Donnerstag25. Dezember 2025

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FranceSemaine délicate pour Bayrou: Motion de censure, Cour des Comptes … et scandale?

France / Semaine délicate pour Bayrou: Motion de censure, Cour des Comptes … et scandale?
Le premier ministre français François Bayrou  Photo: AFP/Ludovic Marin

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C’est une semaine délicate qui s’ouvre ce lundi pour François Bayrou. Il est vrai que le premier ministre français n’en aura guère connu de sereines depuis qu’il a été nommé à Matignon, le 13 décembre dernier … Mais il va affronter cette fois-ci trois affaires qui le concernent assez personnellement.

La première, strictement parlementaire, aurait pu être la plus préoccupante pour lui, puisqu’il s’agit d’une nouvelle motion de censure. Le PS a en effet l’intention d’en déposer une, peut-être dès cet après-midi. Il ne s’agit plus d’une réplique à un engagement de la responsabilité gouvernementale en vertu de l’article 49-3 de la Constitution, mais d’une mise en œuvre d’un dispositif plus modeste, quoique potentiellement tout aussi redoutable, celui de l’article 49-2 (on admirera au passage l’inventivité des constituants de 1958!). A savoir la faculté, pour des députés, de soumettre aux voix de leurs collègues un texte renversant le gouvernement sur tel ou tel sujet – en l’occurrence le fait que François Bayrou ait récemment parlé de „sentiment de submersion migratoire“ dans l’opinion, occasion pour l’opposition de critiquer également l’ensemble de sa politique d’immigration.

Pourtant, cette démarche est sans risque pour le gouvernement et son chef: le Rassemblement national a fait savoir qu’il ne voterait pas la motion du PS, ce qui n’a rien de surprenant puisque les lepénistes ne cessent eux-mêmes de dénoncer ladite „submersion“ dans leurs discours, leur seul reproche à M. Bayrou en la circonstance étant qu’ils jugent son propos incomplet et tardif. Curieusement, les socialistes eux-mêmes ne tiennent pas du tout au succès de leur texte, qui ouvrirait une nouvelle crise sur un sujet où, qui plus est, ils savent bien que M. Bayrou n’a fait qu’exprimer un sentiment très répandu dans l’opinion, à tort ou à raison.

Deuxième dossier délicat pour ce dernier: la Cour des Comptes, qu’il avait chargée d’une „mission flash“ pour étudier le financement de tous les régimes de retraites avec des projections sur leurs besoins de financement à échéance 2035 et 2045, va rendre public mercredi le résultat de ses travaux. Il s’agit en fait de la première étape d’un marathon de négociations, qui se déroulera tous les jeudis après-midi pendant au moins trois mois, entre partenaires sociaux pour rouvrir le chantier de la réforme des retraites de 2023, si controversée, en veillant cependant à „ne pas dégrader l’équilibre financier du système“. L’ambition affichée par M. Bayrou était d’établir „un constat fondé sur des chiffres indiscutables“. Or, selon de premières indiscrétions encore invérifiables, il n’est pas sûr que ledit constat facilite la tâche du gouvernement dans les jours et les semaines à venir.

L’affaire de Bétharram

Enfin, François Bayrou doit faire face, depuis quelques jours, à une affaire plus personnelle, qui devrait alimenter dès demain quelques virulentes „questions au gouvernement“ au Palais-Bourbon: celle d’un pensionnat catholique, Notre-Dame de Bétharram, installé dans sa ville de Pau et où ont très certainement eu lieu, dans les années 1990 au moins, des actes de violence, y compris sexuelle, contre des jeunes élèves de la part de prêtres.

Or pendant une partie de cette période, M. Bayrou était ministre de l’Education nationale. Mais il a assuré n’avoir eu aucune connaissance des faits, avant de mentionner qu’il y avait tout de même eu une enquête sur le sujet, sans résultat probant. Ses propres enfants étaient scolarisés dans cet établissement, où sa femme enseignait le catéchisme: il lui est donc difficile de prétendre n’avoir rien su; mais tout aussi difficile d’imaginer qu’il y aurait laissé ses propres enfants …

Il a rencontré des victimes (aujourd’hui largement adultes, bien sûr) samedi à Pau et semble les avoir plutôt convaincus; une nouvelle enquête va être ouverte, avec des moyens renforcés. Mais LFI demande sa démission immédiate, et Olivier Faure, premier secrétaire du PS, estime que s’il a, en son temps, participé à l’omerta en faveur de ce pensionnat religieux, il doit en effet quitter son poste.