25. November 2025 - 18.57 Uhr
FranceUn sondage donne Jordan Bardella vainqueur de la présidentielle
Et cela d’autant plus que la victoire du vraisemblable candidat de la formation d’extrême droite à l’Elysée (sauf sans doute si Marine Le Pen parvenait en appel à faire reculer ou annuler la mesure judiciaire d’inéligibilité qui la frappe) est annoncée – du moins si le vote avait lieu dimanche prochain – comme large dans tous les cas de figure. Et même écrasante dans l’hypothèse où il aurait à affronter celui de „La France Insoumise“ Jean-Luc Mélenchon.
Ce dernier a toujours professé que s’il était présent au second tour, alors la victoire lui serait acquise. Or, outre que pour l’instant cette présence est loin d’être attestée par les différentes enquêtes d’opinion, qui voient plutôt, à gauche, M. Mélenchon devancé au premier tour par Raphaël Glucksmann et son micro-parti social-démocrate „Place publique“, il en sortirait au contraire laminé, avec seulement 26% des suffrages contre 74 à Bardella.
Le pilonnage de LFI contre la gauche de gouvernement, qui s’est notamment déchaîné à l’occasion de l’imbroglio budgétaire, et qui devrait s’accentuer encore à l’occasion des municipales de mars, s’ajoutant à sa dérive antisémite, ont manifestement fini par détourner de son chef une part considérable de l’électorat, même face à un „péril d’extrême droite“. Cela dit, la prééminence du jeune „patron“ du RN s’exerce aussi, quoique de manière moins éclatante tout en restant claire, vis-à-vis des possibles candidats de la mouvance macroniste.
Mélenchon: „Fumisterie!“
Il battrait ainsi Raphaël Glucksmann par 58% contre 42, Gabriel Attal par 56% contre 44, et même encore Edouard Philippe, qui reste le moins mal placé à droite et au centre, par 53% contre 47. Certes, un tiers des personnes interrogées n’ont pas exprimé de choix personnel; et la montée en puissance du Rassemblement national se manifestait déjà avec insistance depuis ces derniers mois, même si la stratégie – qui semble aujourd’hui bien lointaine déjà – du „Front républicain“ de presque tous les autres partis alliés au second tour contre ses candidats avait limité sa poussée aux législatives de l’été 2024.
Autre enseignement de ce sondage: à droite, Bruno Retailleau, qui avait pourtant progressé dans l’opinion durant son passage au ministère de l’Intérieur, semble continuer à payer l’erreur commise en refusant de rejoindre le deuxième gouvernement Lecornu au motif que, pensait-il, Bruno Le Maire, son ancien collègue des Finances, en ferait lui aussi partie. Il stagne désormais à 10%, cependant qu’Edouard Philippe, qui le devance d’une assez courte tête s’ils s’opposaient l’un à l’autre au premier tour – parmi bien d’autres candidats, à l’évidence – pourrait bien payer, lui, une autre faute: celle d’avoir demandé la démission du président Macron pour la fin de l’année.
La faiblesse de ce sondage, cependant, est d’intervenir alors qu’aucune campagne officielle pour l’élection présidentielle n’a encore eu lieu, même si la question occupe déjà tous les esprits, et nourrit même, à l’évidence, bien des rêves. Jean-Luc Mélenchon, par exemple, est souvent sous-estimé, parfois lourdement, dans les enquêtes d’opinion d’avant-scrutin, notamment parce que son talent d’orateur et de débatteur lui a plus d’une fois permis des remontées spectaculaires. Il s’est contenté hier d’une réaction bien dans sa manière: „Fumisterie!“, a-t-il tonné. Mais il n’a évidemment pas dit son dernier mot, notamment dans la perspectives des élections municipales, sur lesquelles il compte beaucoup.
De Maart
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