une réflexion sur l’existence par le biais du non-sens éclairé.

Hottua Robert
8. September 2025 - 8.52

Guten Tag Herr de SMET, da Frau COLOTTE Sie als aus Belgien stammenden Psychiatriehistoriker bezeichnet, erlaube ich mir den folgenden Hinweis: ▪"Den Opfern die Würde zurückgeben" (16.11.2016) Herbsttagung im Pfalzklinikum Klingenmünster Grausame Behandlung psychisch Kranker in der Nazi-Zeit Klingenmünster - Mit über 100 Teilnehmern war die Tagung des Arbeitskreises zur Erforschung der nationalsozialistischen "Euthanasie" und Zwangssterilisation gut besucht. Die Teilnehmer der Tagung hatten Erschütterndes zu berichten. Aus dem ganzen Bundesgebiet, aus Frankreich und Luxemburg waren Experten und Angehörige angereist, um an der Veranstaltung zum Krankenmord teilzunehmen. Thematisch ging es nicht nur um die damalige Heil- und Pflegeanstalt Klingenmünster, sondern auch um andere psychiatrische Institutionen im Elsass, in Baden und der Pfalz sowie deren Vernetzung untereinander. Nach einer offiziellen Eröffnung mit Grußworten unterschiedlicher Beteiligter aus Politik und dem Pfalzklinikum startete die Tagung mit dem öffentlichen Vortrag von Benoît MAJERUS.
•Keine Aufarbeitung in Belgien (::::) Er beleuchtete, ob die nationalsozialistischen Krankenmorde wirklich einen Bruch in der europäischen Psychiatriegeschichte darstellen. "Der Bruch der Psychiatriegeschichte nach dem Zweiten Weltkrieg spielt in Deutschland eine große Rolle, in Belgien hingegen nicht. Hier gab und gibt es keine Diskussionen zur Psychiatrie während der Nazizeit. Der Zweite Weltkrieg und die Psychiatrie zur NS-Zeit sind in Belgien und in anderen Ländern als Themen nicht existent. Ich stelle hier die provokante These auf, daß es keinen deutschen Sonderweg in der europäischen Psychiatriegeschichte gibt", erklärte MAJERUS. • Schreckliche Schicksale Auf der Tagung kamen aber nicht nur Historiker oder Experten anderer Fachrichtungen zu Wort, ein Fokus lag auch auf den Angehörigen der Opfer der nationalsozialistischen Psychiatrie. (...) Insgesamt 16 Vorträge zu unterschiedlichen Themen im Kontext des "regionalvernetzten Krankenmordes" standen von Freitag bis Sonntag auf dem Programm. In den Beiträgen wurde deutlich, wie grausam die Maßnahmen im Umgang mit psychisch kranken, beeinträchtigen oder als "lebensunwert" beurteilten Menschen in der NS-Zeit waren und inwieweit die Zusammenarbeit von Mitwissern und Tätern eine Rolle spielte. Hier wurde deutlich, daß in der ehemaligen Heil- und Pflegeanstalt Klingenmünster auch nach 1945 eine erhöhte Sterberate vorhanden war. Eine Tatsache, die belegt, daß die Krankenmorde noch nach Ende des Nazi-Regimes weitergingen. Eine neue Entwicklung ist die Namensnennung von Opfern der NS-Psychiatrie in Veröffentlichungen. (…) MfG, Robert Hottua