Mittwoch5. November 2025

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LeserforumNi câlin verbal, ni verbe câlin – quand l’école coupe le lien affectif

Leserforum / Ni câlin verbal, ni verbe câlin – quand l’école coupe le lien affectif
 Photo: AFP

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De 7.30 à 18.00 h, certains écoliers passent la journée entière sans pouvoir recevoir le moindre message de leurs proches. L’interdiction uniforme de l’usage du smartphone en milieu scolaire prive l’enfant d’un lien essentiel – humain, affectif, fondamental.

L’école semble oublier que l’enfant a des droits. Être coupé de tout contact avec sa famille pendant de longues heures, plusieurs jours par semaine, prive l’écolier d’un espace humain fondamental: la tendresse des siens.

Depuis le 21 avril 2025, un règlement grand-ducal fixe clairement les règles: „L’utilisation par les élèves des appareils électroniques mobiles ou autres appareils similaires susceptibles de disposer d’une connectivité internet, est interdite dans l’enceinte de l’école.“ Ce texte, pris en application de l’article 46 de la loi scolaire de 2009, donne une base légale formelle à cette interdiction, là où auparavant régnaient les règlements intérieurs ou les circulaires ministérielles.

Mais cette légalité ne suffit pas à légitimer pleinement une mesure qui affecte des milliers d’enfants chaque jour, et qui restreint l’exercice d’un droit fondamental garanti par la Constitution du Luxembourg (art. 30): „Toute personne a droit à l’inviolabilité de ses communications. Aucune restriction ne peut être apportée à ce droit, sauf dans les cas prévus par la loi et sous les conditions et contrôles qu’elle détermine.“

C’est ici que le bât blesse. Car cette interdiction, bien qu’encadrée légalement, s’applique uniformément, sans distinction d’âge, de maturité ou de besoins individuels. Pour les enfants scolarisés en journée longue, cela revient à une privation prolongée de tout contact familial, sans alternative. Ni recours prévu. Ni évaluation individuelle. Ni encadrement affectif. Juste une interdiction – sèche, impersonnelle, totale.

L’exception pédagogique ou médicale existe, certes. Mais elle ne couvre pas ce qui fait le cœur des relations humaines: le besoin d’un mot encourageant, d’un lien, d’un message rassurant d’un parent, au milieu d’une journée continue. Interdire systématiquement cet accès, sans nuance, n’est pas une mesure éducative. C’est une mesure de rupture. Des structures scolaires dignes d’un État de droit ne peuvent éduquer à la citoyenneté tout en déconnectant l’enfant de ses droits les plus élémentaires. Il est temps de rouvrir le débat – non sur la technologie, mais sur la place réelle des droits fondamentaux de l’enfant dans nos institutions.