Mittwoch29. Oktober 2025

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FranceUne rentrée politique et sociale particulièrement difficile attend Macron

France / Une rentrée politique et sociale particulièrement difficile attend Macron
Des défis majeurs attendent Emmanuel Macron et son gouvernement en 2023 Foto: Christophe Simon/AFP Pool via AP/dpa

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Le président Macron présentera ce soir aux Français ses vœux de nouvel an. Bien que rituel, cet exercice télévisé devrait prendre, cette année, une connotation particulière en raison de la situation internationale, avec en particulier la guerre en Ukraine, la crise énergétique et la flambée du Covid en Chine, mais aussi du fait des défis intérieurs qui attendent le chef de l’Etat et son gouvernement en 2023.

C’est au fort de Brégançon, résidence présidentielle et méditerranéenne qu’il affectionne, que M. Macron a, entre les deux week-ends de fêtes, préparé son discours de vœux – ce sera déjà le sixième depuis 2017 – et, au-delà, sa rentrée d’hiver, qui ne sera certainement pas facile. Car la gestion de plusieurs dossiers majeurs, qui serait déjà complexe s’il disposait d’une majorité parlementaire, s’annonce particulièrement délicate dans la configuration actuelle.

A commencer par celui de la réforme des retraites. Sujet brûlant, dont le traitement de fond a déjà été si souvent différé que le débat va s’engager dans un climat un peu irréel: les principaux acteurs s’affirment décidés à se battre pour ou contre le projet gouvernemental, alors que l’opinion n’y croit plus guère, même si elle continue de manifester de façon majoritaire une opposition de principe à toute hausse de l’âge de départ en retraite.

La fin du „Quoi qu’il en coûte“

Les syndicats restent vent debout contre le projet, y compris la CFDT à laquelle l’exécutif semble décidément incapable de proposer des compromis susceptibles d’entraîner, fût-ce du bout des lèvres, son adhésion. Toute le gauche politique y est également hostile, par tradition; mais aussi l’extrême droite lepéniste qui, depuis qu’elle est parvenue à séduire une bonne partie de l’électorat ex-communiste, s’est découvert un fort tropisme social.

Le gouvernement tente donc, en coulisse, de convaincre les députés LR de voter son projet; mais ceux-ci manquent pour le moins d’enthousiasme, davantage d’ailleurs pour des raisons tactiques que de fond. L’autre solution pour l’emporter malgré tout au Parlement serait d’invoquer à nouveau l’article 49-3, de préférence en présentant la réforme des retraites comme un énième texte budgétaire, pour ne pas griller l’unique „joker“ encore autorisé par la Constitution. Mais dans les deux cas, ce serait donner au vote une coloration bien peu conforme au consensus recherché; avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer en termes de manifestations et de grèves.

Second front social qui peut menacer l’Elysée et Matignon: la fin du „quoi qu’il en coûte“, comme avait dit Macron au début de la pandémie de Covid. Il s’agissait alors de rassurer les particuliers, et sans doute plus encore les entreprises, face aux risques économiques qu’allait comporter la politique sanitaire de contention de la pandémie. Et de fait, le système, de subventions en subventions, a plutôt pas mal fonctionné. Mais il a aussi considérablement aggravé la dette publique, et donc dégradé l’image financière de la France, qui doit désormais emprunter sur les marchés de capitaux à plus de 3%.

Un retour des Gilets jaunes?

Plus grave encore: le gouvernement a continué, une fois surmontées les premières vagues meurtrières du Covid, à multiplier les aides publiques. Pour faire face, cette fois-ci, à l’inflation; là aussi, avec un certain succès, puisque la hausse des prix est restée en France inférieure à la moyenne européenne. Mais à un prix, lui, terriblement lourd pour ses finances publiques. Or, on arrive, en cette fin d’année, au bout du système, pour différentes allocations du moins (notamment pour le carburant).

Un système dont les bénéficiaires, bien sûr, ne voient pas arriver le terme sans se rebiffer. Les Gilets jaunes, en particulier, annoncent une reprise de leurs actions le 7 janvier. Mais au-delà de ces revendications catégorielles, c’est un climat de grogne généralisée qui risque de se développer, dans un contexte politique où le pouvoir aurait au contraire le plus grand besoin de calme social.

Surtout si l’on tient compte d’autres chantiers auxquels le chef de l’Etat veut s’attaquer le mois prochain: l’hôpital, qui en a le plus urgent besoin, l’école, la formation, et aussi la loi sur l’immigration, sur laquelle la gauche va ferrailler ardemment dans un sens, et la droite dans l’autre. De quoi penser bientôt avec nostalgie aux jours (relativement) tranquilles de Brégançon …