Dienstag21. Oktober 2025

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FranceMalgré tous les appels, la gauche française ne parvient pas à s’unir

France / Malgré tous les appels, la gauche française ne parvient pas à s’unir
A Perpignan, en terre RN, Anne Hidalgo a lancé „un appel à l'unité de la France“ Photo: AFP/Lionel Bonaventure

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„No pasaran!“, a proclamé dimanche à Perpignan la candidate PS à l’élection présidentielle Anne Hidalgo face „aux candidats de l’intolérance“. Mais malgré tous les appels et au plus bas des sondages, la gauche française ne parvient pas à s’unir.

Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate socialiste à l’élection présidentielle d’avril prochain, a tenu hier après-midi à Perpignan un meeting devant les militants et sympathisants locaux du PS pour tenter de relancer sa campagne, pour l’instant au plus bas dans les sondages, mais aussi son idée de réunir une gauche pour l’instant très divisée. Malgré cet engagement réitéré, le projet aura semblé bien mal engagé ce week-end.

On savait l’ensemble de la gauche, et en particulier les socialistes, fort mal engagés dans cette course à l’Elysée qui n’est pas encore officiellement ouverte mais n’en bat pas moins son plein. Et cela pour deux raisons: la modestie des scores de ses différents candidats dans les sondages (tous accumulés, ils atteignent à peine un quart des intentions de vote) et la multiplicité des candidatures.

Pour résumer: Jean-Luc Mélenchon pour La France insoumise à 8-9% environ, le Vert Yannick Jadot un tout petit peu au-dessous, Anne Hidalgo entre 3 et 5%, l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg à 2-3%, le communiste Fabien Roussel à 2%, et chez les trotskistes Nathalie Artaud et/ou Philippe Poutou autour d’1%.

Mais si ce paysage aussi divisé que dévasté ne paraît pas affoler outre mesure la plupart de ces postulants, il en est tout de même deux qui, par conviction globale sans doute, assez probablement aussi par envie de ne pas afficher au soir du premier tour, le 10 avril, un score personnel trop humiliant, recherchent malgré tout les voies et moyens de sceller une forme même imparfaite d’union à gauche: Mme Hidalgo et M. Montebourg. Peut-être aussi, après s’être jetés dans une aventure qui semble aujourd’hui perdue, ne seraient-ils pas mécontents l’un et l’autre de trouver une échappatoire à la situation dans laquelle il se sont mis …

Des répondeurs pour Montebourg

Quitte à ne pas rechercher cette issue de la même façon. La maire de Paris avait d’abord demandé avec insistance à ses rivaux de gauche une réunion des candidats de cette famille, pour tenter d’organiser un ralliement général, ou au moins assez large, autour d’un seul nom. Les intéressés lui ont tous répondu par une fin de non-recevoir.

Même Montebourg, qui, dûment filmé dans cet exercice, a appelé vendredi au téléphone les principaux autres candidats, s’est heurté à … leurs répondeurs; et il a expliqué ne pas souhaiter s’en tenir à „un simple tête-à-tête avec Anne Hidalgo“. Celle-ci étant d’ailleurs, selon toute vraisemblance, dans la même disposition!

Quant à l’autre cheminement possible vers l’union, celle de la base des sympathisants des différents partis de gauche, elle est certes soutenue par un collectif qui voudrait une „primaire ouverte“, mais récusée par ceux qui ont déjà fait l’effort d’affronter une primaire interne à leur parti, comme Yannick Jadot, ou qui n’imaginent l’union que derrière leur propre bannière, tel Jean-Luc Mélenchon.

Loin de l’union sur un programme

Lequel fait valoir non sans raison que bien au-delà d’une union sur une personne, ce qui compte pour aller unis au scrutin serait une union sur un programme. Quant aux communistes, ils semblent tenir à se compter, fût-ce de manière décevante, au premier tour de la présidentielle, tout en rêvant d’alliance pour les législatives qui suivront.

Sans même évoquer le cas, infinitésimal, de l’extrême gauche trotskiste, on est donc très loin d’une union programmatique. Parmi les points de discorde qui semblent, à ce stade, durablement inconciliables: l’Europe (Mélenchon veut en sortir, comme d’ailleurs aussi de l’OTAN, pas les autres mêmes s’ils souhaitent, comme tout le monde, en améliorer le fonctionnement), l’économie sociale de marché, le nucléaire (inutile de préciser que l’écologiste Yannick Jadot est contre, mais il n’est pas le seul), l’immigration, la laïcité face à l’islamisme, la Constitution – certains rêvant d’une VIe République – et l’on en passe …

Lors de son discours de Perpignan, Mme Hidalgo a martelé l’idée que „ce qui fait la gauche c’est l’union“. Insistant sans autre précision: „Sans union il n’y a pas de destin pour la gauche, mais sans la gauche, ce n’est plus la France, ce n’est plus la démocratie. Alors, oui, nous allons tout tenter pour réaliser cette union!“

Pour le moins, il n’est pas acquis qu’elle aura été entendue au-delà de la salle – au demeurant chaleureuse – de son meeting de Perpignan.