L’histoire du temps présentUn jeune homme prometteur

L’histoire du temps présent / Un jeune homme prometteur
 Photo: Bundesarchiv, Bild 146-1970-025-28 / CC-BY-SA 3.0, CC BY-SA 3.0 de, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5482535

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Il y a exactement 80 ans, le plus doctrinaire des jeunes nazis luxembourgeois était promu à un grade qu’aucun autre de ses compatriotes n’atteindrait dans la Waffen-SS. Ce fut la culmination d’une trajectoire qui avait commencé dans les années 1930 sur les bancs de l’Athénée.

Au début de l’année 1944, un engagé volontaire de 24 ans adressa depuis le front de l’Est une lettre bouillonnante à l’un de ses amis au Luxembourg: „Mein lieber Kamerad! Heute hat mir unser Kommandeur mitgeteilt, dass mich der Reichsführer-SS mit Wirkung vom 30. Januar 1944 zum SS-Untersturmführer und damit zum Offizier in der Waffen-SS befördert hat. Ich trage somit ab heute mit Stolz die Schulterklappen eines großdeutschen Leutnants.“

Tout grisé qu’il était par sa promotion, il n’en oublia pas moins de rendre hommage à ses compagnons d’armes avec lesquels il combattait depuis des mois en Roumanie – pays qui s’était retourné contre son allié allemand fin août 1944, alors que l’Armée rouge était à ses frontières: „Es gibt keine Worte die ausdrücken was diese Männer ausstehen und leisten. Die Heldenlieder der Weltgeschichte verblassen vor der selbstverständlichen Pflichterfüllung dieser Tapferen. Dabei ist die Stimmung über jedes Los erhaben; solange wir solche Männer haben, können wir diesen Krieg nicht verlieren. Daran sollt Ihr zuhause in Luxembourg immer denken, wenn Ihr die feigen anglophilen Krämerseelen seht. Hier werde ich immer mehr überzeugt von der unantastbaren Notwendigkeit unseres endgültigen Sieges1).“

Sympathisant nazi à l’Athénée

Ce jeune officier luxembourgeois de la Waffen-SS s’appelait Charles „Karl“ K. Issu d’un milieu modeste, son père était garde forestier dans la région de Grevenmacher, cet élève brillant avait été admis à l’Athénée de Luxembourg en 1934. Il y avait côtoyé les fils de l’élite et s’était particulièrement lié avec un groupe de jeunes gens issus de bonnes familles, conservatrices pour la plupart, qui s’étaient radicalisés dans leur anticommunisme et leur antisémitisme sous l’influence de l’un de leurs professeurs, Damien Kratzenberg.

En 1936, il K. participa à la fondation de la Luxemburger Volksjugend (LVJ), organisation inspirée des Jeunesses hitlériennes, et prit la tête de sa section lycéenne. Après la guerre, un ancien camarade décrivit de cette manière le lycéen K. qu’il avait côtoyé à l’Athénée: „Er war ein durchaus begeisterter Nazianhänger. Er machte aus dieser seiner Einstellung kein Hehl. Er trug auch die HJ-Uniform. Ich glaube, bevor die HJ-Uniform da war, ging er auch im weißen Hemd und schwarzer Hose mit. Er war ein sehr intelligenter Student. Es war eine richtige Kapazität. Ich habe das Empfinden, dass er aus Idealismus sich dem Nazismus verschrieben hat2).“

L’enrôlement dans la Waffen-SS

En juillet 1940, K. devint l’un des premiers adhérents du Volksdeutsche Bewegung (VdB), parti pronazi fondé par son ancien mentor Kratzenberg. Propagandiste zélé, il fut embauché au service de presse de la Kreisleitung de Luxembourg, dans le contexte de la nazification de l’administration luxembourgeoise. Il ne se contentait pas d’y trier les nouvelles dignes d’être publiées, mais rédigeait lui-même des articles et des communiqués pour le Nationalblatt, porte-voix du Gauleiter Gustav Simon.

Une fois son baccalauréat en poche, K. s’enrôla dans la Waffen-SS. Le 15 janvier 1942, un mois après avoir obtenu sa carte de membre du NSDAP, il reçut sa première affectation. Comme de nombreux autres volontaires de guerre luxembourgeois il rejoignit la division Totenkopf. Les lettres du front qu’il écrivit à ses camarades luxembourgeois, mais aussi au Kreisleiter de Luxembourg et même au Gauleiter Simon témoignent, à l’image de celle de début 1944, de son engagement total pour le Reich nazi.

Début juillet 1944, la division Totenkopf fut transférée en Biélorussie. Elle était censée barrer la route de la Prusse orientale à l’Armée rouge, à un moment où cette dernière venait d’enfoncer les lignes allemandes. Un mois plus tard, la division participa aux combats dans Varsovie contre la résistance polonaise. A ce moment K. n’était toutefois plus en première ligne.

Un officier politique

Une lettre de la période montre qu’à cette période, il avait été de nouveau promu, cette fois-ci à un poste qui correspondait parfaitement à ses compétences et à sa ferveur idéologique: „Ich bin leider weiterhin durch die entsprechenden Befehle des Reichsführers gezwungen in der Abt. VI eines Divisionsstabes zu arbeiten. Die Abt. VI stellt in der Waffen-SS etwa die Dienststelle des jetzt in der Wehrmacht eingeführten NS-Führungsoffiziers dar und bedingt eine Sonderausbildung, die ich in zwei Lehrgängen in Berlin und Braunschweig erhalten habe. […] Grob gesehen, haben wir etwa die gleiche Aufgabe wie eine Außenstelle des Reichspropagandaamtes innerhalb einer Felddivision zu erfüllen, d.h. die gesamte weltanschauliche und politische Führungsarbeit zu lenken und zu planen. Dabei ergeben sich gerade bei der Behandlung unserer volksdeutschen und germanischen Freiwilligen die interessantesten Probleme, die mich naturgemäß stark fesseln. Die Arbeit an sich ist also schon wichtig, besonders da die Stimmung und die Haltung der Truppe die militärische Leistung aufs stärkste beeinflusst3).“

Le jeune lycéen luxembourgeois fasciné par Hitler et son régime était, à la fin de la guerre, devenu une sorte de commissaire politique nazi dans l’une des divisions les plus acharnées de la Waffen-SS. Sa mission était d’exhorter des soldats à peine plus jeunes que lui de se sacrifier pour que vive l’Europe nazie. K. lui-même se disait prêt dans sa correspondance à sombrer avec le Reich. Il se ravisa probablement. Durant les derniers mois du conflit, il fut capturé par les Alliés occidentaux dont il attendait plus de clémence que des Soviétiques.

Larmes de crocodile

Après la guerre, K. fut extradé au Luxembourg pour y être jugé. L’ancien lieutenant de la Grande Allemagne sortit alors sa plus belle plume française pour plaider sa cause auprès du Substitut du Procureur de Luxembourg:

 „Si je reconnais donc aujourd’hui que je me suis lourdement trompé et que j’ai été la victime d’une propagande diabolique et maîtresse de toutes les roueries d’une basse démagogie, qui a abusé sans scrupules de toutes les possibilités d’enthousiasme et de dévouement, je vous prie de croire que cet aveu n’est pas motivé par des réflexions opportunistes. C’est au contraire l’aboutissement final de réflexions que mon discernement de potache de 16-18 ans ne m’a pas permis de faire. Aujourd’hui j’ai repéré l’une après l’autre les fautes monstrueuses dans les fondements philosophiques d’un système barbare et inhumain auquel j’ai été amené à croire dans des circonstances indépendantes de ma volonté. J’ai fourni la preuve de ce que j’avance ici en signant en 1945 un contrat de 5 ans à la Légion étrangère, la seule formation alliée qu’il m’ait été possible de choisir et dans laquelle je suis entré comme volontaire pour l’Indochine dans l’intention de prouver ma volonté de rachat. Si j’ai une responsabilité quelconque dans les faits qui me sont reprochés et qui se situent tous avant ma majorité, je continue à les payer de ma vie brisée comme je les ai déjà payés de deux ans d’existence particulièrement dure. Veuillez agréer, Monsieur le Substitut, l’expression de mes sentiments distingués4).“

Contrairement à de nombreux anciens nazis, allemands ou autres, K. ne put échapper à ses juges en partant faire la guerre coloniale de la France en Asie du Sud-Est. En tant que propagandiste de premier plan, il avait joué un rôle trop visible. Ce fut d’ailleurs pour ses articles du début de la guerre plus que pour ses actes en tant qu’officier SS qu’il fut finalement condamné à dix années de prison et déchu de la nationalité luxembourgeoise en 1948.


1) Archives nationales de Luxembourg (ANLux), Fonds Affaires politiques (AP) K21 (Luxbg.), Extrait de lettre (non datée) de Karl K., reproduite dans le numéro du 27 janvier 1947 du quotidien „D’Unio’n“.

2) ANLux AP K21 (Luxbg.), témoignages recueillis par la Sûreté publique le 28 mai 1946, p. 3.

3) ANLux AP K21 (Luxbg.), Lettre de Karl K. au Kreisleiter du 19 août 1944.

4) ANLux AP K21 (Luxbg.), Lettre de Karl K. au Substitut du Procureur de Luxembourg du 26 juillet 1947.

Sam schmit
6. Februar 2024 - 15.31

Wirwaat den Numm net ausschreiwen ? Am Kochen Heng sengen Bicher kann souweisou jidereen en noliesen. Genau wei vill annerer hieren och. Zum beispill wien am Krich zu Ettelbreck den decksten Gielen wor.

Robert Hottua
4. Februar 2024 - 18.49

Meine Mutter wurde 1952 aus dem Gefängnis entlassen. Ob sie die luxemburger Nationalität verloren hat, weiß ich nicht.
▪ Entstehung und Entwicklung der LVJ. Emile KRIER, Deutsche Kultur- und Volkstumspolitik von 1933-1940 in Luxemburg, Bonn 1978. Seite 314ff. Im Rahmen ihres Programms der Schulung auslandsdeutscher Jugendlicher kam die RJF (Reichsjugendführung) auch mit Luxemburgern in Kontakt. Im April 1935 trat Albert KREINS mit dem Grenz- und Auslandsamt der RJF in Verbindung und nahm, auf dessen Einladung hin, in Rossitten an einem Schulungslager für auslandsdeutsche Jugendführer, sowie an der VDA-Tagung (Volksbund für das Deutschtum im Ausland) in Königsberg teil. Diese Veranstaltungen verfehlten ihre Wirkung auf KREINS nicht. "Hier wurde mir die Bedeutung einer Volksdeutschen Arbeit in Luxemburg klar", schrieb er später darüber. Doch sein Einsatz stieß in Luxemburg auf Unverständnis, und es gelang ihm nur einige wenige Jugendliche zur Mitarbeit zu gewinnen. Von Mitgliedern der HJ (Hitlerjugend) aus Deutschland erhielten sie Schulungsmaterial und Heimabend-Mappen. Pfingsten 1936 kamen diese nationalsozialistisch gesinnten Luxemburger in einer Jugendherberge bei Echternach zu einem Sport- und Schulungslager zusammen, das von einem Beauftragten der RJF geleitet wurde. Dieses Lager "brachte die letzte Klärung", und aus dem Kreise der Lagerteilnehmer "entstand in der Folgezeit in ständiger Zusammenarbeit mit der RJF die Luxemburger Volksjugend (LVJ)." Albert KREINS nahm 1936 noch auf Einladung der HJ an einem nationalpolitischen Lehrgang für ausländische Jugendliche in der Nähe von Passau teil. Den letzten Anstoß zur Errichtung einer nationalsozialistischen Jugendgruppe gab der Reichsparteitag der NSDAP von 1936. An diesem "Parteitag der Ehre" nahmen drei Luxemburger als Gäste der Reichsjugendführung teil: Albert COLLING, Albert KREINS und Adolf M. WINANDY. Zurück in Luxemburg fand am 18.9.1936, in Anwesenheit von siebzehn Personen, die Gründungsversammlung der "Luxemburger Volksjugend" statt. (…) Ihr Ziel bestand darin, "den Kampf aufzunehmen gegen die Demokratie und die Feinde des Deutschtums." Sie wollte ferner gegen die "parteipolitische Verhetzung der Jugend" vorgehen und "die Luxemburger Jungen und Mädel unter dem Banner der germanischen Lebensrune (...) vereinigen. Diese Maßnahmen sollten einer "Erneuerung Luxemburgs aus dem Geiste des Nationalsozialismus" dienen, "doch hatte die Gruppe kein positives Ziel hinsichtlich der Gestaltung Luxemburgs oder dem, was aus Luxemburg werden sollte." Fester Punkt im Programm war allein die positive Einstellung zu Deutschland und dem deutschen Nationalsozialismus. Ihr Ideal war es, "das NS-Gedankengut in möglichst unverfälschter Form in Luxemburg zu pflegen." (…) (Seite 322) Vom "Volksdeutschen Wesen ihrer Heimat" überzeugt, glaubten die Mitglieder des "Sturmtrupp Lützelburg", ihr Volksstamm müsse unter irgendeiner Form wiederum Anteil an dem Schicksal des deutschen Volkes in seiner Gesamtheit nehmen, um nicht vollends geistig und seelig zu veröden.'' Sie fühlten sich mit den "Volksdeutschen" in Eupen-Malmedy und Elsass-Lothringen verbunden, sie nahmen an, mit denen "gemeinsam als Vorposten des Reiches auf deutschem Volksboden" zu stehen. Die wichtigste Aufgabe war es nun, einmal alle "deutschdenkenden" Luxemburger zu sammeln, um dann als einheitliche Front ankämpfen zu können gegen die "Mächte", die das Deutschtum in Luxemburg vernichten wollen.
Zugleich sollte dieser Zusammenschluss und das Zusammentreffen mit Gleichgesinnten helfen, gegen den "Gesinnungsterror" vorzugehen, dem einzelne ausgesetzt seien. Sodann wollte der "Sturmtrupp Lützelburg" seine Mitglieder schulen und ausbilden. Er bemühte sich, sie mit dem Dritten Reich und den Fragen des Deutschtums vertraut zu machen. Die Pflege des "Gedanken der völkischen Verbundenheit mit dem Grossdeutschen Reich auf der Grundlage des NS-Ideengutes" war ein zentraler Punkt der Aufgaben und der Erziehungsziele der Gruppe. Der "Sturmtrupp Lützelburg" baute auf "nationalsozialistischen Grundsätzen" auf und verstand sich als eine "Art Stoßtrupp der nationalsozialistischen Bewegung in Luxemburg." Dieses Engagement für den NS ging sogar soweit, dass sie HITLER als ihren Führer anerkannten. Nach dem missglückten Attentat auf HITLER am 8.11.1939, übersandten einige Exponenten des "Sturmtrupps" am 15.11.1939 ein Telegramm an HITLER, worin es hieß: "Fünfzig junge Luxemburger bekunden ihre Entrüstung über das heimtückische Attentat von München. Sie geben ihrer Freude darüber Ausdruck, daß der Führer dem Gesamtdeutschtum erhalten blieben ist." Dieses Telegramm kam einer Anerkennung der Autorität Hitlers über das "Luxemburger Deutschtum" - was für den "Sturmtrupp Lützelburg" soviel bedeutete wie über die Mehrheit der Luxemburger - gleich. Diese Situation wußte das Reich auszunutzen und auf Vorschlag der deutschen Gesandtschaft wies das Auswärtige Amt sie an, der Jugendgruppe, durch Vermittlung von Professor KRATZENBERG, den Dank des Führers für ihr Telegramm zu übermitteln, eine Geste, die sicherlich ihre beeindruckende und stimulierende Wirkung auf die Jugendlichen nicht verfehlte. Mit einem derart offenen Bekenntnis zu Deutschtum, Nationalsozialismus, Großdeutschland und dem Führer Adolf HITLER war bisher noch keine luxemburgische Jugendgruppe aufgetreten. Aus diesen Gründen war sie eine für Deutschland ernstzunehmende Gruppe, die man "pfleglich" behandeln musste. Der deutsche Gesandte vertrat den Standpunkt, dass man von außen in deren Entwicklungsprozess nicht eingreifen dürfe, warum er selbst und die Mitglieder der Gesandtschaft mit der Gruppe nicht in Verbindung treten würden. In diesem Punkte kam er einem "ausdrücklichem Wunsche" der Jugendgruppe nach, die jede "offizielle Verbindung mit Deutschland" vermied, und dem Gesandten mitgeteilt hatte, sie wolle auch "zunächst jede offizielle Verbindung mit deutschen Parteikreisen vermeiden, um Schwierigkeiten seitens der Luxemburger Regierung aus dem Wege zu gehen. Die Jugendlichen wollten ohne Hilfe von außen, weder finanzieller noch sonstiger Art, ihre Arbeit in Luxemburg durchführen. Doch durch die Person von Professor KRATZENBERG , der der Betreuer der Gruppe war, konnte der Gesandte trotzdem "jede gewünschte Einwirkung auf die jungen Leute ausüben lassen." (…)
MfG
Robert Hottua