10. November 2025 - 19.08 Uhr
FranceSarkozy remis en liberté – jusqu’à la Cour d’appel
Lequel a estimé que cet emprisonnement – anticipé, puisque la norme judiciaire, certes laissée à l’appréciation du tribunal, est que l’on ne rejoigne sa cellule qu’une fois que la Cour d’appel a confirmé le jugement, si elle estime devoir le faire – n’était pas fondée en droit. Elle se justifie en effet par le souci d’empêcher l’accusé, devenu condamné, de profiter de cette liberté provisoire pour recommencer, fuir, ou chercher à suborner d’éventuels témoins.
Cette décision favorable à Nicolas Sarkozy n’anticipe naturellement en aucune façon l’arrêt en appel, qui sera prononcé en mars prochain, et donc ne prétend aucunement contredire, ni à plus forte raison effacer, quant au fond de l’affaire, celui de la cour qui avait statué en première instance.
Nicolas Sarkozy n’est donc pas „blanchi“ des accusations qui avaient été formulées contre lui, et qui avaient conduit à sa condamnation, même si aucune preuve ni aucun témoignage, de l’aveu même du Tribunal correctionnel de Paris, n’avaient pu être relevés contre lui au terme d’une enquête qui avait tout de même duré dix ans. C’est à la Cour d’appel qu’il conviendra de reprendre l’ensemble du dossier, avec peut-être, à la fin de ses propres délibérations, un verdict qui serait aussi sévère, voire plus, comme le cas s’en est produit plus d’une fois.
„La prison, c’est très dur“
Mais dans l’immédiat, cette remise en liberté vient évidemment constituer pour l’ancien président de la République – même s’il n’en était là ni à sa première affaire judiciaire, ni à sa dernière – une bouffée d’oxygène. „La prison, c’est très dur, c’est éreintant même“, a-t-il déclaré au président de la cour par visio-conférence hier matin. Elle vient aussi soulager, outre bien sûr sa famille et ses amis politiques et personnels, un certain nombre de professionnels de la Justice. Qui, au-delà de leur regard sur la culpabilité éventuelle de l’ex-locataire de l’Elysée, trouvaient tout de même que cette décision d’incarcération quasi immédiate avait quelque chose qui sortait du droit commun. Dans ses réquisitions, l’avocat général lui-même ne s’était d’ailleurs pas opposé à cette remise en liberté provisoire.
Laquelle va s’accompagner d’une interdiction de quitter la France jusqu’au procès en appel, et aussi – petit règlement de compte des magistrats avec leur ministre? – de rencontrer le garde des Sceaux, Gérald Darmanin. Ce dernier s’était cru autorisé à venir s’entretenir avec l’illustre détenu dans sa cellule de la prison de la Santé, durant trois quarts d’heure, à l’occasion d’une visite plus générale de l’établissement carcéral pour s’assurer de la sécurité. Laquelle était assurée en permanence, outre par l’ensemble du personnel pénitentiaire, par deux inspecteurs de police du SPHP (Service de protection des hautes personnalités) se relayant par roulement. Un dispositif assez peu apprécié de l’administration de La Santé.
M. Sarkozy, en tout état de cause, n’est donc aucunement libéré ni innocenté; mais il a du moins pu renouer, dès le début de l’après-midi d’hier, avec une certaine liberté d’aller et venir – il a aussitôt regagné l’hôtel particulier parisien de son épouse Carla Bruni – et pourra passer les fêtes en famille. Avec, tout de même, la sensation d’avoir au-dessus de sa tête une épée de Damoclès qui répond au nom plus judiciaire que poétique de Cour d’appel de Paris.
De Maart
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