Dienstag21. Oktober 2025

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FranceMélenchon se rêve toujours premier ministre

France / Mélenchon se rêve toujours premier ministre
Jean-Luc Mélenchon s’est recommandé dès le premier tour des présidentielles comme futur premier ministre Photo: AFP/Christophe Archambault

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Dans les petites et grandes manœuvres de cette période d’avant-législatives, si beaucoup s’interrogent à droite sur la stratégie à adopter à l’égard de La République en Marche d’Emmanuel Macron, après la très sévère défaite de la candidate LR à la présidentielle, à gauche c’est l’offensive de Jean-Luc Mélenchon qui retient surtout l’attention.

Mélenchon qui affiche, au sens propre comme on peut le voir sur les murs des villes de l’Hexagone, son intention de devenir premier ministre, bien qu’il ne soit arrivé que troisième au premier tour de l’élection présidentielle. Troisième, oui, mais très largement en tête des candidats de gauche et d’extrême gauche, font valoir ses supporters, qui ajoutent volontiers que ses talents de tribun – indéniables – en font aussi, en attendant les législatives, le leader tout désigné de l’opposition.

Tout désigné? Auto-désigné, en tout cas. Son parti, La France Insoumise, a lancé à l’ensemble des formations de gauche, des micro-partis trotskistes au PS et aux Verts, un appel à „l’Union populaire“ qui ressemble beaucoup à un ultimatum. Car fort de son capital de voix, on sent bien que Mélenchon ne fera aucun cadeau, localement, dans les circonscriptions, à ceux qui ne se rallieraient pas à lui.

Sans doute ne peut-il ignorer que, tout comme pour Marine Le Pen à l’extrême droite, il a bénéficié du réflexe de „vote utile“ si largement encouragé par les sondages: au fur et à mesure que se développe la campagne, les électeurs ont tendance à rallier les candidatures en hausse, même si elles ne leur plaisent que très incomplètement. Dans le cas du chef de LFI, il y avait aussi le souci de voir enfin, pour le second tour face à Macron, un finaliste de gauche à la place de Marine Le Pen.

Distribuer les circonscriptions

Il n’empêche: c’est le parti de Mélenchon qui convoque les représentants des autres, un par un, pour discuter des conditions de leur ralliement aux législatives, et distribue les circonscriptions à ceux qui ne sont pas trop rétifs à cette „Union populaire“ dont le programme serait pourtant singulièrement éloigné du leur. Pourtant, sur l’Europe, sur la laïcité, sur un certain nombre d’éléments de la politique sociale (dont l’âge de la retraite ou le montant du SMIC), leurs vues sont plus que divergentes. Mais certains semblent prêts à renoncer à leurs propres valeurs pour sauver ce qui, selon leur analyse, peut encore l’être de leur représentation parlementaire, donc de leur parti et de son financement.

Des désaccords demeureront. Une coalition n’est pas une soumission, chacun conservera son identité.

Olivier Faure, premier secrétaire du PS

Curieusement, et contrairement aux communistes, c’est le cas des socialistes, en tout cas de leur direction actuelle. „Des désaccords demeureront. Une coalition n’est pas une soumission, chacun conservera son identité“, veut ainsi croire Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. On l’avait pourtant connu plus combatif face à un Mélenchon qui a toujours poursuivi son ancien parti d’une haine vigilante, et à qui il semble chercher à donner, en lui attribuant (puisque c’est désormais lui qui décide, ou peu s’en faut) un nombre très réduit de circonscriptions.

Répartition dans laquelle on se demande d’ailleurs ce que deviendront les élus socialistes sortants … Quant à l’ex-président Hollande, il ne mâche pas ses mots contre une telle perspective, et pourrait même envisager de se présenter tout seul, sous une étiquette restant à déterminer, sans doute dans son ancienne circonscription corrézienne.

L’ambition d’un „troisième tour“

Quant aux Verts, si leur candidat à la présidentielle, Yannick Jadot (dont il se murmure qu’il pourrait être approché par l’Elysée pour prendre des responsabilités gouvernementales) était et reste, notamment en raison de son attachement à l’Europe, hostile à la soumission à Mélenchon, son successeur Julien Bayou n’éprouve manifestement pas les mêmes scrupules.

Hier matin sur France 2, il n’a pas hésité à se féliciter que „l’accord soit en vue“ avec LFI. Et il a évoqué la possibilité que demain, pour le 1er mai, les deux formations „défilent sous la même bannière, Union populaire et écologiste, par exemple, ce qui serait un signal pour lancer le troisième tour de la présidentielle“.

Revoilà donc, une fois encore, lâché l’aveu: faire des élections législatives une sorte de revanche de la présidentielle. Et transformer en première place la troisième qu’avait obtenue Mélenchon. Faire, en somme, que face aux quelque 58% de voix recueillis par Macron, les 22% du leader de LFI puissent prévaloir. L’un des lieutenants de ce dernier, Alexis Corbière, affirmait pourtant sans rire avant-hier à la télévision: „La tambouille politique, ça fatigue tout le monde.“ On ne saurait mieux dire, en effet.

lupus-canis
30. April 2022 - 18.04

quelle bonne idée