Mittwoch29. Oktober 2025

Demaart De Maart

FranceRéélue à la tête du RN, Marine Le Pen exclut tout „retour au Front national“

France / Réélue à la tête du RN, Marine Le Pen exclut tout „retour au Front national“
Jordan Bardella assurera l’intérim pour le temps de la campagne pour l’Elysée de Marine Le Pen  Photo: AFP/Valentine Chapuis

Jetzt weiterlesen!

Für 0,99 € können Sie diesen Artikel erwerben:

Oder schließen Sie ein Abo ab:

ZU DEN ABOS

Sie sind bereits Kunde?

Le congrès du Rassemblement national s’est achevé hier après-midi à Perpignan avec un long discours de Marine Le Pen. Celle-ci venait d’être réélue à sa présidence par plus de 98% des militants, mais a annoncé qu’elle céderait sa place, pour le temps de la campagne pour l’Elysée, à Jordan Bardella, l’une des étoiles montantes du RN, âgé de 25 ans.

Ce devait être le congrès du triomphe, une semaine après le second tour d’élections locales où les lepénistes partaient largement favoris, et corollairement celui du grand lancement de la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Après la rude déconvenue des régionales et des départementales, qui ont vu le pourcentage de suffrages et le nombre d’élus du RN décroître spectaculairement, le climat était forcément un peu différent ce week-end à Perpignan.

Interrogés par les journalistes dans les couloirs du palais des congrès de la cité catalane, les militants et même les cadres ne cachaient pas toujours leur désenchantement. Pourtant, „Marine“, dont le prénom allait être si souvent scandé par la foule de délégués qui s’y pressait, semble avoir relativement bien réussi à regonfler le moral des troupes. Lesquelles lui ont d’ailleurs assuré – en l’absence d’adversaire déclaré, il est vrai – une réélection triomphale. Et son long discours de clôture a très souvent été acclamé, avant d’être salué par une longue ovation debout.

Rien que d’habituel dans les congrès de la formation d’extrême droite, bien sûr; mais dans le présent contexte post-électoral, il était tout de même sensible que la base du RN tenait à présenter un visage plus positif que ne le prédisaient beaucoup. Mme Le Pen elle-même ne s’est d’ailleurs pas privée du plaisir de déclarer à l’orée de son allocution finale: „J’ai lu dans la presse que vous étiez moroses, je suis heureuse de voir que ce n’est pas le cas!“  Mais au-delà de ce constat, on devrait retenir trois choses de ce congrès.

Trois leçons

La première est qu’en dépit des états d’âme suscités par les derniers scrutins, c’est bien Martine Le Pen, et elle seule, qui est aujourd’hui en position de conduire le RN à la bataille présidentielle. Sa réélection de type soviétique, mais aussi la tonalité de son discours et les réactions de la salle en témoignent. „Je veux être, pour nos compatriotes, la candidate puis la présidente des solutions concrètes, nous devons incarner cette alternance politique dont la France a besoin!“, s’est-elle écriée. Etant tout de même entendu qu’il ne suffit pas de scander inlassablement „Marine présidente!“ et „On va gagner!“ pour que ces vœux militants se transforment, au printemps prochain, en réalité …

Deuxième observation: Mme Le Pen a clairement tranché le débat interne qui semblait se dessiner entre deux stratégies. La première était de poursuivre la „dédiabolisation“ du parti et l’ouverture à des personnalités certes proches, mais formellement extérieures. Et la seconde, au contraire, de „revenir aux fondamentaux“, comme l’y avait invitée son père Jean-Marie Le Pen, le patriarche du clan étant manifestement exaspéré de voir sa fille prendre quelque distance avec les thèmes obsessionnels dont avait fait son fonds de commerce électoral. „Nous ne reviendrons pas en arrière, il n’y aura pas de retour au Front national!“, a précisé Marine Le Pen, qui entend bien prolonger au contraire la politique de (relative) ouverture qu’elle a adoptée ces derniers mois.

Ce qui – troisième leçon de ce congrès du RN – devrait se traduire par un nouvel assouplissement progressif des lignes directrices du discours lepéniste, pour rassembler plus largement en vue de l’élection présidentielle. Les critiques au canon contre l’UE sont ainsi passées au second plan, et c’est désormais „la politique migratoire“ suivie depuis des décennies, plutôt que les immigrés eux-mêmes, qu’elle met en cause. Reste une évidente faiblesse du discours de Marine Le Pen sur l’économie, qui lui avait coûté si cher lors de son face-à-face avec Emmanuel Macron entre les deux tours et sur laquelle elle ne livre à peu près rien de ses analyses et propositions.

HTK
5. Juli 2021 - 20.10

Femme fatale traquée par la justice. Plus de Front National? Mon oiel.