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René Kollwelter, ancien député et ancien conseiller d’état, écrit dans un article consacré à Léon Gloden, paru dans le Tageblatt, que notre ministre de l’Intérieur tourne en orbite autour de son nombril. Enfin, métaphoriquement. Mais c’est une expression nouvelle que R. Kollwelter trouve magnifique et qui plus sérieusement décrit une maladie incurable, dont Léon Gloden serait atteint. Ou une maladie psychiatrique. Ou les deux à la fois. Je n’ai pas bien compris. Quelque chose de très grave en tout cas. Il s’agit du nombrilisme, une maladie qui induit l’égocentrisme et le narcissisme comme des métastases en quelque sorte. Et quand R. Kollwelter adresse ses réprimandes au petit Léon, comme il appelle affectueusement son ministre préféré, pour son énième bêtise, on sent que cela vient droit du cœur, mais sans nuances pour autant. Qui aime bien, châtie bien. Tout y passe: des actes anticatholiques, des interventions illégales, arrogantes, méprisantes, inhumaines, bêtes et méchantes, des mensonges répétés, des interprétations juridiques douteuses et aléatoires, voire carrément fausses, une prise de pouvoir complètement ratée.

Léon Gloden aurait même réussi à crever un plafond négatif. Une image forte, telle que R. Kollwelter aime les manier, comme cette théorie par rapport au nombrilisme qui ferait „référence à soi directement ou indirectement à soi“, faisant écho à la théorie quantique de l’incertitude. R. Kollwelter une fois lancé, peut nous mener loin.

Il veut enfin en arriver au fait et cite en exergue d’abord Einstein qui dit, si les faits ne correspondent pas à la théorie, changez les faits, et ensuite Lénine, l’éminent idéologue soviétique qui dit que les faits sont têtus, sauf que de Lénine jusqu’à Poutine, les faits, loin d’être têtus, sont liquides. Dans notre cas, le fait se résume à ce que Léon Gloden s’est fendu d’une vidéo promotionnelle „avec une mise en scène pour le moins extensive de sa limousine allemande“.

Je reste anéanti devant l’étendue de l’insignifiance du désastre. Reprenant mes esprits, je continue la lecture et voilà que j’arrive au moment ou l’intrépide R. Kollwelter dit que le fait que le ministre se met en scène avec une grosse berline allemande rappelle en creux, non pas comme il dit „une vidéo publicitaire pour cette marque de voitures allemande“, mais un film payant d’une heure projeté dans nos cinémas, où celui qui se mettait en scène dans sa grosse limousine ne s’appelait pas James Bond, mais Jean Asselborn. „Foreign Affairs“.

Comme quoi les scandales se suivent et se ressemblent étrangement.

Je ne me rappelle pas avoir lu une attaque virulente de R. Kollwelter contre le film promotionnel d’un ministre en poste. Mais au vu de son intransigeance intellectuelle, il l’a certainement fait et j’ai dû oublier tout simplement.