Tageblatt: The Liquid Pimps est une entité très mystérieuse: il n’y a presque aucune information sur le projet. Qui êtes-vous?
Jeff Herr: The Liquid Pimps, c’est l’association de Paulo Simões à la guitare, Claude Schaus au piano, Rom Heck à la basse et moi-même à la batterie. En 2008, on a créé The Liquid Pimps au „Liquid Bar“. À l’époque, le spot proposait – et c’est toujours le cas – une belle programmation, axée sur le blues et le jazz. Nous, on y allait souvent et on y jouait avec différents musiciens. En réalité, on faisait déjà de la musique depuis longtemps, car on est des vieux guerriers. Avec les futurs membres des Liquid Pimps, puisqu’on partageait le même amour pour la musique, on s’est dit qu’il fallait partager une scène ensemble. On ne fait pas de publicité sur le projet; il existe pour se faire plaisir.
Le nom The Liquid Pimps est donc associé au „Liquid Bar“?
Pour les personnes qui connaissent le „Liquid Bar“, si on dit „les Liquid Pimps“, ça fait référence aux „macs“ du coin, au sens „les habitués“. Il ne faut pas prendre le nom trop au sérieux; c’est juste un jeu de mots, hein, rien de plus profond.
Sur scène vous faites la jonction entre la tension rock et la détente jazz?
Tout à fait. Il y a, dans The Liquid Pimps, beaucoup d’énergie, des grooves sauvages, tribaux. Nos relectures font bouger. Disons qu’on reprend les racines et l’ardeur du rock, avec l’harmonie du jazz. En combinant les deux jaillit une belle fusion.
Entre la guitare, la basse, la batterie et le piano, comment vous accordez-vous?
On a un répertoire constitué, à la base, d’une vingtaine de morceaux. Et puis, avec le temps, ça s’est étoffé. Il y en a toujours un qui vient avec une idée ou l’envie d’une expérimentation. Il est question, par exemple, de plonger telle chanson dans une tonalité plus funky ou plus soul. Et puis on adhère tous; aucun morceau n’est refusé. Notre groupe est libre.
The Liquid Pimps, c’est, en quelque sorte, un pot-pourri de musique improvisée qu’on apprécie. On rend surtout hommage aux grands standards des années 1960 et 1970.
Quel genre de reprise faites-vous?
On tourne autour du jazz-rock fusion, du funk parfois, mais on a aussi quelques morceaux de blues. The Liquid Pimps, c’est, en quelque sorte, un pot-pourri de musique improvisée qu’on apprécie. On rend surtout hommage aux grands standards des années 1960 et 1970.
Des morceaux de quels artistes par exemple?
On reprend Ray Charles, „Sunshine Of Your Love“ de Cream ou encore „Caravan“ de Duke Ellington. Il s’agit, ni plus ni moins, de la musique avec laquelle on a grandi, musicalement, lorsqu’on était étudiants.
Vous n’avez pas l’intention de travailler sur vos propres compositions?
Non. J’ai mes gros projets, mes tournées, les albums que je produis depuis longtemps, dont Jeff Herr Corporation, qui a remporté le prix du meilleur groupe jazz à l’export 2015, attribué par l’association „music:LX“; on a tourné dans le monde entier. Après, j’ai formé le groupe Tele-Port, qui fera un concert à la Philharmonie en mai 2025. On est tous des professionnels, on a des engagements dans d’autres formations; on fait Liquid Pimps pour le plaisir, ça fait vivre la musique, elle est fraîche; ça permet de mettre en avant les qualités de chaque musicien. Paulo Simões joue dans BMAD ou avec Greg Lamy, Claudio Schaus avec Marly Marques; il y a aussi Romain Heck, qui est actif dans le jazz luxembourgeois depuis quarante ans; il a notamment joué deux fois à l’Eurovision. C’est du solide. The Liquid Pimps s’est construit un peu suite à mon initiative, qui n’est autre que celle de se réunir, sans pression, entre potes de longue date.
The Liquid Pimps est donc une cour de récréation.
Oui, exactement; on pourrait utiliser ce terme.
C’est également une salle de sport, pour vous entraîner?
C’est un beau pôle, qui offre la possibilité de nous retrouver, à raison de trois-quatre lives par an. Aussi, avec le label Blue Bird Music, nous faisons la programmation au „Liquid Bar“; chaque mardi, le jazz est mis à l’honneur; chaque jeudi, c’est le blues. Le fait que The Liquid Pimps démarre la saison dans ce lieu, c’est symbolique. Là, quelques jours après, je vais faire trois dates en Chine, avec le guitariste Greg Lamy. The Liquid Pimps, c’est vraiment sans prétention, sans trop d’ambition, mais avec beaucoup de cœur, d’énergie et d’émotions.
Si The Liquid Pimps était un film, ça serait lequel?
Hum, je dirais „Scarface“, la version originelle d’Howard Hawks. Ou non, disons plutôt „Pulp Fiction“, où il y a beaucoup de musique des sixties, un bon groove et une bonne vibe.
The Liquid Pimps
En concert ce mardi, le 17 septembre à partir de 20.30 h au „Liquid Bar“ (15-17, Rue Munster, L-2160 Luxembourg)
De Maart
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