Donnerstag11. Dezember 2025

Demaart De Maart

Forum de René Kollwelter„Pontius Pilatus“, alias Petit Luc – Pourquoi et comment il a sacrifié, voire liquidé un ministre…

Forum de René Kollwelter / „Pontius Pilatus“, alias Petit Luc – Pourquoi et comment il a sacrifié, voire liquidé un ministre…
Premierminister Frieden hatte am Montag kurzfristig die Presse ins Staatsministerium gerufen Foto: Editpress/Hervé Montaigu

Actualité oblige, parlons d’abord des circonstances du remaniement ministériel, suite au limogeage déguisé du ministre des Sports!

Ponce Pilate, d’après l’Evangile selon St-Mathieu, était un Procurateur romain qui, devant la violence populaire, „prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, et dit: je suis innocent du sang de ce juste, c’est votre affaire“. Dans le dictionnaire on nous explique que l’expression Ponce Pilate est une expression nominale qui, bien que responsable d’un acte, en rejette la responsabilité sur le compte d’autrui.

En effet, la prestation et les explications du premier ministre Petit Luc (de plus en plus petit) à l’occasion de l’annonce du limogeage déguisé, donc du départ du ministre Mischo, étaient peu convaincantes, voire étonnantes. En fait ce dernier a été démissionné. Depuis des mois il n’a cessé de démontrer son incompétence, il a acquis rapidement la réputation d’être le roi des boulettes, que ce soit comme ministre des Sports ou, pire, comme ministre du Travail. Il n’avait jamais la main heureuse dans quasi toutes les décisions qu’il a prises. Il y a des gens comme ça. Vous leur confiez une voiture pour traverser le Sahara, et ils sont capables de se prendre en pleine figure le seul arbre qui se trouve dans ce désert immense. Une vraie performance!

Mais ne tirons pas sur une ambulance.

René Kollwelter est un ancien conseiller communal et ancien député
René Kollwelter est un ancien conseiller communal et ancien député

Ce sont surtout les explications de Petit Luc, de plus en plus petit, qui ont attiré mon attention. A la question s’il avait connaissance des détails du dossier au sujet du Musée des sports qui, finalement, ont coûté la tête au ministre en question, il a répondu texto devant la presse: Je n’ai pas eu connaissance de tous les éléments de ce dossier. Mensonge éhonté, oserais-je affirmer, ou incompétence notoire. Depuis plus d’une semaine la presse a regorgé d’éléments et de détails du dossier Musée des sports, depuis plus d’une semaine il était de notoriété que ce dossier contenait des éléments brûlants, voire explosifs, voici que le chef du gouvernement, CEO autoproclamé mais en fait un jouet ou un guignol des sbires de la Chambre de commerce et autres, n’a pas eu le loisir d’étudier en profondeur un dossier qui était à la Une de la presse depuis des jours et qui menaçait, sinon un de ses ministres, l’ensemble du gouvernement.

Comme disait le général de Gaulle: „Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages!“ Petit Luc veut-il nous prendre pour des cons? Son affirmation calme peut-être quelques esprits ou quelques godillots de son parti, mais elle est inacceptable pour le commun des mortels et pour l’opinion publique.

Mischo ou Petit Luc?

Sachez que Petit Luc avait tout le week-end pour prendre connaissance, en détail, de ce dossier hautement explosif. Il aurait mieux fait de se pencher sur ce dossier que de s’adonner à une de ses occupations favorites, d’après ses propres dires, se promener dans la forêt (sic). Personnellement je penche plutôt pour l’expression luxembourgeoise „Hien ass komplett am Bësch“, si vous voyez ce que je veux dire. Attention: le souci majeur de Petit Luc, de plus en plus petit, était de sauver d’abord sa propre tête qui risquait également gros. C’était Mischo ou lui! Donc pourquoi pas un mensonge pour botter en touche et sauver sa peau, ça ne coûte rien.

Un premier ministre a-t-il le droit de se dédouaner si facilement? Son devoir élémentaire n’aurait-il pas dû consister à bûcher le dossier Musée des sports dans tous ses détails le dimanche, au lieu de jouer (mal) le rôle de l’innocent le lundi?

Si effectivement le premier ministre n’a pas pu prendre le temps d’étudier en profondeur le dossier sous rubrique pendant le weekend, il s’agit tout simplement d’une faute d’appréciation grave, oui d’une faute professionnelle qui mérite, excusez du peu, sanction, c’est-à-dire, démission.

Pensez-vous! Il préfère s’accrocher à son siège et continuer à jouer merveilleusement bien le rôle du plus mauvais premier ministre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le temps est propice à un nouvel exil doré, ses amis du Qatar, retour d’ascenseur oblige, auraient pu lui ouvrir les bras pour une pige confortable, identique à sa première il y a des années à Londres. Avec un gros salaire et un petit job insignifiant, pourquoi pas? Le futur ministre du Travail et celui des Finances n’attendent que le futur dérapage incontrôlé de Petit Luc pour le remplacer et lui faire cadeau d’un ticket d’avion aller pour Doha. Pourvu qu’il saisisse l’occasion!

Les contours de la société idéale de Petit Luc

Le texte suivant n’a pas, à première vue, de lien direct avec ce qui précède, encore que! Mais si vous voulez connaître le bonhomme appelé Petit Luc, rien de mieux que de raconter des anecdotes à son sujet.

Allons-y!

Il y a quelques semaines j’avais la chance de présenter mon dernier bouquin sur le stand de la Lëtzebuerger Revue aux journées du livre à Walferdange. Quelle ne fut pas ma surprise de voir débarquer, sur l’estrade officielle, tout d’un coup notre premier ministre bien aimé. C’était d’abord une surprise agréable de voir ce bonhomme se pointer à une manifestation sans objet financier, une chose plutôt rarissime chez ce personnage qui préfère les milieux bancaires et qui me rappelle de plus en plus un notaire de Province. Oui, il m’est déjà arrivé de le comparer au notaire Maître Guillaumin, du roman de Flaubert „Madame Bovary“.

Est-ce un compliment, pas sûr …

Les mauvaises langues disent que désespérément Petit Luc aurait cherché, en vain, à Walferdange, à acquérir le livre de Gabriel Zucman „Le triomphe de l’injustice“, qui propose d’introduire un impôt de 2% sur les ultrariches …

A Walferdange je ne l’ai pas vu venir ni partir. A-t-il pris une porte dérobée pour ne pas trop se mêler à la populace, à la plèbe, comme on disait chez les Romains pour désigner les citoyens qui n’appartenaient pas à l’aristocratie? Vieux jeu, temps révolus, me diront certains. Pas du tout, répondrais-je. L’aristocratie d’aujourd’hui, économique et financière, à Luxembourg comme ailleurs, constitue la frange de la population qui, souvent, est née avec une cuillère en or dans la bouche, a ses ronds de serviette dans des lieux normalement inaccessibles pour le commun des mortels, a des habitudes de luxe, peine à gérer son portefeuille d’actions et de placements, bien protégés par des parlementaires aux petits soins pour les nantis, surtout au niveau de l’imposition, ceux qui doivent tout à leur héritage, merci Papa!

Je ne parlerai même pas de leurs lieux de villégiature sur la Côte d’Azur et/ou à Majorque ou ailleurs, sachant qu’au Luxembourg, des tonnes de salariés, des non-électeurs pour la plupart, se lèvent un cul énorme pour joindre les deux bouts à la fin de chaque mois, car bénéficiaires du salaire social minimum et victimes de loyers démesurés.

Jean-Claude, reviens vite!

Sachez que la majorité politique actuelle, CSV-DP, est en place pour défendre le statu quo ou mieux, si possible, pour faire marche arrière au sujet de certains acquis sociaux. Que, surtout, rien ne bouge dans le sens d’un progrès social quelconque, le mot d’ordre est rétropédaler pour que des franges importantes, ne bénéficiant pas du statut d’électeur pour la plupart, souffrent encore davantage, constatent que le fossé qui sépare les nantis et les autres, les riches et les pauvres, s’agrandit davantage tous les jours. Voilà donc qu’au moment où des milliers de concitoyens souffrent de la vie devenue trop dure, trop chère, presqu’insupportable, nous avons un premier ministre qui s’en fout complètement, qui ne démontre même pas un minimum d’empathie.

Jean-Claude, reviens vite, ils sont devenus fous et ne possèdent plus aucune forme de solidarité ou de confraternité!


Anmerkung

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